
Havaikinui Bouleau-Rosaz est favorable à la création d’une association des commerçants à Taravao (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 6 février 2025 – Papeete, Punaauia et même Uturoa, à Raiatea, ont réussi à fédérer des commerçants autour de trois associations, vectrices d’animations à destination de la clientèle, mais aussi de rencontres entre professionnels. À Taravao, souvent présenté comme le deuxième pôle économique de Tahiti, ce type d’initiatives peine à prendre forme. Les commerçants interrogés y seraient pourtant favorables.
Tandis que la première période des soldes touche à sa fin, l’ambiance est morose dans les boutiques de la Presqu’île. Comme toute l’année, remarqueront certains. Il faut dire que Taravao n’a pas encore réussi à se doter d’une association des commerçants. Chacun communique de son côté et rares sont les initiatives promotionnelles qui profitent à tous, à l’exception des galeries marchandes des supermarchés qui s’animent au rythme des festivités annuelles. Contrairement à Taiarapu-Ouest, il n’y a pas non plus de comité du tourisme à Taiarapu-Est – uniquement à Tautira –, où quelques associations artisanales sont à l’initiative d’expositions ponctuelles.
Si la concurrence est parfois rude, la solidarité et l’entraide existent aussi entre voisins. Pleines de bonne volonté, certaines enseignes fédèrent déjà plusieurs acteurs économiques sous forme de dépôts-ventes, mais le cap d’une potentielle association “Taravao Centre-Ville” n’a pas encore été franchi. La dernière initiative en date s’est essoufflée : en 2017, l’association Taravao 2020, en partenariat avec la Chambre de commerce, d’industrie, des services et des métiers (CCISM) et la municipalité, avait lancé l’opération “J’aime mon commerce” sous la forme de macarons apposés sur les vitrines partenaires, afin d’encourager les habitants de la Presqu’île à acheter localement.
Tandis que la première période des soldes touche à sa fin, l’ambiance est morose dans les boutiques de la Presqu’île. Comme toute l’année, remarqueront certains. Il faut dire que Taravao n’a pas encore réussi à se doter d’une association des commerçants. Chacun communique de son côté et rares sont les initiatives promotionnelles qui profitent à tous, à l’exception des galeries marchandes des supermarchés qui s’animent au rythme des festivités annuelles. Contrairement à Taiarapu-Ouest, il n’y a pas non plus de comité du tourisme à Taiarapu-Est – uniquement à Tautira –, où quelques associations artisanales sont à l’initiative d’expositions ponctuelles.
Si la concurrence est parfois rude, la solidarité et l’entraide existent aussi entre voisins. Pleines de bonne volonté, certaines enseignes fédèrent déjà plusieurs acteurs économiques sous forme de dépôts-ventes, mais le cap d’une potentielle association “Taravao Centre-Ville” n’a pas encore été franchi. La dernière initiative en date s’est essoufflée : en 2017, l’association Taravao 2020, en partenariat avec la Chambre de commerce, d’industrie, des services et des métiers (CCISM) et la municipalité, avait lancé l’opération “J’aime mon commerce” sous la forme de macarons apposés sur les vitrines partenaires, afin d’encourager les habitants de la Presqu’île à acheter localement.
“Il faut de bons leaders”
L’absence de réel centre-ville piéton et le tout-voiture ne facilite probablement pas cet élan, mais ce n’est pas pour autant un frein, comme l’illustre le cas de Punaauia, doté d’une association depuis deux ans malgré l’éloignement de ses pôles commerciaux. “On fédère une soixantaine d’acteurs économiques avec le soutien de la mairie et de la CCISM, qui est fondamental. Notre objectif, c’est de se mutualiser pour dynamiser l’économie de Punaauia”, souligne Sandra Zorzi, cheffe d’entreprise dans le bâtiment et présidente de Te Hei Toa no Punaauia, qui fourmille d’idées. “On met en place des dîners-débats et des apéros-business pour les entrepreneurs. On vient de faire notre deuxième édition du Marché de Noël. C’est beaucoup de travail, en sachant que nous sommes tous bénévoles. On aimerait organiser un autre marché pour la rentrée des classes. On a aussi pour projet de créer un guide des bonnes adresses pour mettre en avant nos acteurs économiques, peut-être avec des bons de réduction”, détaille-t-elle.
Créée il y a une quinzaine d’années, l’association Papeete Centre-Ville compte aujourd’hui près de 300 adhérents et dispose d’un calendrier événementiel bien fourni avec des rendez-vous annuels, voire mensuels, à l’instar du Papeete Market Street. “Le principe, c’est de faire venir les consommateurs et les chalands grâce à des animations pour que tout le centre-ville en profite. Les commerçants sont demandeurs. D’ailleurs, quand un événement est annulé, ils râlent !”, remarque Guy Loussan, vice-président et membre fondateur de l’association commerçante de la capitale. Son expérience lui vaut de partager quelques conseils avisés : “Il faut de bons leaders. Une animation prend vraiment son assise au bout de trois à quatre fois, donc il faut s’accrocher et ne pas baisser les bras. En sachant qu’on est tributaire de la météo : s’il pleut, les gens ne viennent pas. C’est aussi le fruit d’une bonne organisation en équipe et d’une bonne communication.”
L’avis des commerçants
Parmi les nouveaux arrivants, Havaikinui Bouleau-Rosaz a ouvert sa boutique de textiles, bijoux et autres créations locales à Taravao, en août dernier. Elle aurait aimé intégrer une association des commerçants pour se lancer. “C’est sûr que ça manque ! J’ai eu une discussion avec un ami qui tient un commerce à Uturoa, et il m’a confirmé que faire partie d’une association de commerçants, ça dynamise beaucoup. À Taravao, nous n’avons pas d’événements comme des expositions extérieures ou des nocturnes. On a besoin de manifestations pour attirer la clientèle et gagner en visibilité. Ça peut aussi passer par une tournée des commerces pour montrer ce qu’on fait. Ce serait une belle idée de se réunir, au lieu de travailler chacun dans son coin. On pourrait aussi parler de nos difficultés”, remarque la jeune femme, pleine d’entrain et force de propositions.
Et elle n’est visiblement pas la seule. “J’ai participé au projet de Taravao 2020, mais ça n’a pas vraiment décollé. Il manque plein de choses à la Presqu’île : c’est triste, tout se fait en ville au niveau des foires et des événements. Au niveau de notre petit centre commercial, il y a une bonne entente, mais ça manque quand même d’animation. En 2004, avec deux autres salons de coiffure, on avait réussi à organiser une soirée commune où les clientes venaient se faire coiffer et habiller pour défiler. C’était sympa : ça avait bien fonctionné !”, se souvient Brenda Ariiveheataiteraipoiri, coiffeuse à son compte.
Les restaurateurs ne sont pas en reste, comme nous l’a confirmé Marc, propriétaire d’une pizzeria avec son épouse, Deborah : “Mettre en avant les commerçants, c’est nécessaire. On a toujours besoin de faire connaître nos produits, même en étant en activité à Taravao depuis 25 ans. Le manque d’animations et d’activités, ça nous pénalise car on perd une partie de la clientèle qui pourrait rester chez nous au lieu d’aller dans d’autres communes. Ça pourrait aussi faire venir plus de monde. Pareil pour Noël : ça passe inaperçu au niveau des décorations. On pourrait aussi organiser une journée pour les enfants en contribuant chacun à notre niveau. Il faudrait se réunir et travailler tous ensemble.”