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Domus es : Une nouvelle galerie à Tahiti


TAHITI, le 26 octobre 2020 - Au centre commercial Tamanu de Punaauia une nouvelle galerie d’art a vu le jour. Ouverte fin juillet par Didier Ohlmann, elle présente actuellement et jusqu’en décembre les œuvres de Marc David Clémentin. Un travail éclectique de laques, de sculptures, fusains, études originales et tableaux d’art brut.

"C’est une opportunité", indique Didier Olhmann. Une opportunité qu’il a saisie en début d’année 2020 et à laquelle il a longtemps rêvé. "J’aime l’art", dit-il. "J’ai visité beaucoup de choses par goût personnel. L’art polynésien a quelque chose de vraiment intéressant, il est vivant et divers."

Il cherchait depuis un moment un endroit "visible" et "lumineux" pour mettre en valeur les œuvres. Il l'a trouvé dans les nouveaux bâtiments du centre Tamanu de Punaauia.

Dès qu’il a pu ouvrir, en juillet, ses contacts avec les artistes du territoire se sont multipliés. Il procède de deux manières pour choisir ceux qui seront exposés dans sa galerie. Il va à la recherche d’artistes et laisse venir ceux qui aspirent à plus de visibilité.

En ce moment, Didier Olhmann présente le travail de Marc David Clémentin. "Il y a 2 ou 3 ans qu’il est installé en Polynésie, un pays dont il est tombé amoureux. Il aime la plongée et, de sa passion, a tiré de très belles laques."

L’exposition montre de grands tableaux bleus inspirés de ses voyages sous-marins. Il a aussi réalisé des fusains, des études originales, des plâtres dorés, des tableaux colorés différents de la série de laques bleues. Ses œuvres sont éclectiques.

L’art de la folie qu’est l’art brut

Marc David Clémentin a commencé à l’âge de 9 ans à manipuler les couleurs. Il peignait sans s’arrêter. Des visites de musées et des rencontres ont conforté ses envies de création.

À 18 ans, il présentait Matisse pour les concours des Beaux-Arts de Paris. Il a "eu la chance" de faire deux expositions en France et à Vienne avec Sanfourche ami de Dubuffet. "Il m’a introduit à l’art de la folie qu’est l’art brut. Comment dire la folie ? ", s’interroge-t-il.

L’artiste a, par ailleurs, porté son attention sur la calligraphie. Il rapporte : "François Cheng dit que dans la culture chinoise ancienne, le trait est le sommet inaccessible des arts."

Marc David Clémentin a observé "la rapidité éblouissante avec laquelle il (Akeji, un peintre calligraphe contemporain, ndlr) sabre et dessine des traces cosmiques. Je me suis arrêté à ses portes de sagesse, aspiré par l’univers."

En Polynésie, Marc David Clémentin avait avec lui une laque de Maître Akeji. "Elle est devenue celle de Rangiroa, dans les profondeurs bleues de la passe de Avatoru, les coups de sabre des dauphins hors de la mer."

Il raconte : "Un dimanche nous voguons sur un lagon si cristallin qu’il en est immatériel. A bord tout le monde fait silence comme dans une cathédrale." À propos de la Polynésie, l’artiste parle "d’extase".

En 2005, à Paris, il a été victime d’un grave accident de voiture. Il est immobilisé en chambre d’hôpital pendant plusieurs mois, sa convalescence a duré trois ans. Pendant tout ce temps. La Polynésie l’a "hanté", "englouti", elle l’a "réparé dans le bleu sacré de ses fonds marins".

Son travail, aujourd’hui exposé à Punaauia, témoigne de son attachement à un pays où il s’est finalement installé. "Un jour j’atterris à nouveau à Tahiti avec la jeune mère de mes enfants rieurs aux yeux noirs. Ame bleue polynésienne, un baiser de vahine sur la souffrance chaotique du monde, énigme poétique bleue de l’homme."

Pratique

Au centre commercial Tamanu de Punaauia jusqu’à décembre.
Entrée libre


Contacts

Mail : [email protected]
Tél. : 89 63 04 69

Rédigé par Delphine Barrais le Lundi 26 Octobre 2020 à 08:15 | Lu 3718 fois