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​Le troisième volet de la convention cancer adopté par l’assemblée


Le ministre de la Santé, Jacques Reynal, jeudi lors de la séance de la commission permanente à l'assemblée.
Le ministre de la Santé, Jacques Reynal, jeudi lors de la séance de la commission permanente à l'assemblée.
PAPEETE, 18 juillet 2019 - Les représentants de la Polynésie française ont adopté en commission permanente le troisième volet de la convention Etat-Pays de prise en charge du patient atteint du cancer en Polynésie française.
 
Les 21 représentants de la commission permanente de l’assemblée ont adopté par 18 voix pour et 3 abstention la délibération portant approbation du projet de convention relative au développement de la filière de prise en charge du patient atteint du cancer en Polynésie française.

Le Pays et l’État ont prévu en 2016 la signature de trois conventions annuelles relatives au développement de la filière de prise en charge du patient atteint du cancer en Polynésie française sur la période allant de 2017 à 2019, avec une dotation de 6 millions d’euros sur trois ans.

La programmation 2019 prévoit la réalisation de deux projets pour un montant total de 2,6 millions d’euros hors taxes (312,9 millions de Fcfp), financés à hauteur de 80 % par l’État et 20 % par le Pays.

Les deux opérations retenues au titre de la convention 2019 concernent l’acquisition d’équipements et de véhicules spécialisés pour 54,9 millions de francs hors taxes et un investissement dans la filière d’anatomopathologie et l’installation de matériel lourd TEP SCAN/Cyclotron au CHPF pour 258 millions de Fcfp hors taxes. Ce scanner de précision permet de détailler plus finement l’observation des tumeurs, d’en déterminer la localisation et les particularités, avec une meilleure efficacité de traitement à la clé.

"Une fois que l’on aura mis en place ces nouveaux équipements, on aura pratiquement tous les outils nécessaires à la thérapeutique", a assuré Jacques Reynal, jeudi en séance.

Dans un contexte très favorable à la délibération, la représentante Eliane Tevahitua a tout de même voulu souligner le caractère "chiche" de cet accompagnement financier de l’Etat. Pour l’élue souverainiste, "700 millions de Fcfp sur trois ans au service oncologie dans le cadre d’une convention où l’Etat ne prendra en charge que 80 % des actions identifiées, laissant au Pays l’obligation d’assumer les 20 % restants". Et de rappeler : "Le traitement des patients cancéreux coûte environ 3 milliards par an à la CPS et les frais médicaux cumulés des 10 000 patients polynésiens atteints de cancers radio-induits depuis le 1er janvier 1992 approche des 70 milliards de Fcfp uniquement supportés par les Polynésiens tandis que le responsable de ces dommages sanitaires continue de fuir ses responsabilités. C’est à la lumière de ces chiffres qu’il convient d’analyser ce projet de 3e convention entre l’Etat et la Polynésie au titre de l’exercice 2019. (…) Où a-t-on vu que le responsable d’un dommage demande à sa victime de participer aux frais de réparation ?"

"Je comprends tout à fait cette position, a reconnu le ministre de la Santé. Néanmoins il ne faut pas que l’on fasse de cette nécessité de reconnaissance un rideau qui cacherait les progrès de prise en charge que nous réalisons". Un projet de reconduction de cette convention de partenariat financier Etat-Pays est actuellement à l’étude pour 2020.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 18 Juillet 2019 à 15:08 | Lu 1637 fois