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​Sans Whisky, Rimatara s'inquiète


Australes, le 13 juillet 2020 - Le décès de Wiski, le chien de biosécurité, a plongé l’île de Rimatara dans une grande tristesse. Mais la perte de l’animal met aussi en péril les oiseaux endémiques que sont le ‘Ura et le Oroma’o. Des initiatives ont été prises afin de protéger au mieux les ressources de l’île.
 
Jeudi matin, Rimatara a reçu la visite de Caroline Blanvillain, chargée de programmes pour la protection des oiseaux à l’association SOP Manu. Cette dernière est intervenue pour parler des mesures à mettre en place pour les arrivées prochaines de bateaux et sensibiliser la population à la protection des oiseaux endémiques de l’île.
Caroline Blanvillain l’annonce : « Un rat noir, en six mois il peut y en avoir cent. Il faut absolument empêcher sa venue sur l’île. Il faut sensibiliser la population pour qu’elle participe à repérer les rats et à contacter la cellule de crise qui sera mise en place. Toute l’île est concernée. Il y a un vrai problème au niveau sanitaire (risque de leptospirose), un problème patrimonial (risque d’exterminer notre oiseau le Ura) mais aussi un vrai problème économique qui risque de décimer les ressources naturelles de l’île (coprah). L’urgence maintenant, c’est d’avoir un nouveau chien, de s’occuper d’abord des fondations. »
Depuis le 25 juin, la population se sent démunie après la disparition subite pour un problème apparemment cardiaque de Wiski, en exercice depuis 2015. Car Rimatara, comme l’île de Ua Huka aux Marquises, est l’une des rares îles en Polynésie à ne pas avoir de rats noirs. Une cellule de crise, composée des membres de l’association de Rima’ura et d’agents de la commune, a donc été mise en place. Elle aura pour fonction, en cas d’intrusion de rats noirs, d’identifier l’intrusion, de la localiser et de l’éradiquer.
De nouvelles stations de dératisation ont été placées pour renforcer celles déjà présentes autour du quai.
Le sujet du rachat d’un chien, qu'il faudra au préalable former, a également été abordé et les habitants de Rimatara, très concernés, ont proposé de faire des dons importants, conscients que l’introduction du rat noir sur leur île serait une catastrophe.
L’Association Rima’ura, sur les instructions de Caroline Blanvillain, procédera également, cette semaine, au recensement des oiseaux sur l’île entière.
 

Teiki Faafatua
Adhérent de l’association Rima’ura
« Comment la population a-t-elle vécu la perte de Wiski ?
La mort de Wiski a été très dure pour tout le monde, il était très aimé. C’est une grande perte pour toute l’île, parce qu’il avait un rôle majeur dans la lutte contre le rat noir.
 
Avez-vous trouvé des solutions pour palier la disparition de Wiski ?
Nous avons eu une réunion ce matin et nous avons discuté du renforcement des pièges autour du quai. Et en plus des stations de dératisation, des tubes de PVC ont été placés un peu partout avec du poison à l’intérieur. Nos membres ont aussi fait le tour des écoles pour sensibiliser les enfants et les prévenir qu’il ne faut pas toucher ces tubes PVC si jamais ils en trouvaient.
Nous avons aussi parlé de racheter un chien au plus vite. Le prix du chien est un peu élevé mais nous avons reçu des dons généreux de la part de quelques habitants. Ils sont conscients du problème que peuvent engendrer les rats noirs sur notre patrimoine.
 
Pour quand serait prévue l’arrivée du chien ?
D’après Caroline, ça prendra entre 3 et 6 mois au plus tôt. Mais avec la crise sanitaire qu’il y a en ce moment nous ne savons pas vraiment. »

Rédigé par S. Taeae le Lundi 13 Juillet 2020 à 09:17 | Lu 18680 fois