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Tere ’Ori sur le marae Arahurahu avec Taumata Te ‘Aito Tu’iro’o


TAHITI, le 12 octobre 2020 - La troupe de Taina Tinirauarii, Tere ’Ori, lauréate du Heiva 2019 en catégorie Hura Ava Tau, présente l’histoire d’un guerrier légendaire sur le marae Arahurahu. Ce spectacle intitulé Taumata Te ‘Aito Tu’iro’o sera présenté les samedis et dimanches d’octobre.

C’est un spectacle haut en couleurs que la troupe Tere’ori propose au marae Arahurahu les week-ends du mois d’octobre. Elle a fait sa répétition générale samedi dernier.

Les artistes, ils sont 60 danseuses et danseurs ainsi que 20 musiciens et chanteurs, occupent tout l’espace de ce site "sacré", rappelle la cheffe de troupe Taina Tinirauarii, ravie de pouvoir assurer les représentations malgré le contexte.

"C’est un héritage de nos ancêtres. Ce site culturel fait partie du patrimoine. On sait qu’il avait alors plusieurs fonctions, politiques, religieuses, familiales. S’y produire, c’est faire perdurer notre culture, nos traditions."

Ses "éléments" accueillent les visiteurs à l’entrée répétant des gestes ancestraux, ils s’expriment tout autour du marae, avec vigueur et envie. Ils grimpent sur la falaise pour donner au spectacle toute la profondeur que le site permet. Les costumes aux couleurs variées ont été pensés dans les détails par Béatrice Kwong, Vanina Liant et Dolores Ah-Sing.

Le thème retenu par la troupe est un fait historique. Il a été écrit par Mike Tessier et raconte un guerrier légendaire : Taumata. Jadis, suivant les conseils des missionnaires pour maintenir son pouvoir en place, le roi Pomare II constitua une garde rapprochée. Il organisa pour ce faire une semaine d’épreuves sportives : lever de pierre, lancer de javelot, course de porteurs de fruits. C’était les tū'aro maohi.

Tetuaeha no Tetaha, 'aito tuiro'o

Ces épreuves sportives laissèrent place à une autre épreuve le samedi, celle de la préparation du ahimā'a. Les 'aito arrivèrent de tous les districts. Celui de Tetaha (ancien nom de Faa’a) se montra meilleur que les autres. "Il était agile, malin, observateur. Il calculait parfaitement tout ce qu’il avait à faire", dit Taina Tinirauarii. Il remporta les épreuves sportives avec brio.

Le dernier jour, une fois le mā'a cuit, il plongea directement les mains dans le four alors que le feu brûlait toujours, puis se mit à courir jusqu’au roi pour déposer le repas à ses pieds, et notamment, les yeux du poisson et la tête du cochon.

Le roi, impressionné, demanda : "Mais Tetua qui es-tu ?" Il répondit : "Je suis Tetuaeha de Tetaha". Le roi le choisit. Il devint les yeux du roi aux mains brûlantes de Tefana. Car, il avait couru comme une flèche.

Ce spectacle devait, comme les années précédentes se jouer en juillet, mais la Covid a modifié le programme. "Les représentations ont été repoussées", confirme Taina Tinirauarii, "mais les éléments se sont organisés dans leur vie professionnelle et familiale pour continuer l’aventure avec nous", insiste-t-elle avec reconnaissance.

Les troupes ont besoin d’au moins six mois pour construire un spectacle à présenter sur le marae, pour s’en imprégner, répéter. "C’est la même préparation que pour le Heiva, même s’il n’y a pas de concours. Tout est affaire de créativité, mais cela prend aussi du temps."

Les organisateurs ont surmonté tous les obstacles pour honorer le rendez-vous (confinement, mise en place d’un protocole sanitaire, occupation dusite).

"Il doit être maintenu coûte que coûte car nous le devons à notre culture, aux éléments engagés et à toutes les personnes impliquées, à nos proches et à notre pays", explique Taina Tinirauarii. "En ces temps difficile nous avons l’opportunité de poursuivre l’aventure. Notre culture est tellement riche, il ne faut pas arrêter la transmission intergénérationnelle. La covid est là et pour un moment, on va vivre avec, continuons à faire vivre notre culture, notre passion."

Ce spectacle est produit par le Conservatoire artistique de la Polynésie française depuis 2014. Chaque année, c’est une nouvelle troupe qui est désignée. "Pour nous et pour la troupe, c’est une grande opportunité, après To’atā, après le Heiva i Tahiti et le Hura Tapairu, le marae a sa place dans le top des représentations à faire à Tahiti, c’est une chance de pouvoir y participer. Et, dans le contexte actuel, l’opportunité est encore plus grande."

Pratique

Les 17 et 18, 24 et 25 et 31 octobre ainsi que le 1er novembre.
Début de la représentation à 15h45.
Tarif unique : 2 000 Fcfp.
Billetterie : Radio1 à Fare Ute, les magasins Carrefour (Taravao, Arue, Faa’a et Punaauia) et en ligne.


Rédigé par Delphine Barrais le Lundi 12 Octobre 2020 à 09:03 | Lu 1369 fois