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Le collectif Quinzequinze en pleine ascension


Crédit : Laurent Segretier
Crédit : Laurent Segretier
TAHITI, le 17 février 2021 - Alors qu’il vient d’intégrer la Playlist de France Inter, le collectif Quinzequinze, qui compte dans ses membres deux Tahitiens, Tsi Min et Ennio, enregistre aujourd'hui un concert pour Arte. L'authenticité, tout comme les années de recherche et d’expérimentation, payent.

Le succès est grandissant. Le collectif Quinzequinze est entré dans la Playlist de France Inter mi-janvier avec son titre Le Jeune, du nom de son deuxième EP, publié par le label parisien S76.

Les articles se multiplient dans la presse nationale de renom. Et ce 18 février, il enregistre un concert pour Arte qui sera diffusé d'abord sur le site web et sur la chaîne de télévision sous peu.

"On existe depuis 2013, on a fait beaucoup de recherches et d’expérimentation, on a grandi, créé une banque de sons, on est sans doute à présent plus accessibles", expliquent Tsi Min et Ennio.

Ce sont les membres tahitiens du collectif. "Notre succès est aussi peut-être dû au fait que l’on ne travestit pas nos émotions, on fait quelque chose d’authentique. On essaie d’être nous-mêmes. On ne suit pas des formats dictés pour faire passer nos messages. On crée un nouveau style de musique dit climatique parce qu’il change, comme le temps, un style frais dans l’écoute. "

Une culture richissime


Pour Tsi Min et Ennio, la culture ma’ohi est un "moteur". Lorsqu’ils ont quitté le fenua pour suivre leurs études, ils avaient "envie d’ailleurs".

L’éloignement les a rapprochés de ce qu’ils sont, de leurs origines. "Notre culture a pris de la place. Elle est richissime." Tsi Min et Ennio ont une vision contemporaine de cette culture. Ils la respectent, mais tendent à la faire évoluer selon leurs ressentis.

Les deux Tahitiens ont 33 ans. Ils ont fréquenté le même lycée à Tahiti. "On était dans le même cercle d’amis." Ils ont étudié dans la même école, l’École supérieure d’art et de design (Esad) d’Amiens, en France.

Ennio est arrivé quelques années après Tsi Min qui a arrêté au bout de trois ans pour se consacrer à la musique. "Elle était un moyen d’expression qui me permettait de communiquer mes émotions", rapporte Tsi Min qui pratiquait aussi le dessin et la peinture.

"À la base, ce sont le chant et la voix qui m’attirent, je suis très influencé par le hip hop et le rap même si j’apprécie tous les types de musique." Ennio lui ne se considérait pas comme musicien "Je faisais de la musique pour le fun."

Créer des bonbons numériques

Un groupe d’artistes, musiciens, designers s’est petit à petit formé par affinités. Tous les 15 jours, ce groupe se fixait pour objectif de créer de la musique et un support visuel associé.

"On avait appelé ça les bonbons numériques." Ils permettaient au public de s’évader. Grâce aux outils numériques, les auditeurs/internautes/spectateurs étaient embarqués dans un univers poétique et onirique.

Cet objectif de création bimensuel a donné son nom au collectif. En 2013, Quinzequinze a vu le jour. Il était alors constitué d’un nombre évolutif de membres, autour de quinze. Au fil du temps, Tsi Min, Ennio, Marvin, Robin et Julia sont restés. Depuis 2016, ils composent le collectif qui s’est recentré sur la musique.

Faire kiffer les gens

"Au début on faisait tout : son, mixage, mastering, vidéo… ", précise Tsi Min. Début 2020, Quinzequinze s’est tourné vers un label indépendant : S76. Les portes ont commencé à s’ouvrir, des dates de concerts ont été fixées.

La Covid-19 est arrivé alors qu’ils commençaient tout juste à se professionnaliser. "Elle nous a coupé l’herbe sous le pied." Mais Quinzequinze est plein de ressources et d’envies. Les cinq poursuivent leur route, prêts à toutes les épreuves.

Malgré le succès grandissant, ils ne vivent toujours pas de leur musique. Demain, le collectif espère trouver les moyens de produire sa musique, d’avoir un studio, de vivre confortablement pour pouvoir créer en toute liberté. "Notre but ultime ? Faire kiffer les gens."


Contacts

Chaîne Youtube
FB : QuinzeQuinze
Site internet du collectif


Rédigé par Delphine Barrais le Mercredi 17 Février 2021 à 19:07 | Lu 1145 fois