Tahiti Infos

​Le mauvais Bingo de Ronny Teriipaia


Tahiti, le 12 août 2025 – À la veille de la rentrée scolaire, le ministre de l’Éducation Ronny Teriipaia a fait une sortie sur les plateaux de télévision qui a fait réagir ce mardi les parents d’élèves et les personnalités politiques sur les réseaux sociaux.

 
“Qu’ils assument leur responsabilité, au lieu d’aller jouer au bingo ou à autre chose. L’école, ce n’est pas une garderie.” Ces quelques mots prononcés lundi soir sur TNTV en reo tahiti puis sur Polynésie La 1ère en langue française par le ministre de l’Éducation ont eu le don d’agacer, d’amuser au mieux, les parents d’élèves polynésiens.
 
Ronny Teriipaia, habitué aux dérapages non contrôlés, dans les médias comme dans l’hémicycle, a secoué des parents qui, à la veille de la rentrée, lui ont bien rendu sur les réseaux sociaux.
 
Nombreux ont été les posts sur Facebook pour se moquer de cette nouvelle sortie. Des commentaires plus sérieux, d’élus notamment, ou d’anciens ministres, ont rappelé aussi le ministre de l’Éducation à ses responsabilités dans ses propos.
 
Une lettre ouverte a même particulièrement été partagée, celle d’un entrepreneur du Fenua, Jonathan Crawford, qui ponctuait son discours sur ces mots : “Ce n’est pas en pointant du doigt qu’on prépare l’avenir, mais en unissant nos forces pour que nos enfants grandissent dans une société plus juste, plus forte et plus digne.”
 
Le ministre aura eu le temps de préparer une réponse plus adéquate dans la nuit puisque mardi matin à Tahiti Infos, il expliquait avec des mots plus posés : “C’est aussi un rappel aux parents : l’école n’est pas une garderie. La responsabilité parentale est essentielle. Les parents sont des partenaires privilégiés dans la réussite des enfants. Si chacun y met du sien, nos enfants réussiront.”
 
Surtout, le ministre s’est pris les pieds dans le tapis en réponse à une question sur une réforme que rien ne le forçait à faire appliquer. En effet, cette réforme ne concernait, au départ, que les enseignants du 1er degré dans l’Hexagone. Sa mise en œuvre en 2008 à l’échelle nationale ne s’appliquait pas en Polynésie française. Les nombreux recours, tous perdus, intentés par des enseignants contre le Pays sur la non-application de cette réforme en témoignent.
 
Le ministre indépendantiste a malgré tout voulu coller à la législation française, ce que la séparation des compétences en matière d’éducation ne l’obligeait en rien. Les 27 heures après les cours, les 10 minutes après la classe, auraient pu être maintenues par le Pays s’il l’avait souhaité, et l’argument selon lequel rien n’a été fait avant lui ne tient donc pas puisque… rien n’avait à être fait.

Rédigé par Bertrand PREVOST le Mardi 12 Août 2025 à 18:57 | Lu 7724 fois