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Rétrospective 2020 : L'année de la culture et de l'événementiel


Rétrospective 2020 : L'année de la culture et de l'événementiel
TAHITI, le 29 décembre 2020 - Que retenir de l'année écoulée ? Tahiti Infos livre une série de rétrospectives thématiques consacrées à l'actualité de l'année 2020. Aujourd'hui, retour sur la culture. Malgré le confinement et les mesures, des spectacles ont pu avoir lieu.


Les grandes dates

1er janvier : La maison d’édition Au Vent des îles fête ses 30 ans d’existence. À cette occasion, elle a publié de nombreuses nouveautés tout au long de l’année.

13 et 14 février : Jeanfi est en escale à Tahiti grâce à SA Production. Il propose son spectacle Jeanfi décolle. Jeanfi Janssens, ancien steward qui a commencé une carrière d’humoriste tardive, s’est dit heureux de découvrir la Polynésie. Une "cerise sur le gâteau" d’une tournée qui dure depuis plus de trois ans.

26 février – 15 mars : Te Vevo a été proposé pour la deuxième année consécutive par la Compagnie du Caméléon. Cet événement unique au fenua allie théâtre, cinéma et débats afin d'apporter un éclairage sur des sujets de société.

28-29 février : L'Eire dansant de Celtic Legends proposé par Angela R. Productions est présenté au Grand théâtre de la Maison de la culture. Un spectacle tonique et remarquable de technique et de communion entre les artistes et le public.

8 au 18 juillet : Le Heiva des écoles de danses traditionnelles, de percussions et de ‘ukulele a bien eu lieu. Il n’a pas suivi la trajectoire du Heiva i Tahiti qui a été annulé.

29 septembre au 24 octobre : Exposition d’art contemporain Mona Lisa Tapa tout dit. Elle a eu lieu à la bibliothèque universitaire et a été suivi d’un off à la galerie Winkler. Le prochain thème de ce rendez-vous initié par Hereiti Vairaaroa et Valmigot est dévoilé : les peuples de l’eau.

9-17 octobre :
Le festival voyage de la Compagnie du Caméléon a eu lieu dans les jardins du Musée de Tahiti et des îles. Cet événement appelle à repenser l’idée de l’autre et de l’ailleurs grâce à des ateliers, projection de films, concerts…

6 novembre au 25 avril 2021 : Fa’aiho, ta’u tufa’a : une approche contemporaine du patrimoine au Musée de Tahiti et des îles. Fa’aiho signifie "reprendre conscience", "faire prendre conscience de quelque chose", "faire comprendre", "éclairer".

4 décembre : Le premier album de Vaimalama Chaves, Good Vaïbes, est sorti. Il compte 14 chansons, de variété française principalement.

Trois cents ados à To'atā pour le Heiva Taure’a

Rétrospective 2020 : L'année de la culture et de l'événementiel
Le Heiva Taure’a est un concours organisé pour la troisième année consécutive en 2020, ouvert aux établissements scolaires. Les élèves qui sont montés sur les planches de To’atā sont soumis, comme leurs aînés, à un règlement précis.

Ils ont eu leur Heiva ! Huit collèges, soit 300 élèves, ont participé à la troisième édition du Heiva Taure’a. Trois établissements ont fait leur apparition : Mahina, Rangiroa et Notre Dame-des Anges. Les cinq autres étaient des fidèles. Vaiana Giraud de la Maison de la culture parlait, en amont de ce concours, de l’enthousiasme des inscrits. "Ils viennent répéter sans faute, ils réclament eux aussi une assistance technique." C’est à leur demande que les soirées démarrent à la nuit tombée. Tout compte, y compris les lumières.

Pour ce concours, les élèves préparent les thèmes, les textes, les chorégraphies, la musique, les costumes. Il y a deux catégories possibles : la catégorie danse avec une présentation en groupe et, en option, un concours individuel, et la catégorie orchestre.

Un jury, composé de personnalités connues du monde de la culture, suit de près chaque prestation. Il décerne huit prix : meilleure interprétation (catégorie Heiva taure’a), meilleur dossier pédagogique, meilleur orchestre, meilleur danseur et meilleure danseuse. Deux prix spéciaux sont laissés à la libre appréciation du jury. Le projet valorise les participants mais également l’ensemble de l’établissement qu’ils représentent.

C’est le collège de Bora Bora qui est sorti grand gagnant du 3e Heiva Taurea.


Tere ’Ori au marae Arahurahu

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La troupe de Taina Tinirauarii, Tere ’Ori, lauréate du Heiva 2019 en catégorie Hura Ava Tau, a présenté l’histoire d’un guerrier légendaire sur le marae Arahurahu. Ce spectacle intitulé Taumata Te ‘Aito Tu’iro’o, prévu en juillet, a été proposé en octobre.

