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Jo Richardson, la femme qui faisait danser les lettres


PAPEETE, le 22 juillet 2016 - Cette femme aux multiples origines est infographiste de formation. Ce qu’elle aime c’est la typographie. Elle a ouvert une patente d’artiste il y a quelques jours pour travailler en Polynésie. Son métier ? Donner vie aux lettres des messages qu’on lui envoie. Elle transforme les mots et les phrases de tous supports (les pancartes, cartes de visite, flyers, tableaux…) et de toutes tailles (des cartons d’invitations aux façades de boutique).

"Je suis infographiste", annonce Jo Richardson en préambule. "J’ai un bachelor of creative arts spécialisé dans l’infographie et un bachelor of communication et media studies spécialisé dans les médias digitaux. Mais ce que j’aime, ce sont les lettres. J’aime leur donner vie."

Concrètement, donner vie aux lettres c’est, à partir de la police standard d’un texte, créer une nouvelle police tout droit sortie de l’imaginaire de l’artiste. Jo Richardson ne dénature pas le message sur le fond mais elle le façonne sur la forme. Elle marie les mots à sa façon sans toucher au sens. "Je commence toujours par travailler à la main, avec un stylo", indique-t-elle. "Puis je passe par l’infographie, je fais parvenir ce que j’ai dessiné aux auteurs des messages, je retravaille le texte au besoin et l’inscris sur son support final."

Rien n’arrête Jo Richardson. Elle transpose les messages sur des flyers, des cartes postales, des cartes de visite, la niche d’un chien, une pancarte, une façade de boutique, un cadre. Elle trouve le bois, dirige la découpe, peint les mots qu’elle a repensés. Un travail inspiré des coins du monde qu’elle a visités.

"Je suis d’origine taïwanaise, mais je suis née en Nouvelle-Zélande et j’ai grandi en Australie." Elle a vécu à Warrawong, une petite ville près de Sydney. En Australie, alors qu’elle étudiait l’infographie elle a rencontré Marc Richardson : "Pour ma part je suis demi vietnamien et espagnol, je suis né en France et j’ai grandi à Tahiti."

Marc Richardson a étudié le commerce international en Polynésie. Il est parti en 2012 en Australie pour poursuivre ses études. "J’avais un projet de restauration. Et puis, petit à petit, ma passion a pris le dessus. Les images, la vidéo, les films. J’ai changé de cap, ça faisait dix années que cela occupait tout mon temps libre."

Jo et Marc ont appris à se connaître. Ils ont partagé du temps entre leurs études et la découverte du pays que Marc ne connaissait pas. "Un jour, il m’a demandée en mariage", confie Jo Richardson. Une demande un peu particulière. C’était un jour de semaine banal. "Un mardi", se souvient Marc. "Nous avions prévu une soirée au cinéma pour voir Pitch Perfect II." Avant le début du film, Marc s’est absenté, prétextant vouloir acheter un paquet de bonbons. Il a laissé Jo devant l’écran, ne se doutant de rien.

Le film a démarré. Mais au lieu de voir le lion de la MGM rugir, Jo a découvert son tane à l’écran, empruntant les traits du fauve. "En fait j’avais appelé le cinéma au préalable et organisé la mise en scène." La demande (toujours visible sur YouTube) du vidéaste dure 4 minutes 56. Dans la salle, les spectateurs non informés sont sortis, discrètement. Pour autant la salle ne s’est pas vidée. Les amis et la famille du couple conviés à l’insu de la fiancée ont joué le rôle du public. Marc est revenu à la fin de son film pour prendre la main Jo, consentante.

Le couple est rentré à Tahiti pour se marier. "Nous sommes venus en février pour organiser la cérémonie et nous installer", rapporte Jo Richardson. "C’était le contrat en échange de la bourse que j’ai obtenue pour pouvoir étudier en Australie. Je dois faire deux ans en Polynésie", précise Marc Richardson. Après un mois et demi de lune de miel en Australie, à Taïwan et au Vietnam, les deux sont revenus à Tahiti et chacun s’est lancé dans ses activités respectives. Si leurs offres trouvent un public et si la Polynésie les séduit, ils y resteront pour plus de deux années.

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Rédigé par Delphine Barrais le Vendredi 22 Juillet 2016 à 08:59 | Lu 1890 fois