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​Quel cap communautaire pour Terehēamanu ?


Les participants avaient les cartes en main dans le cadre d’un “jeu sérieux” qui a facilité les échanges (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Les participants avaient les cartes en main dans le cadre d’un “jeu sérieux” qui a facilité les échanges (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 14 avril 2025 – Depuis une semaine, 325 personnes ont pris part aux ateliers proposés par Terehēamanu et le Cerema pour élaborer la feuille de route de la communauté de communes du sud de Tahiti en faveur d’un développement durable et résilient. Ce lundi, c’était au tour des acteurs économiques d’apporter leur pierre à l’édifice.

 
Dans la continuité du diagnostic de territoire, la communauté de communes Terehēamanu s’est lancée en fin d’année dernière dans l’élaboration d’un projet de territoire sous l’angle de la résilience et du développement durable, avec l’appui du Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema). Comme prévu, le coup d’envoi d’une série de rencontres a été donné la semaine dernière sous forme d’ateliers participatifs. Du 8 au 12 avril, les habitants des cinq communes du sud de Tahiti ont été invités à s’exprimer à Papara, à Papeno’o (Hitia’a o te Ra), à Papeari (Teva i Uta), à Toahotu (Taiarapu-Ouest) et à Taravao (Taiarapu-Est). L’initiative a rassemblé plus de 300 personnes.
 
Ce lundi matin, un appel avait été lancé aux acteurs économiques. Une quinzaine de chefs d’entreprise et de patentés ont répondu présents au motu Ovini de Papeari, encouragés par le maire de Teva i Uta et président de Terehēamanu à apporter leur pierre à l’édifice. “Je ne veux pas être un leader qui décide dans son coin, à sa façon (...). On s’est lancé dans ce projet de territoire alors qu’on n’est pas compétent en économie, en aménagement, ni en développement, mais nous avons cette responsabilité, en tant que maires et représentants d’une communauté de communes, de créer cette conscience communautaire rurale pour réussir notre développement. On essaie d’embarquer tout le monde dans la même pirogue”, a déclaré Tearii Alpha en préambule.
 

​Une approche ludique


Après la présentation en assemblée plénière de plusieurs témoignages et enjeux face aux changements climatiques, les participants se sont littéralement retrouvés avec les cartes en main. C’est en effet sous forme de “jeu sérieux” que les ateliers ont été menés en groupe ; une façon ludique de recueillir des avis, mais aussi de valider des propositions. “Les participants choisissent des cartes-actions bilingues sur les besoins essentiels, sur l’aménagement et sur l’emploi et la communauté pour mettre en avant leurs attentes dans les cinq communes. Ils doivent se mettre d’accord entre eux, ce qui favorise les échanges. Ça permet d’identifier les propositions les plus sollicitées. On observe aussi que toutes les cartes sont reprises, ce qui conforte la vision proposée, en sachant que des cartes blanches sont à disposition pour ajouter des actions manquantes. Le but, c’est de leur permettre de faire entendre leur voix”, explique David Nicogossian, chef de projet auprès de l’établissement public du Cerema.
 
D’autres échanges sont prévus pour étoffer cette consultation. Ce mercredi, ce sera le tour des acteurs scientifiques, et la semaine prochaine celui des confessions religieuses. Une rencontre avec plusieurs représentants du Pays et de l’État interviendra à la fin du mois. Les jeunes, notamment des lycéens et des collégiens, seront également associés à la réflexion en marge d’un événement culturel programmé en mai. L’ensemble des données ainsi recueillies devraient permettre d’aboutir à la rédaction et à la présentation d’un projet de territoire concerté avant la fin de l’année.
 

Alexy Berthet, gérant d’une pension de famille à Papara : “Plusieurs sujets de société”

“J’étais curieux d’en savoir plus sur ce projet. La résilience, c’est un thème important dans le sens où l’on voit qu’il y a de plus en plus de difficultés internationales et qu’il faut que la Polynésie soit capable de résister aux pressions économiques, environnementales et sociales. On a abordé plusieurs sujets de société, que ce soit l’autonomie alimentaire, la prise en charge sociale, l’offre de soins, les transports, le recyclage des déchets, etc. C’est très intéressant ! Je suis surtout intervenu en tant qu’ancien agriculteur : le gros problème actuellement, c’est qu’une grande partie des terrains fertiles et plats sont construits. Il faut protéger les meilleurs sols agricoles.”

Rédigé par Anne-Charlotte Lehartel le Lundi 14 Avril 2025 à 16:43 | Lu 936 fois