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Jumel fait honneur aux vendeurs de bords de route


Jumel fait honneur aux vendeurs de bords de route
TAHITI, le 21 septembre 2020 - Ce sont des scènes typiques et pittoresques selon l’artiste-peintre Jumel. Les ventes de fruits, légumes, poissons… en bord de route l’ont inspiré. Tout comme les vendeurs qui tiennent ces stands à l’abri d’un parasol.

"C’est ce que j’ai aimé en arrivant", explique Jumel, artiste-peinte. Il parle là des vendeurs de bords de route, de ceux qui s’installent à l’entrée de chez eux avec des fruits et légumes du jardin ou des poissons du lagon non loin ; des "scènes typiques et locales", "pittoresques". Selon lui, il n’y a pas beaucoup d’endroits "où l’on peut voir ça" !

Ce thème l’intéresse depuis un moment. Celui qui aime peindre "ce qu’il voit", trouve un grand intérêt à ces scènes et notamment aux jeux d’ombres et de lumières. "Je crois que la lumière existe par l’ombre. Et c’est ce qui me plaît. "

Son objectif est de retranscrire au plus près cette dualité.

Pour travailler, il commence par prendre des photographies. Il s’est acheté un bon appareil pour saisir toutes les nuances, les couleurs, la lumière, les contrastes. "Et ça fait toute la différence."

Quand il a pu, il a immortalisé les stands et les vendeurs. Souvent, les stands étaient désertés. Dans ces situations, il a, parfois, rajouté des vendeurs dans son atelier, mais il n’aime pas recomposer. Il ne fonctionne pas comme ça et préfère laisser les scènes telles qu’elles ont été saisies.

Pourquoi alors ne pas déplacer son chevalet ? "Parce que la lumière change trop vite", répond-t-il. "En France, c’est ce que je faisais et c’est ce que j’espère réussir à faire ici un jour. Mais il faut que je travaille encore." Tout évolue de minute en minute et n’est pas comparable d’une journée sur l’autre.

Natures mortes, le défi

En plus des scènes de vie, Jumel propose ses désormais fameux poissons peints sur des planches de bois. Ils connaissent un franc succès. Il propose aussi des natures mortes.

Pour les peintres, c’est un exercice technique qui peut se révéler plus compliqué qu’il en a l’air. Quant aux amateurs de peinture, ce genre n’est plus à la mode. "Les gens abandonnent ces choses simples", constate Jumel qui pourtant s’y est risqué. "Et grâce à ça, j’ai appris énormément."

Après l’exposition en cours, le peintre reviendra pour une exposition collective à la galerie du Chevalet avant la fin de l’année. Il envisage par ailleurs de faire évoluer son travail.

"J’aime les voitures américaines", indique-t-il. Il est revenu d’un séjour aux États-Unis avec d’innombrables clichés qui lui permettront d’explorer cette piste. Et peut-être, un jour, d'envoyer des toiles sur le continent américain, à Hawaii ?

En attendant, il espère enfin revenir en septembre 2021 avec, peut-être, une exposition sur les scènes de vie dans les espaces de restauration, ou bien sur les fare.

La peinture, une évidence

Donatien Jumel est né dans une famille de peintres. Il a des cousins, oncles, aïeux artistes-peintres. Chez lui, petit, les murs étaient parés de toiles. "Disons, que par la force des choses, je me suis lancé dedans." Il a fait un bac arts appliqués, puis les Beaux-arts, au Mans, pendant un an. "Ensuite, j’ai appris avec un peintre de la marine les techniques de peinture à l’huile. "

Un jour, il s’est arrêté. Pendant 15 ans. Il a préféré la scène. Il a été comédien et cascadeur dans un parc de loisirs de l’ouest de la France, dans un château de la Loire. "Pour bien faire les choses, il faut les faire à fond, je ne pouvais pas peindre et jouer pendant la même période", raconte-t-il.

Il y a trois ans, quand il s’est installé en Polynésie, la peinture est revenue, "comme une évidence". Il a fait sa première exposition en solo en 2019 à la galerie du Chevalet.

Pratique

Jusqu’au 3 octobre à la galerie du Chevalet.
Entrée libre.
Ouverture : lundi de 13h30 à 17h30. Mardi à jeudi de 8 heures à midi et de 13h30 à 17h30. Vendredi de 8 heures à midi et de 13h30 à 16h30. Le samedi de 8 heures à midi.


Contact

Tél. : 40 42 12 55

Rédigé par Delphine Barrais le Lundi 21 Septembre 2020 à 17:47 | Lu 2253 fois