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Levée de la restriction d’importation de la charcuterie et des viandes de volailles


Les consommateurs devraient retrouver très prochainement les rayons de charcuterie et de volaille davantage remplis.
Les consommateurs devraient retrouver très prochainement les rayons de charcuterie et de volaille davantage remplis.
PAPEETE, le 15 septembre 2016. La présidence a annoncé ce jeudi matin la levée de la restriction d’importation de la charcuterie et des viandes de volailles.

Mi-décembre 2015, deux semaines après la réapparition de la grippe aviaire dans l'Hexagone, le Pays avait décidé de mettre en place en place un embargo sur les produits avicoles français. Le fenua étant indemne d’infection par les virus de l’influenza aviaire, il était alors "nécessaire de maintenir ce statut sanitaire car l’impact sur les élevages de poules pondeuses serait catastrophique (obligation d’abattage immédiat de l’ensemble des troupeaux), et le risque de contamination des oiseaux sauvages et poules domestiques serait très élevé. Par ailleurs, les virus mutent constamment et pourraient devenir pathogènes pour l’homme", précisait le communiqué de la présidence.
L’épizootie (épidémie animale) de grippe aviaire est en voie de résolution en métropole. "Le comité permanent européen sur la santé animale a acté la levée de la zone de restriction d’influenza aviaire à partir du 15 septembre", indique la présidence. "Seuls deux départements resteront sous le coup de l’interdiction d’exporter vers la Polynésie française, la Dordogne et l’Aveyron."

UNE REGLEMENTATION EUROPEENNE
Depuis quelques mois, la viande de porc d’origine France était aussi bloquée à l’importation en raison d’un problème de certification sanitaire posé par la réglementation locale. Le problème venait de l’application stricte d’une réglementation applicable depuis juillet 2015 en Polynésie française.
Un règlement européen a modifié les règles de contrôle des viandes vis-à-vis des parasites du genre Trichinella, transmissibles aux humains. "Depuis la ratification de ce texte par la France, la métropole n’est plus en mesure de signer les certificats d’exportation de viande de porc non congelée et des produits frais qui en sont issus à destination de la Polynésie française", rappelle la présidence. "Elle ne peut, en effet, ni qualifier ses élevages de ' compartiments à risque négligeable' d'infection à Trichinella au sens du code de l’OIE (Organisation mondiale de la santé animale) ni certifier que toutes les carcasses ont fait l’objet, à l’abattoir, d’une détection du parasite qui s’est révélée négative."
"En vue de trouver une issue favorable au réapprovisionnement du pays tout en apportant les garanties sanitaires optimales au consommateur polynésien, une analyse de risques a été menée", indique le communiqué de la présidence. "Celle-ci a permis de rouvrir les frontières le 13 septembre dernier, sous certaines conditions, à la France, la Belgique et au Danemark, l’Espagne n’ayant jamais cessé, quant à elle, de contrôler systématiquement tous les porcs à l’abattoir."
Afin de sécuriser l’importation d’animaux vivants et de denrées alimentaires d’origine animale en Polynésie française, tant sur le plan de la santé humaine que celui de la santé animale, une loi du Pays a été adoptée en 2013. Celle-ci prend pour référence les préconisations de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE, comprenant 180 pays membres) et introduit la possibilité d’effectuer des analyses de risques en matière de sécurité alimentaire pour nuancer des décisions qui pourraient être mal adaptées au contexte polynésien.



Rédigé par Mélanie Thomas le Jeudi 15 Septembre 2016 à 11:22 | Lu 2284 fois