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​Le RDPT de Pouvana'a reste dissout


​Le RDPT de Pouvana'a reste dissout
Tahiti, le 31 mai 2021 – Le Conseil d'Etat a rejeté la semaine dernière le recours intenté en 2020 par le Here Ai'a, qui demandait la rétractation du décret de dissolution du Rassemblement démocratique des populations tahitiennes (RDPT) du metua Pouvana'a a Oopa prononcé en 1963 par un décret du général de Gaulle.
 
L'information a de quoi paraître anachronique, elle a pourtant été rendue jeudi dernier par le Conseil d'Etat. La juridiction administrative a rejeté le recours du parti Pupu Here Ai'a te Nunaa Iaora qui demandait la rétractation du décret pris par le général de Gaulle le 3 novembre 1963 pour dissoudre le Rassemblement démocratique des populations tahitiennes (RDPT) de Pouvana'a a Oopa. A l'origine de cette procédure intentée en 2020, le Here Ai'a aujourd'hui présidé par Romeo Tauraa avait missionné un cabinet d'avocats du barreau de Papeete pour tenter de faire revivre le parti du metua, deux ans après la réhabilitation de Pouvana'a par la Cour de cassation en 2018. “Cette demande de rétractation du décret de dissolution du RDPT est un pas supplémentaire dans la volonté de réhabilitation de la mémoire de ce parti politique et de ses dirigeants”, indiquait à l’époque un communiqué du cabinet d'avocats.
 
Fondé en 1947 par Pouvana’a a Oopa, le RDPT avait remporté la majorité à l’assemblée territoriale à partir de 1953 et avait globalement dominé l’échiquier politique local jusqu’à la défaite du metua au réferendum de 1958. Le parti avait ensuite été dissout par un décret du Président de la République le 3 novembre 1963, alors que son comité directeur venait d'annoncer que le prochain congrès du parti serait entièrement consacré à la question de l’indépendance de la Polynésie française. “J’estime le moment venu d’arrêter cette action anti-nationale par l’interdiction du congrès ou la dissolution du RDPT”, avait annoncé à l’époque le gouverneur Grimald au gouvernement central à Paris, selon les correspondances révélées par l’historien Jean-Marc Regnault.
 
Sur le fond de la démarche intentée par le Here Ai'a, successeur historique du RDPT, le Conseil d'Etat a simplement jugé que le délai de recours, même gracieux, était largement dépassé. Il a donc jugé la demande irrecevable.
 

Rédigé par Antoine Samoyeau le Lundi 31 Mai 2021 à 20:04 | Lu 1799 fois