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​Quatre journalistes plein d'avenir


Tahiti, le 6 août - Herevai Hoata, Kaline Liénard, Heiarii Tahiata et Ariihoe Tefaafana sont les quatre lauréats du concours "Ei toro'a papa'i ve'a" organisé par Polynésie la 1ère pour décrocher une formation de deux ans à l'Institut de Journalisme Bordeaux Aquitaine. Une formation de haut niveau pour ces futurs journalistes du fenua.
 
Le directeur régional de Polynésie la 1ère a présenté jeudi matin les quatre lauréats du concours "Ei toro'a papa'i ve'a - Deviens journaliste". Ils sont âgés de 23 à 28 ans et tous licenciés. Dès septembre prochain, un formateur de l'Institut de journalisme Bordeaux Aquitaine (IJBA) viendra au fenua pour un mois, afin de former ces journalistes en herbe. Il sera question surtout, lors de la première période de formation, des fondamentaux du journalisme, comme le droit de la presse ou encore le droit à l'image. Le dispositif, qui représente 840 heures de formation, est accompagné de projets "tutorés" sur deux ans, avec des formations à distance. Deux jours par semaine, ces journalistes-étudiants seront en formation théorique à la Chambre de commerce, d'industrie, des services et des métiers (CCISM). Les trois autres jours, ils mettront en pratique leurs connaissances auprès de la rédaction de Polynésie la 1ère.
 
Seront-ils embauchés à l'issue de leur formation ? Gérard Hoarau confirme que "les perspectives, c'est que ce soit les visages de la chaîne. Mais rien n'est sûr, tant qu'ils n'ont pas fait la formation et qu'ils n'ont pas obtenu les diplômes. C'est un investissement à long terme de France Télévisions".

​Un média "pour les Polynésiens, avec les Polynésiens et par les Polynésiens"

Le directeur rappelle que "l'ambition et la stratégie de France Télévisions, particulièrement à Polynésie la 1ère et en Outre-mer, c'est d'améliorer la proximité, d'être plus proche des Polynésiens (…). Si on est en Polynésie, on doit faire une télé polynésienne (…). On doit le faire pour les Polynésiens, avec les Polynésiens et par les Polynésiens. A travers sa langue, sa culture, les émissions que l'on fait".

Kaline Liénard, 28 ans

"En licence, j'ai dû faire un stage et j'ai choisi de revenir le faire au pays (…) à Polynésie la 1ère (…). C'est ce stage-là qui m'a donné envie de travailler dans le journalisme (…). Le journalisme c'est un métier très spécifique, puisqu'on est là pour informer notre population. On est là pour aller recueillir l'information, l'analyser tout en gardant cette neutralité. Choisir un certain angle d'attaque et pouvoir le présenter à la population de manière simple (…). Pour l'instant, je n'ai pas d'objectif précis (…). J'ai envie d'apprendre toutes les facettes du métier. Ensuite, je pourrai faire un choix et orienter ma carrière en fonction de ce que j'aurai appris."

​Herevai Hoata, 23 ans

"Lors de ma formation à l'ISEPP (Institut Supérieur de l'Enseignement Privé de Polynésie française), j'ai effectué plusieurs stages dont un à Polynésie la 1ère qui m'a fait découvrir le métier de journaliste. Et ça m'a vraiment donné envie de faire carrière dans ce métier. Après ma licence, j'ai effectué un CVD (Corps des Volontaires au Développement) pour ouvrir d'autres portes et voir si vraiment le métier de journaliste me plaisait. Et effectivement, cela m'a conforté dans le fait que cela m'attirait énormément. Et dès que l'annonce "Deviens journaliste" est sortie, je me suis dit : 'ça y est, c'est l'opportunité à saisir'. Et je me suis inscrite dans les 5 minutes qui ont suivi (…). Je pense que la meilleure façon d'apprendre, c'est auprès des journalistes qui aujourd'hui sont des experts dans leur domaine (…). Le premier objectif ce serait de sortir de cette formation avec ma carte de presse. Et dès que je l'aurai, je me fixerai d'autres objectifs".

Heiarii Tahiata, 25 ans

"Je viens de Tubuai. J'ai grandi dans les tarodières ou sur un bateau à pêcher (…). A 16 ans, je suis venu à Tahiti pour les études, car il n'y a pas de lycée à Tubuai. On est amené à faire des choix. Quitter notre île, notre famille et toutes les personnes avec qui on a grandi. C'est un choix assez délicat à prendre, mais on doit se battre et affronter notre destin et c'est quelque chose qu'on apprend très jeune chez nous. (…). J'ai fait électrotechnique, Sciences et technologie de l'industrie du développement durable spécialité énergie environnement à Taaone (…).C'est à travers cette formation que j'ai pris goût à aller rencontrer des personnes et à discuter avec elles. Chaque jour, on apprend de nouvelles choses et je trouve cela fascinant. Après j'ai repris mes études à l'Université de la Polynésie française en histoire-géographie (…). Et après la licence ce concours est arrivé. Je trouve que c'est vraiment l'une des plus belles opportunités que j'ai eu dans ma vie". 

Ariihoe Tefaafana, 25 ans

"En tant que surfeur, je voulais suivre l'exemple de Michel Bourez. On sait tous que la carrière dans le sport peut s'arrêter à tout moment. J'ai toujours eu dans un coin de ma tête de ne jamais lâcher les études (…). J'ai eu mon Bac ES au lycée de Papara, puis je suis allé deux ans à l'UPF et j'ai préparé une licence Economie-Gestion. Et je me suis re-consacré aux compétitions à l'international (…). Je suis revenu pour continuer ma licence et je l'ai décroché en août dernier avec mention assez bien. Avec mon expérience dans le monde du sport, j'ai côtoyé beaucoup de journalistes. Je les regardais et j'avais des étoiles dans les yeux. Ça me parle beaucoup d'aller vers les gens, de savoir ce qu'ils pensent. Et dès que j'ai vu l'annonce pour devenir journaliste, j'ai sauté sur cette opportunité et ça a marché pour moi. C'est une aventure qui commence (…). Pour moi c'est l'idéal d'être un journaliste sportif. D'être sur le terrain, car je m'intéresse à tous les sports. Après, cela ne me dérangerait pas d'être sur autre chose.


Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Jeudi 6 Août 2020 à 20:22 | Lu 5659 fois