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‘ori tahiti : Deux stages pour apprendre à s’étirer


PAPEETE, le 10 octobre 2016 - Yvonne Paire enseignante d’anatomie pour les danseurs du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris revient sur le territoire pour assurer des stages sur les échauffements et étirements conseillés aux pratiquants de ‘ori tahiti. Un premier stage avait déjà été organisé en juillet.

Spécialiste en anatomie de la danse et en analyse fonctionnelle du corps dans le mouvement dansé, Yvonne Paire va diffuser ses connaissances appliquées à la danse tahitienne fin octobre. Elle pointera la spécificité du ‘ori tahiti sur le plan corporel, donnera des nouveaux outils aux danseurs et aux pédagogues, permettant d’allier la danse et la santé, par la connaissance et la prévention des pathologies d’un entraînement intensif. Très concrètement, elle proposera aussi un échauffement adapté à cette danse et préconisera des étirements spécifiques à pratiquer après l'entraînement de façon à prévenir les maux de dos et de genoux, qui contraignent de nombreux danseurs à s'arrêter. Ce stage est plutôt à destination enseignants de la danse, aux danseurs confirmés et aux directeurs de groupe.

Yvonne Paire est déjà intervenue en juillet. Elle terminera les stages commencés à cette occasion fin octobre et démarrera un nouveau stage en parallèle toujours fin octobre.

Pourquoi s’échauffer et s’étirer ?

Pour les danseurs professionnels, l'échauffement est une étape incontournable, comme la barre des danseurs classique ou la gamme des musiciens. Dans le monde de la danse tahitienne, elle est souvent négligée. Si cette danse traditionnelle était pratiquée surtout en temps de fête autrefois, elle est aujoud'hui pratiquée de manière intensive. "Elle nécessite une préparation : il y a même urgence, si l'on écoute les témoignages des danseurs et leur souffrance", affirme l’enseignante.

L'éveil du corps préconisé sert à introduire des repères corporels, pour habiter son corps, pour mieux habiter la danse. Il se construit selon le style de danse. Les mouvements sont de faible amplitude et "visent à éveiller les articulations en douceur pour chauffer le liquide intra-articulaire, la synovie. Les muscles entrent progressivement en action. Pour faire court, les grands pliés, les grands battements de jambe, monter sur pointe, sauter, tourner sur la tête... c'est pour la fin, c'est dangereux au début."

"L'entrée en danse est qualitative, ce n’est pas un cours de gym." L'entraînement d'un muscle pour la danse n'est pas le travail de musculation ni de bodybulding. Le raccourcissement permanent d'un muscle fragilise le tendon (tendinite), le ligament (entorse), comprime et use prématurément l'articulation (arthrose). De plus, la musculature d'un gymnaste n'est pas celle d'un danseur, dont la qualité du mouvement expressif est prioritaire.

Prévenir les risques

L'échauffement, est une mise en état ou disponibilité corporelle et mentale. C'est être présent, ici et maintenant : présence à soi, à l'autre et à l'environnement. Cette préparation physique est nécessaire pour la tête comme pour le corps : elle permet de se relier à la terre qui nous porte et au ciel au-dessus de la tête. Il faut donc lister tout ce qu'il est nécessaire de faire avant de pratiquer la danse tahitienne comme échauffement minima en 15 mn. "Ce n'est pas une perte de temps, c'est du temps gagné pour la qualité du mouvement propre à cette danse, et cela prévient les risques liés à la pratique."

Bio express

Yvonne Paire est formatrice pour le diplôme d’État de professeur de danse depuis 1982 en anatomie de la danse et en analyse fonctionnelle du corps dans le mouvement dansé (AFCMD). Elle est également enseignante d’anatomie pour les danseurs du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris ; co-auteur de l’étude "l’engagement corporel dans les danses traditionnelles de France métropolitaine" ; créatrice de vidéos d’anatomie de la danse, auteure du livre « Ouf ! Je respire", de CD, d’articles…
Pour en savoir plus : www.yvonnepaire.com

Pratique

Le stage aura lieu du 24 au 29 octobre et du 31 oct au 4 novembre au Conservatoire artistique de la Polynésie française : de 8 h 30 à 11 heures pour la suite de la première formation, de 11 h 30 à 14 heures pour la nouvelle formation.
Le nombre de places est limité. Cette formation est réservée en priorité aux enseignants de la danse, aux danseurs confirmés et aux directeurs de groupe. La présence à l'intégralité de la formation est obligatoire.


Rédigé par Delphine Barrais le Lundi 10 Octobre 2016 à 11:10 | Lu 1768 fois