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​18 ans ferme pour le père incestueux


Tahiti, le 30 octobre 2025 - L'homme de 51 ans jugé depuis trois jours par la cour d'assises de Papeete pour des viols incestueux commis sur sa fille a été condamné, mercredi, à 18 ans de réclusion criminelle tel que cela avait été requis par l'avocate générale.

 

Après en avoir délibéré pendant environ quatre heures, les jurés de la cour d'assises de Papeete ont condamné, mercredi, l'homme de 51 ans qui était jugé depuis lundi pour des viols incestueux commis sur sa fille alors que cette dernière n'était encore qu'une enfant. L'individu, qui a toujours clamé son innocence malgré des éléments accablants, a écopé d'une peine de 18 ans de réclusion criminelle assortie des deux tiers de sûreté. Il sera également inscrit au Fichier des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes (Fijais).

 

Plus tôt dans la journée, l'avocate générale avait pris la parole pour revenir sur les éléments concrets du dossier. “Malgré ses dénégations constantes, sa culpabilité est parfaitement établie. La victime ne ment pas et on le voit dans tout le dossier. D'abord, par la révélation des faits qui est intervenue alors qu'elle avait été placée par les services sociaux et qu'elle se sentait en sécurité face à ses interlocuteurs. Elle savait qu'elle allait être protégée.” La représentante du ministère public a également abordé le rapport gynécologique de l'expertise pratiquée sur la mineure qui avait révélé des lésions “traumatiques” et l'expertise psychologique selon laquelle la victime présentait un “tableau clinique parfaitement évocateur d'abus sexuels”.

 

“Aucune empathie”

 

Alors que les auditions des deux plus jeunes enfants de l'accusé – qui avaient vu ce dernier commettre des agressions sur la victime – ont été projetées mardi, l'avocate générale a évoqué ces deux “témoins directs” des viols pour asseoir l'accusation. Elle a par ailleurs évoqué la relation d'emprise exercée par le quinquagénaire sur la mineure : “Quand on est un enfant, on peut difficilement se positionner contre son parent et l'on est incapable de se défendre.”

 

Abordant le sujet du quantum de la peine, la représentante du ministère public a ensuite évoqué la “gravité” des faits et la personnalité de l'intéressé. “Il n'a aucune empathie pour sa fille ou pour aucun de ses autres enfants car tout ce qui l'intéresse, c'est lui-même. Il n'y a aucune remise en question de sa part”, a-t-elle assuré avant d'aborder les conséquences de ses actes qui ont “détruit” une famille “impossible” à reconstruire. Avant de requérir 18 ans de réclusion criminelle assortis de huit ans de suivi socio-judiciaire et d'une peine de sûreté des deux tiers, l'avocate générale a tenu à saluer la présence des éducateurs des services sociaux, présents durant ces trois jours aux côtés de la victime mais aussi de ses frères et sœurs.

 

Lors de sa plaidoirie et alors que son client a toujours contesté les faits, le conseil de l'accusé, Me Hina Lavoye, a tenu à relire le serment qu'elle avait elle-même prêté en expliquant qu'elle ne pouvait plaider “contre” son client. L'avocate a ensuite dépeint un homme qui ne se “livre” pas et dont l'enfance aura très peu été abordée durant l'audience. Elle a finalement demandé aux jurés d'acquitter son client au motif que le “doute doit toujours profiter à l'accusé”.

 

 

 

 

 

 

 


Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 30 Octobre 2025 à 05:01 | Lu 3153 fois