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​Vénus pour vos noces


Tahiti le 19 mai 2022 – La commune de Mahina compte construire une salle de mariage à la pointe Vénus. Un projet qui devrait respecter l'environnement, les pêcheurs et se fondre dans le cadre du site. La commune revendique une “démocratie participative”, prévoyant une consultation des administrés de Mahina et des réunions avec la population.
 
La commune de Mahina a pour projet “d'offrir le meilleur” à ses administrés, mais surtout à ses futurs mariés. La construction d'une salle de mariage, sur le site appelé le “petit bain” au pied du phare à la pointe Vénus, est en projet. Les premières esquisses ont été publiées mercredi par la commune sur sa page Facebook. Ce qui n'est pour l'instant qu'au stade de projet a déjà fait l'unanimité auprès des élus de la commune, pour pallier le manque d'une “vraie” salle de mariage. En effet, le directeur général des services (DGS), Anthony Pheu, explique que la salle actuelle a servi à la fois d'accueil des administrés, de salle de réunion, de salle du conseil municipal... “Il faut jongler avec tout cela, ce n'est pas facile. (…) Plutôt que de les mettre entre quatre murs en béton, on préfère leur mettre un site extraordinaire sur lequel ils vont pouvoir évoluer”. Le DGS se veut rassurant. “Ce n'est pas un projet agressif”, assure-t-il. Selon lui, ce projet prendra en compte “la culture polynésienne” et surtout l'environnement.

​“Marcher sur l'eau”

La préservation du site est une des principales préoccupations de la commune, assure Anthony Pheu. Les élus ont d'ailleurs fait en sorte que ce projet soit non seulement intégré au paysage, mais également qu'il “soit la continuité” de l'aire marine éducative sur place. Ainsi, un ponton en bois de 35 mètres linéaires sera édifié. “Il va permettre aux mariés de quasiment marcher sur l'eau.” Anthony Pheu explique ensuite que dans cette salle de mariage, il est prévu “une partie solide avec des bancs qui sera immergée dans l'eau pour bénir les mariés. De la microfibre imprimée en tifaifai pourra se rabattre autour des mariés au moment du sacrement. Un pahu, qui pourrait être central, où le tāvana ou ses adjoints pourront appeler les mariés à venir se rendre sur le site”.
 
Il ajoute également que la vue à l'intérieur de cette salle de mariage sera “transversale”. “Ce projet ne va pas dénaturer le site, puisqu'il sera en bois, en matériaux naturel. Il sera intégré à l'environnement général. On va percer les fonds avec des ancrages écologiques et ce sera submersible. C'est quelque chose de très positif.” Et s'il venait à y avoir une grosse houle, pas de crainte, selon le DGS, puisque la structure est prévue “pour être submersible”. “Et quand les vagues vont passer par-dessus les protections, de toute façon c'est du bois. Des matériaux naturels qui ne craignent pas les éléments naturels. Et tout est ouvert”.

Les pêcheurs inclus dans le projet

Les pêcheurs feront partie intégrante de ce projet, précise Anthony Pheu. “Ils ne sont pas contre, car ils ne vont pas être délogés. Au contraire, ils vont être mis en valeur.” Un aménagement “plus fonctionnel” devrait leur être proposé. Et la mise en place d'une zone de pêche règlementée est également prévue. Anthony Pheu précise que les élus sont dans une démarche de “démocratie participative” sur ce projet et qu'une consultation des administrés de Mahina est prévue ainsi que des réunions avec la population. Pour ce qui est de l'aire marine éducative, le DGS précise qu'elle ne sera “pas du tout touchée”. “On va améliorer le spot.” Il sera question pour la commune de travailler avec différentes associations pour “aider à mettre en place des jardins de coraux”. “Que cela soit formateur pour les élèves de la commune. Valoriser également la navigation traditionnelle pour aider nos jeunes avec l'aide de Faafaite, revenir à des bases et surtout à la préservation de l'environnement avec l'aire marine éducative. C'est une continuité de formation de la jeunesse polynésienne sur son patrimoine.
 
À noter qu'avec ce projet de salle de mariage figure également celui d'un poste de secours à étage sur la plage de la Pointe Vénus, également en matériaux bois. Ces deux projets devraient coûter 38 millions de Fcfp, dont 10 millions sur fonds propres de la commune, précise Anthony Pheu. Reste que pour que ce projet soit viable, la commune enverra au Pays une demande d'autorisation pour pouvoir avoir le détachement parcellaire et “implanter notre infrastructure sur l'eau”. Une demande à laquelle l'ancienne ministre du Tourisme, Nicole Bouteau, avait d'ailleurs avait déjà affirmé qu'elle répondrait favorablement.

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Jeudi 19 Mai 2022 à 19:40 | Lu 2245 fois