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Le PMU va-t-il franchir tous les obstacles pour s'installer au fenua ?


Le PMU répartit toutes les sommes jouées entre tous les gagnants, après les prélèvements obligatoires retirés.  Photo : AFP
Le PMU répartit toutes les sommes jouées entre tous les gagnants, après les prélèvements obligatoires retirés. Photo : AFP
PAPEETE, le 21 avril 2015. Une délégation du PMU est au fenua depuis dimanche. Son objectif est d'étudier la possibilité d'implanter les paris sur les courses hippiques internationales en Polynésie. Le gouvernement y voit une source de « création d'emplois » et de « ressources fiscales ».


Pourra-t-on bientôt parier sur les résultats du prochain Quinté + ? C'est la réponse à laquelle sont venus répondre Pierre Pages, secrétaire général du PMU (Pari Mutuel Urbain), et Philippe Thebault, responsable de zone à la direction internationale du PMU. Ils mènent actuellement une étude pour déterminer si c'est possible ou non d'installer les paris sur les courses hippiques internationales en Polynésie française.
Les deux hommes ont été reçus lundi par le président du Pays, Edouard Fritch, et le ministre de la Relance économique, Jean-Christophe Bouissou. Le gouvernement voit à travers ce projet la possibilité « de contribuer au développement de la filière hippique locale » et « de contribuer à la création d’emplois, et de générer des ressources fiscales ».

Pierre Pages et Philippe Thebault, qui n'ont pas souhaité répondre à nos questions, enchaîneront jusqu’à jeudi les rendez-vous afin de rencontrer les différents interlocuteurs liés à ce projet et fixer les axes de travail sur la fiscalité et la législation.


Présent en Calédonie depuis 2014

Le PMU (lire ci-dessous), existe déjà dans le Pacifique puisqu'il s'est implanté en juillet dernier en Nouvelle-Calédonie après trois ans de préparation.
A son lancement, le gouvernement calédonien annonçait que les professionnels « en espéraient 70 à 80 millions (de Fcfp) de retombées dès la première année ». Il ajoutait : « A la différence des 'bookmakers' anglo-saxons, le PMU n'a pas pour objectif de faire des bénéfices, mais au contraire de répartir les recettes entre les parieurs (70%), la Nouvelle-Calédonie (20%) et les frais de fonctionnement. C'est le meilleur système pour financer les courses de chevaux et l’élevage ».

A la différence de la Polynésie, la filière équine est beaucoup plus développée au Caillou. « La Nouvelle-Calédonie compte environ 15 000 bêtes, soit approximativement un cheval pour 20 habitants, avec notamment 203 chevaux mis à l’entraînement en 2012 dans le cadre des courses hippiques », notait le Conseil économique et social de Nouvelle-Calédonie en décembre 2012.

Au fenua, la filière est encore peu développée. « L'implantation du PMU ne pourrait être que bénéfique a priori », souligne Tamatoa Bambridge, président du syndicat des éleveurs de chevaux. « Mais pour être une course reconnue par le PMU, il faut suivre un cahier des charges très précis. »

Pour s'implanter sur le Caillou, un cadre juridique a dû être mis en place pour le PMU. Cela devra être le cas aussi au fenua. L’État est, en effet compétent, en matière pénale et de jeux d'argent tandis que la Polynésie a, parmi ses domaines de compétences, la fiscalité.

Jean-Christophe Bouissou, ministre de la Relance économique : « 20 % des recettes sont réinvesties dans les filières équines »

Quel cadre législatif devra être mis en place pour permettre l'implantation du PMU ?
Il faut une extension des possibilités d'intervention du PMU. Ce sera réglé directement en France métropolitaine. C'est ce qui permet au PMU d'intervenir dans les collectivités d'outre-mer. Localement, il faudra une étude pour permettre et encadrer les activités liées aux courses hippiques. On a nos services, comme la Direction générale des affaires économiques, qui travaillent dessus (DGAE).
Il faudra une convention pour lier le PMU au niveau du Pays sur la redistribution des recettes des jeux. A la différence d'autres secteurs, environ 20 % des recettes sont réinvesties dans les filières équines.

Le PMU en 4 questions-réponses

1 - C'est quoi le PMU ?
Le PMU (Pari Mutuel Urbain) est une entreprise française qui a pour activité de concevoir, de commercialiser et de traiter tous les paris concernant les courses de chevaux. Elle répartit toutes les sommes jouées entre tous les gagnants, après les prélèvements obligatoires retirés.

2- Comment joue-t-on ?
Vous pouvez parier sur de nombreuses courses. Il y a notamment le célèbre tiercé. Son but est de trouver les trois premiers chevaux de l'arrivée. Pour le quarté, il faut trouver les quatre premiers chevaux. Au quinté, il faut déterminer les cinq premiers. Pour ces courses, les arrivées peuvent être trouvées dans l'ordre ou dans le désordre, mais les gains sont, bien sûr, nettement plus importants si vous avez les résultats dans l'ordre. Il est aussi possible de jouer jusqu'à quatre fois par jour en pariant au 2 sur 4, où vous devrez trouver deux chevaux sur les quatre premiers, ou encore au multi, où vous devrez trouver les quatre premiers chevaux dans n'importe quel ordre.
Il est possible de parier sur les grandes courses mondiales, mais le PMU reste principalement français.

3- Combien parie-t-on ?
En Nouvelle-Calédonie, certains jeux simples commencent à 100 francs. « Le pari simple, le trio et le couplé ont été fixés à 200 francs », précisait le journal Les Nouvelles calédoniennes au lancement du PMU. « La mise de base au Quinté + est de 300 francs. Le multi et le 2 sur 4 coûtent 400 francs. En Métropole, le montant moyen par pari est de 11 euros, soit environ 1 350 francs. »

4 - Où joue-t-on ?
En métropole, les cafés-tabac ou bars PMU sont des lieux incontournables pour jouer au PMU. Les joueurs peuvent y regarder les courses en direct des hippodromes sur une télévision. Pour jouer, il suffit de remplir une grille de jeu disponible en libre-service et la rendre au barman avant le départ de la course pour qu'elle soit validée.
En Nouvelle-Calédonie, quarante-cinq sites ont été équipés et sécurisés informatiquement. Il s’agit le plus souvent de tabac-presse ou de stations-service.

Rédigé par Mélanie Thomas le Mardi 21 Avril 2015 à 14:07 | Lu 977 fois