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Reo, l'appli trilingue


TAHITI, le 15 mars 2021 - Le Service de la traduction et de l’interprétariat (STI) lance une application mobile trilingue reo-français-anglais ainsi qu’un site web. Ils s’appuient sur la version papier du lexique trilingue lui-même nourri de la base lexicale de l’Académie tahitienne.

Une première application mobile bilingue a vu le jour en 2017 rencontrant un succès inattendu. "Nous avons été très agréablement surpris par cet accueil", reconnaît Heremoana Maamaatuaiahutapu, ministre de la Culture, chargé de la promotion des langues polynésiennes.

Près de 50 000 téléchargements/installations de cette application, tous terminaux confondus (téléphones, mobiles, tablettes), ont été enregistrés. Pas moins de 8 000 terminaux sont actifs chaque mois.

17 144 lexèmes

La nouvelle application Reo est un pas de plus pour la promotion des langues. "C’est un outil mis à disposition de nos enfants et de nos interlocuteurs", résume le ministre. Il s’agit en fait de la version numérique du lexique papier trilingue tahitien-français-anglais de 2019.

Ce lexique, riche de 17 144 lexèmes (unités de sens et sons, des radicaux dans la plupart du temps), s’appuie lui-même sur les travaux de l’Académie tahitienne.

C’est une refonte complète de l’application Reo bilingue. Les bugs ont été corrigés, le moteur de recherche optimisé pour trois langues, des fonctionnalités d’agrément ont été ajoutées (copier-coller, favoris, champs thématiques, mode sombre…).

Surtout, cette application mobile est embarquée. Aussi n’est-il pas indispensable d’avoir une connexion internet (si ce n’est lors du télécharement) pour s’en servir.

La base de données de termes sert à l’application mais aussi au site internet. Sur ce site, la recherche de termes est enrichie. L’internaute reçoit plusieurs éléments de réponses lors de ses requêtes.

"E fano a te va'a !"

Et maintenant : "E fano ā te va’a !", l’aventure continue. En effet de nombreuses perspectives sont possibles. L’application a été pensée comme un environnement, un écosystème qui pourrait être mis à disposition d’autres langues polynésiennes.

Par ailleurs, pourquoi ne pas développer un clavier dédié en reo, un correcteur orthographique, un module de prononciation ? "Nous avons une base, le champ des possibles est ouvert", conclut Yann Peirsegaele, du service de la traduction et de l’interprétariat. La concrétisation de ces perspectives dépendra des moyens disponibles.



Rédigé par Delphine Barrais le Lundi 15 Mars 2021 à 19:40 | Lu 1560 fois