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Ua pou ambassadeur polynésien d’un projet sur la francophonie


UA POU, le 4 mars 2017 - Depuis cette rentrée de janvier, une classe de 3ème du collège de Ua Pou participe à un grand projet international sur la francophonie : Francoplanète. Le projet, mis en place par les éditions Sivori (Toronto, Canada) et le Conseil scolaire Providence, veut favoriser les échanges inter-établissements. Sont concernées : des classes du Canada, du Rwanda, de Haïti et de Polynésie.

Francoplanète c’est un projet qui fait se rencontrer, virtuellement, des élèves de quatre régions du monde : le Rwanda (collège Saint-André de Kigali), Haïti (collège Elim de Gonaïves), le Canada (école secondaire catholique Pain Court, London et Windsor, Ontario) et la Polynésie française (collège Terre des hommes de Ua pou). Le point commun de toutes ces régions ? La langue française.

Reconnaître la francophonie planétaire

"L’ambition principale est d’amener les élèves à reconnaître qu’il y a une francophonie planétaire avec de multiples variantes. Nous souhaitons qu’ils y adhèrent et qu’ainsi, ils trouvent des raisons de trouver une fierté à être francophone", résume Philippe Porée-Kurrer directeur des éditions Sivori (Toronto, Canada). Le projet étant organisé par les éditions Sivori et le Conseil scolaire catholique Providence.

Francoplanète veut que les élèves "prennent conscience de l’universalité de la culture d’expression française", qu’ils en découvrent "les différentes facettes et en tirent fierté", qu’ils "en fassent la promotion auprès des autres élèves des écoles des pays respectifs", qu’ils "renforcent les expériences d’apprentissage en contextes culturels mondiaux", qu’ils "promeuvent le curriculum ontarien" et, pour les pays participants, qu'ils "connaissent la culture franco-ontarienne et ses représentants".

Concrètement, le projet tient sur 18 semaines, de janvier à mai 2017. Pendant cette période, les classes de Polynésie, du Rwanda et d’Haïti sont mises en relation avec une classe du Canada. Les élèves de chaque classe travaillent sur des thèmes définis au préalable : musique/cinéma, sport, sciences/technologie, mode/design/architecture, arts/littérature, environnement/alimentation. Les classes sont divisées en trois groupes qui ont chacun deux thèmes.

Questionnement et réalisation

À Ua Pou, la classe de 3ème participe à Francoplanète grâce à son professeur de lettres modernes, Philippe Peigné. Enseignant depuis trois ans au collège, il veut donner la possibilité à ses élèves de "questionner les lycéens canadiens sur leur culture" et, qu’ils "écrivent des articles, fassent des reportages et réalisent des montages-vidéos". Car, pour les élèves, tel est l'objectif concret et mesurable.

Depuis janvier et jusqu’au 15 mars, chaque classe doit produire du contenu à l’attention de sa classe correspondante. Les travaux s’effectuent sur les heures de cours du professeur engagé. Sur les thèmes attribués, les élèves mettent en forme leurs propres connaissances et font d’appel à des référents de leur territoire pour compléter et valider celles-ci. Ils enverront leur contenu et recevront en échange celui de leur classe correspondante à partir de laquelle ils feront leurs reportages qui paraîtront dans un magazine créé pour l’occasion.


Francoplanète en est, pour cette année scolaire 2016-2017, à son coup d’essai. "Le choix des destinations s’est surtout fait avec le concours du hasard des relations", admet Philippe Porée-Kurrer qui espère pourvoir reconduire l’opération. "J’aspire à étendre ce projet pilote à tout l’Ontario et à la Colombie-Britannique l’an prochain. Il faudra alors faire jouer plus que le hasard. Quoi qu’il en soit je souhaite que la Polynésie et l’Afrique participent sur une plus grande échelle."

"Je veux seulement montrer, donner la possibilité aux élèves de faire des choix"

Mis en relation avec l’équipe organisatrice, Philippe Peigné, professeur de lettres modernes au collège de Ua Pou, a accepté le challenge Francoplanète. Il s’explique : "Ce projet est une ouverture sur le monde, sur l’autre, et qui, via les échanges, oblige à une présentation de soi. Francoplanète met en contact les élèves avec ce qui n’est pas eux. Or, tu ne peux pas t’ouvrir aux autres si tu ne te connais pas. Il y a une intersubjectivité qui se met en place, différentes de celles qui existent sur les réseaux sociaux. On n’est pas là pour montrer comment on est beau mais pour voir comment l’autre est beau. Francoplanète pourra par ailleurs, je l’espère, jouer sur un certain empêchement de penser. Il conforte d’autres actions menées dans un souci d’ouverture, comme l’organisation du salon du livre sur Ua pou fin 2016. Si l’ouverture au monde est nécessaire ? Voilà une question que je me suis beaucoup posée. Je ne veux rien imposer, je veux seulement montrer, donner la possibilité aux élèves de faire des choix, leurs choix, notamment en terme d’orientation."

Quelques retombées attendues

Les organisateurs et enseignants impliqués ont plusieurs attentes. Francoplanète doit, notamment :

- multiplier les occasions d’apprentissage expérientiel et favoriser le développement de compétences mondiales ;

- renforcer les compétences numériques car l’expérience ne se limite par à la seule utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) à des fins de communications, elle favorise la littératie médiatique (textes élargis qui comportent des liens, son et images) et la pensé critique, la recherche en ligne pour trouver l’information pertinente, l’évaluer et l’utiliser à bon escient ;
développer les habilités de réflexion d’organisation, et de communication ;

- amener les élèves à se forger une image cohérente du monde dans toute sa diversité, etc.

Rédigé par Delphine Barrais le Samedi 4 Mars 2017 à 07:49 | Lu 3259 fois