C’était un spectacle haut en couleurs que la troupe Tere’ori a proposé au marae Arahurahu les week-ends du mois d’octobre. Les artistes, 60 danseuses et danseurs ainsi que 20 musiciens et chanteurs, ont occupé tout l’espace de ce site. La cheffe de troupe, Taina Tinirauarii, était ravie de pouvoir assurer les représentations malgré le contexte.

"C’est un héritage de nos ancêtres. Ce site culturel fait partie du patrimoine. On sait qu’il avait alors plusieurs fonctions, politique, religieuse, familiale. S’y produire, c’est faire perdurer notre culture, nos traditions."

Ses "éléments" ont accueilli les visiteurs à l’entrée, répétant des gestes ancestraux, se sont exprimé tout autour du marae, avec vigueur et envie. Ils ont grimpé sur la falaise pour donner au spectacle toute la profondeur que le site permet. Les costumes aux couleurs variées ont été pensés dans les détails par Béatrice Kwong, Vanina Liant et Dolores Ah-Sing.

Le thème retenu par la troupe est un fait historique. Il a été écrit par Mike Teissier et a raconté un guerrier légendaire : Taumata.


La "petite voix du Fifo"

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Le Festival international du film documentaire océanien (Fifo) a eu lieu du 1er au 9 février. Le vendredi soir, la cérémonie de remise des prix a consacré Ophir et The Australian dream. Les deux co-fondateurs de l’événement ont saisi l’occasion pour rappeler la mission du festival : donner la parole aux peuples de l’Océanie.

Après 17 années de festival, les deux co-fondateurs de l’événement, Wallès Kotra, directeur exécutif du pôle outremer à France télévision, et Heremoana Maamaatuaiahutapu, ministre de la Culture, continuent d' "apprendre des choses", heureux de l’évolution de leur "bébé". Ils ont lancé cette initiative pour faire vivre ensemble l’Océanie, pour parler des joies et des doutes de son peuple.

"On est petits, mais on existe ! L’Océanie en tant que telle existe seulement quand les océaniens se rencontrent." Ce qu’ils font le temps du Fifo. Pour Wallès Kotra, "il y a toujours beaucoup de joie, les gens sont heureux" même si les sujets abordés dans les documentaires peuvent être graves. "Ils sont heureux de partager", de se retrouver, de soutenir les films projetés.

Au total, sur les 135 films visionnés, 59 ont pu être présentés au public. Parmi les 13 films en compétition officielle, la cérémonie de remise des prix a consacré Ophir et The Australian dream. Cette édition 2020 a été l’occasion d’offrir aux Polynésiens une avant-première mondiale, avec la diffusion du long-métrage 100% fenua, Un oiseau de paradis de Paul Manate, le 8 février, au soir.

Un Salon du livre 100% numérique

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Le Salon du livre 2020 s’est tenu dans des conditions inhabituelles en raison du contexte sanitaire. Il a été tout numérique. Ce qui ne l’a pas empêché de souffler plusieurs bougies. L’événement a fêté ses 20 ans mais également les 10 ans de Pina’ina’i, les 20 ans de Littérama’ohi et les 30 ans de la maison d’édition Au Vent des îles.

À la veille du salon, Christian Robert, président de l’association des éditeurs de Tahiti et des îles (AETI), affirmait "on est toujours debout, on va parler du livre et c’est ce qui est le plus important". Au-delà des ventes d’ouvrages, le salon du livre est un rendez-vous culturel important qui met en lumière les éditeurs, les auteurs et autres acteurs du secteur.

Le contexte sanitaire n’a pas eu raison des efforts déployés et de la motivation des acteurs du livre. Il a seulement contraint les organisateurs à prendre "un virage numérique". Une nouvelle dynamique s’est installée pour "réussir à assurer le programme initial établi".

Une équipe de tournage a été mobilisée pour offrir aux internautes un contenu riche et varié. Des invités avaient fait le déplacement, les auteurs jeunesse. Des rencontres ont pu avoir lieu dans les classes. Manon Fargetton et Chen Jiang-Hong ont pu échanger avec un millier d’élèves de Tahiti et Moorea.

L’association des éditeurs de Tahiti et des îles a comptabilisé : 2 450 visiteurs uniques sur le site lireenpolynesie.fr, 1 900 vues sur la chaine Youtube du Salon du livre. Elle a tourné plus de 45 modules et affirme que les éditeurs ont vendu, en ligne, des centaines de livres. "Force est de constater que les publics, les participants et acteurs du Salon et leurs partenaires ont envoyé un formidable message", selon l’AETI. À "tous connectés" ils ont répondu "tous motivés et mobilisés".

Rédigé par Delphine Barrais le Mardi 29 Décembre 2020 à 16:38 | Lu 721 fois