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​Des formations pour l'autosuffisance alimentaire aux Marquises


Ua Pou, le 2 décembre 2020 - Carine Courthiade, de l'Association pour le Développement de l’autosuffisance alimentaire et économique Vahakekua, est venue pendant une semaine à Ua Pou afin de partager son savoir sur les plantes et la nécessité de développer tant que possible une autonomie alimentaire et économique.
 
Autonomie alimentaire et économique au programme. Carine Courthiade, de l'Association pour le Développement de l’autosuffisance alimentaire et économique (ADAAE) Vahakekua, est venue à Ua Pou du 16 au 22 novembre afin de partager son savoir. Elle a apporté avec elle des semences reproductibles, dites "rustiques" ou "anciennes" sur la production desquelles elle travaille depuis trois ans à Nuku-Hiva avec son compagnon, Olivier Gavinelli, très sensible à la gestion de l’environnement et du développement durable pour cet archipel éloigné.

​Consommer local


 A l’origine du projet, le couple et le frère d'Olivier, Yann Gavinelli, décédé cette année. C’est lui qui s’occupait principalement de l’aspect "extérieur" du projet : communication, administratif mais également trésorerie. Il a participé avec son frère à l’écriture de recueils de recettes et conseils ou encore à la création du site internet de l’association qui est une mine d’informations pour tous les curieux s’intéressant à la question de la souveraineté alimentaire.
Carine Courthiade a grandi dans une famille d’herboristes et agriculteurs à Toulouse avec une spécialité dans les préparations maison. Elle se concentre sur les bienfaits d’une alimentation appropriée en symbiose avec ce que la nature veut bien nous donner, à l’endroit où l’on se trouve. Selon elle, il faut varier les plaisirs : manger du cru et du cuit par alternance, et également des feuilles, des fleurs et des tubercules. Et elle insiste : consommer local. Carine pratique également des massages thérapeutiques et pour ce faire elle utilise, bien évidemment, des produits qu’elle prépare elle-même.
Quant à Olivier Gavinelli, il peut se prévaloir d'une trentaine d'années d’expérience en agriculture et plus particulièrement sur les cultures en milieu aride avec une solide connaissance des milieux tropicaux. Il lui tenait à cœur de revenir vivre aux Marquises, après avoir vécu à Hiva Oa il y a 35 ans, où ses enfants sont nés.

​Des semences anciennes à la vente


En 2012, tous les trois font une première tentative de retour, avec comme projet la construction d’une ferme en autosuffisance alimentaire pour un développement local. Après quelques mois sur place soldés par un échec – temporaire - ils se rendent en Nouvelle-Calédonie afin d’essayer de concrétiser leur projet. Les aléas de la vie les ballottent alors entre la France, la Nouvelle-Calédonie et le Costa Rica où ils continuent à faire ce qui les passionne : le travail de la terre et le partage de leur savoir à travers plusieurs livres didactiques traitant de la conservation des semences, de recettes de médicaments naturels ou encore de solutions à diverses problématiques rencontrées quotidiennement par les agriculteurs produisant fruits et légumes sans pesticides ni engrais. Ils reviennent finalement aux Marquises en 2017 et s’installent sur un terrain de 2400 m2 à Taiohae, avec pour seuls outils pendant deux ans une pioche, une brouette et une machette.
 
Actuellement, ils ne sont plus que deux et cherchent des volontaires sur chaque île pour participer à la production et à la conservation de semences anciennes. À ce jour, ils sont parvenus à reproduire une trentaine de graines différentes, adaptées au climat de l’île, qui sont en vente à l’aéroport de Nuku-Hiva et les mercredis matins au marché de Taiohae. Olivier forme également à l’agro-écologie. Il a effectué un premier cursus de huit samedis matins pendant le confinement aux mois de mars et avril. Gratuit pour le public, grâce à un partenariat avec la commune de Nuku-Hiva.Il peut également se déplacer sur d’autres îles pour une semaine de formation pour laquelle il faut faire une demande à la mairie avec une vingtaine de participants maximum.

Contacts
 
[email protected] (Olivier)
[email protected] (Carine)
www.adaa-ase.com
La réponse peut prendre un peu de temps car Olivier et Carine n’ont accès à internet qu’une fois dans la semaine, le mercredi en général.

Rédigé par Eve Delahaut le Mercredi 2 Décembre 2020 à 09:24 | Lu 957 fois