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Chloé Trujillo, Sea, surf and design


Tahiti, le 31 août 2023 - Chloé Trujillo, femme du bassiste du groupe Metallica, Robert Trujillo, a plusieurs ficelles qui la lient à la Polynésie. Son art, le surf, mais aussi son histoire d'amour.
 
En Polynésie, quand on parle planches de surf et Billabong, les yeux se tournent immanquablement vers la Presqu'île, vers Teahupo'o, futur terrain de jeu olympique du surf, ou la marque de surfwear australienne a longtemps été le sponsor de la compétition WCT.
Mais en regardant plus loin, plus au Nord, le regard peut aussi se poser sur le travail de Chloé Trujillo, artiste peintre, chanteuse, parisienne installée depuis 30 ans à Los Angeles. L'artiste, femme du bassiste de Metallica, Robert Trujillo, a effectivement lié sa passion pour la peinture et la passion de son mari pour le surf, pour laisser errer sa créativité.
Depuis son atelier, où elle venait d'enregistrer une chanson qui pourrait composer son prochain album, elle nous a répondu sur ces liens qui se sont étrangement tissés entre son art, le surf, et Tahiti.
 
“Le surf fait partie de nos vies”, explique-t-elle la voix enjouée. “Et la Polynésie, c'est vrai que l'on aimerait bien que cela fasse partie un peu plus de nos vies. Mon mari surfe depuis qu'il est jeune. Habitant à Los Angeles, non loin de l'océan, on est nécessairement portés par le surf. J'ai commencé à réutiliser les planches qu'il n'utilisait plus pour peindre dessus. Les utiliser comme support artistiques.”
 
Pour Chloé Trujillo, juste une façon de trouver un nouveau support pour laisser libre court à son art, déjà bien exploité sous différentes formes : tableaux, surf-wear, sacs, etc.
“Une année, on était en vacances à Biarritz. Là, on rencontre quelqu'un de Billabong France qui m'a demandé, après avoir vu mes planches, de faire une collaboration avec eux. J'ai donc fait quelques planches pour eux.”
 
Deux de ses planches décorent désormais le magasin Billabong de Los Angeles. Les autres ont été vendues lors d'une action caritative pour la protection des océans.

​Un hommage à Andy Irons

Parmi les planches sur lesquelles Chloé Trujillo a travaillé, il y en a une qui attire tout de suite l'attention de son mari. “J'hésite toujours à raconter cette histoire. Mon mode de création est très basé sur la méditation, c'est spirituel. Et oui, j'ai peint Andy Irons [triple champion du monde, trois fois vainqueur à Teahupo'o, signé chez Billabong] sur une planche, sans savoir à quoi il ressemblait. Et ça, quelques jours avant son décès. C'est mon mari qui me l'a signalé. Je l'avais peint en ange. Il y avait plusieurs détails sur cette planche qui faisaient un peu peur.” La planche est depuis dans le bureau du président de Billabong-Los Angeles.
 
Ultra-active dans sa vie de tous les jours, loin des clichés de l'artiste bohème vivant loin des horloges, Chloé Trujillo admet qu'un petit séjour dans nos îles, d'où lui vient parfois l'inspiration et d'où est parti son bonheur en couple, lui ferait le plus grand bien. Avant cela, elle devra finir la promotion de son dernier album “Mother of a new nation”.
 
Chloé et Robert Trujillo conservent, à Tahiti, bon nombre d'amis avec qui ils échangent régulièrement. “On se dit tout le temps qu'il faut qu'on vienne. On a beaucoup d'amis à Tahiti. Une de mes meilleures amies y a habité longtemps avant de partir pour la Californie. On va venir, mais il faut qu'on prenne le temps. La dernière fois qu'on est venus, on est tombé sur des gens super sympa qui se sont occupés de nous, c'était assez cool.” Et de conclure, toujours sur le surf : “On est retourné à Tahiti avec les enfants plus tard. (…) Tahiti nous est cher. On aimerait y aller plus souvent. Robert est plus surfeur de récif, et il y a des vagues sérieuses à Tahiti. Mais c'est un surfeur sérieux [rires]. Il a accompagné Kirk [Hammett, le guitariste du groupe, NDLR] dans son apprentissage du surf. Maintenant, ils surfent tout le temps ensemble.”


Petites histoires tahitiennes derrière Metallica
 

Difficile de lier Tahiti avec le monstre du heavy metal aux millions d'albums vendus. Pourtant se niche au cœur de l'histoire de Metallica une double anecdote tahitienne concernant le bassiste du groupe, Robert Trujillo. Ce dernier, grand amateur de surf était à Tahiti pour un surf-trip, quand sa future femme l'a contacté. “Avec mon mari, on s'est connu dans les années 90 à Paris. On était juste amis. Il jouait dans Suicidal tendencies à l'époque. Quand j'ai emménagé à Los Angeles, un de nos amis en commun m'a donné le numéro de Robert en me disant qu'il souhaitait que je l'appelle. Je me suis dit que c'était sympa de revoir un “pote”. Je l'appelle et je lui laisse un message, mais c'était son téléphone fixe et je suis restée sans nouvelles. En fait, lui, il était en train de surfer à Tahiti. Depuis une cabine téléphonique, il s'est connecté à sa boîte vocale… mais a effacé le message et mon numéro de téléphone en faisant une fausse manipulation. C'était en 2003, il sortait de l'eau et n'avais rien sur lui pour écrire. On a finalement réussi à se joindre à son retour, et on ne s'est plus quitté. C'est notre anecdote tahitienne.”
 
De Hinano à Metallica
 
Autre anecdote entourant le bassiste-surfeur, c'est lors de ce même surf-trip à Tahiti que James Hetfield, Kirk Hammett et Lars Ulrich, les autres membres de Metallica, l'ont appelé pour lui demander de passer une audition pour devenir le nouveau bassiste du groupe. Dans le documentaire “Some Kind of Monster” sur la vie de Metallica à cette époque, c'est vêtu d'un tee-shirt Hinano et armé d'une basse à l'autocollant Hinano qu'il passe l'audition, avec succès. Robert Trujillo est depuis le bassiste officiel de Metallica.

Rédigé par Bertrand PREVOST le Jeudi 31 Août 2023 à 19:40 | Lu 3709 fois