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18 mois ferme pour la tentative d'enlèvement d'une fillette à Mataiea


L'affaire, largement relayée sur les réseaux sociaux, avait provoqué un vif émoi  dans la communauté tahitienne en avril dernier. (Archives)
L'affaire, largement relayée sur les réseaux sociaux, avait provoqué un vif émoi dans la communauté tahitienne en avril dernier. (Archives)
PAPEETE, le 20 juillet 2017 - L'agriculteur de 32 ans placé en détention provisoire, début juin, pour avoir voulu forcer une fillette de 13 ans à monter avec lui en voiture afin d'avoir des relations sexuelles en avril dernier à Mataiea a été condamné ce jeudi.

Les parents de la petite victime, présents ce jeudi à l'audience de comparution immédiate du tribunal correctionnel, sont satisfaits du jugement. Le papa a reçu les excuses et les demandes de pardon du prévenu, qui s'est retourné vers lui en larmes à la barre, "je l'ai regardé dans les yeux et je l'ai pensé sincère", nous a-t-il déclaré.

Quelques minutes plus tôt, le tribunal venait d'infliger 36 mois de prison dont 18 mois ferme avec maintien en détention à l'agriculteur de 32 ans jugé pour la tentative d'enlèvement de sa fille de 13 ans. Le 12 avril dernier à Mataiea, le trentenaire n'avait pas hésité à aborder la fillette qui attendait sa tante tôt le matin sous un arrêt de bus pour aller au collège afin de la convaincre de monter avec lui en voiture.

Il lui avait même forcé la main, l'incitant à s'approcher de la portière avant de se mettre derrière elle pour la pousser sur la banquette. La petite l'avait alors repoussé d'une claque, et l'arrivée juste au bon moment de sa tante avait mis l'homme en fuite. Il avait été identifié des semaines plus tard après un travail de fourmi des gendarmes qui ne disposaient que peu d'éléments au tout début de l'affaire : un homme à cheveux longs en 206 blanche.

"Je n'avais plus ma tête"

Il ressort de l'enquête que l'homme s'était fait beau avant de quitter son domicile le matin. Ce qui n'était pas son habitude selon sa concubine. Cette dernière avait aussi noté qu'il regardait anormalement les jeunes filles depuis quelques temps. Un comportement qui lui fera immédiatement penser que son tane pouvait avoir quelque chose à se reprocher quand l'information s'était répandue sur les réseaux sociaux. Il venait par ailleurs de maquiller sa voiture et de se couper les cheveux pour brouiller les pistes.

En garde à vue, l'agriculteur a expliqué aux gendarmes qu'il avait effectivement l'intention de trouver une fille ce jour-là, qu'il avait trouvé la petite jolie et qu'il s'était mis en tête d'aller faire l'amour avec elle sur la plage si elle avait accepté de le suivre. Inconnu de la justice jusque-là, le trentenaire, seul revenu du foyer et qui s'échine au fa'a'apu pour faire vivre sa famille, semble avoir perdu les pédales ce jour-là, perturbé par la fatigue et la pression de son entourage et de sa femme qui lui reprochait de ne pas en faire assez. Une certaine distance s'était aussi installée au sein du couple depuis la naissance de leur dernier enfant.

"Je ne sais pas ce qu'il m'a pris, j'ai eu une pulsion, je n'avais plus ma tête, c'est la première fois que cela m'arrive", a expliqué tête baissée au tribunal le jeune agriculteur, détenu depuis début juin. L'expertise psychologique n'a pas relevé de déviances particulières mais "un comportement curieux" : "On ne comprend pas trop comment l'idée d'aller trouver une fille s'est concrétisée en tentative d'enlèvement". A sa sortie de prison, le prévenu aura encore 18 mois de prison au-dessus de la tête s'il venait à récidiver. Il devra verser 100 000 francs à la famille au titre du préjudice moral.

Rédigé par Raphaël Pierre le Jeudi 20 Juillet 2017 à 16:29 | Lu 3393 fois