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Myriam Stroken fait sa rétro


TAHITI, le 30 mars 2021 - Depuis 25 ans, l’artiste peintre Myriam Stroken expose en Polynésie. Pour marquer cet anniversaire, elle a sélectionné des tableaux de différentes périodes. Ses thèmes de prédilection (les femmes, l’artisanat, la nature morte, le nu et depuis quelques années le ‘ori tahiti) sont à découvrir à la galerie des Tropiques.

"La peinture, aujourd’hui, c’est ma vie", résume Myriam Stroken. Elle expose actuellement à la galerie des Tropiques où elle propose une rétrospective de son travail polynésien sur les 25 dernières années.

Une rétrospective, c'est l'occasion pour le public de porter un regard sur le passé d'un artiste et de suivre son cheminement créatif au fil du temps. Aujourd’hui connue pour ses œuvres sur les danseuses, elle a su aborder d’autres thèmes auparavant en peignant des paysages, des scènes d'artisanat, des nus et des natures mortes.

Pour elle, peindre ce n'est pas seulement produire de belles images. Chaque tableau est une aventure, une histoire, un monde à part entière qu’elle retranscrit dans ses toiles le plus honnêtement possible afin de transmettre des émotions.

Du Nord… au sud


Myriam Stroken est originaire du Nord, en France. Elle y a grandi, marquée par Johannes Vermeer et sa "Jeune fille à la perle". "Ce peintre m’a parlé, je suis moi-même d’origine hollandaise. J’ai été frappée par son fameux tableau. Je crois que c’est lui qui m’a donné l’envie et le goût de peindre."

Son apprentissage s’est fait par le dessin, la peinture à la gouache et l’huile aquarelle. Elle a tout appris seule. "Je suis autodidacte", avoue-t-elle. Lors d’un séjour au Vanuatu, la peinture a alors pris de plus en plus de place dans sa vie. C’est finalement une galerie à Port-Vila qui lui donna sa chance en 1984 pour exposer ses œuvres. "On est venu me chercher et, depuis, tout s’est enchaîné."

En Polynésie, où elle est arrivée en 1994, elle a non seulement fait des expositions collectives et individuelles mais également illustré une Enveloppe premier jour pour l’OPT ainsi que des timbres, des ouvrages et des catalogues.

Elle a notamment illustré "Temata", un livret sur une petite danseuse tahitienne, produit par le CRDP en 2011. La version papier de ce livret n’existe plus, mais la version numérique reste disponible.

Encore et toujours inspirée


"Je me suis toujours dit, le jour où je n’ai plus d’idées, que je ne trouve plus de moyen de progresser, que je me sens bloquée, j’arrête"

Mais l’inspiration est toujours là. L’artiste peintre trouve toujours le moyen d’aller plus loin. Elle considère chaque œuvre comme une “expérience” qui lui permet d’apprendre, d’évoluer.

Même si, depuis quelques années elle se concentre sur le seul thème du ‘ori Tahiti, elle cherche toujours à s’améliorer. "Je cherche et je trouve toujours des façons différentes de présenter les sujets, de construire des ambiances."

Elle met en scène, à sa manière, ce qu’elle observe, un mouvement ou une posture qui peuvent lui inspirer une nouvelle toile. Elle est sensible à la grâce de ses sujets et à leurs gestes.

Puis, une fois son personnage imaginé, elle se consacre au fond. "Il faut combler ce vide qui l’entoure." Cela lui permet de mêler abstrait et figuratif. Elle aime s’arrêter sur un détail, créer ce qui donne de l’impact à l’ensemble. Elle fait fusionner l’ensemble dans le mouvement. Elle choisi tantôt des fleurs, tantôt des touches de couleurs.

Elle prend en compte son état d’âme, change sa palette de couleur pour, au final, obtenir la beauté qu’elle recherche.

Sa prochaine exposition est déjà prête. "Après deux années de solitude, j’ai hésité entre une rétrospective et une nouvelle exposition." Mais en l’absence de vernissage, elle a préféré montrer des œuvres déjà réalisées .

"J’ai eu besoin de me manifester. Nous les peintres, nous vivons une espèce de double confinement. Notre art nous isole, la période nous empêche en plus de partager notre art." Mais la situation évolue et la vie artistique reprend pour le plus grand bonheur des artistes et du public.

Pratique

Du 6 au 30 avril à la galerie des Tropiques.
Entrée libre.
Horaires : du mardi au vendredi de 9 heures à midi et de 14 heures à 17 heures. Le samedi de 9 heures à midi. Fermé le dimanche et le lundi.

Contacts

FB : Galerie des Tropiques
Tél. : 40 41 05 00

Rédigé par Delphine Barrais le Mardi 30 Mars 2021 à 15:26 | Lu 978 fois