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​Les Marquises veulent une meilleure protection des zones de pêche


Tahiti le 9 juin 2025. Suite à l’annonce du président de la Polynésie française, Moetai Brotherson, de mettre en place une aire marine protégée et de nouvelles zones de pêches règlementées, les hakaiki des Marquises se sont levés pour annoncer leur opposition au projet.
 
Depuis Nice où ils participent au Sommet de l’ONU sur les océans, les maires des Marquises font entendre leur voix contre le projet dévoilé vendredi dernier du président de la Polynésie française de renforcer la protection de notre domaine maritime en instaurant de nouveaux espaces protégés et des zones de pêche règlementées, couvrant 20% de notre ZEE.

Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, accompagné d’une vidéo, les hakaiki dénoncent "avec fermeté l’absence des Marquises dans les annonces officielles" et rappellent que "malgré l’engagement pris de valider le projet Te tai nui a hau avant juin 2026, aucune mesure concrète n’a été actée pour l’archipels."

Plusieurs points de mécontentements sont ainsi égrainés dans le communiqué. Le zonage insuffisant tout d’abord. Les maires des Marquises remarquent que les 15 miles marins qui sont dédiés à la pêche artisanale "ne respectent ni les demandes de la population, ni les spécificités des Marquises." Les signataires du communiqué déplorent que "ce périmètre ne couvre, a priori, ni les hauts fonds, ni l’espace entre les îles, laissant le champ libre aux palangriers de pêcher entre-elles."

Deuxième point de tension, l’absence de zone de protection forte prévue aux Marquises alors qu’elles existent ailleurs.

Les hakaiki regrettent tout autant que la pêche artisanale soit mal définie. "La limite de 12 mètres pour les navires ne précise ni les techniques de pêche autorisées, ni les garanties contre la pêche industrielle déguisée", écrivent-ils.

Enfin, les maires des Marquises déplorent de ne pas avoir été invités au conseil des ministres décentralisé organisé vendredi dernier "contrairement aux représentants des associations environnementales, de la pêche hauturière et côtière."

"Nous sommes très déçus par les annonces faites par le président de la Polynésie française ce vendredi", explique en vidéo Joëlle Frébault, maire de Hiva Oa. "Nous ne nous sentons pas aujourd’hui ni écoutés, ni respectés par le gouvernement de la Polynésie", ajoute le maire de Ua Pou, Joseph Kaiha. "Ce sont encore les intérêts des armateurs de thoniers qui ont été privilégiés par la décision de Moetai Brotherson."

Rédigé par Bertrand PREVOST le Lundi 9 Juin 2025 à 12:47 | Lu 1882 fois