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La MAE ne pourra plus exercer ses opérations d'assurance fin août


À compter du 31 août 2019, la MAE ne pourra plus proposer ses offres commerciales.
À compter du 31 août 2019, la MAE ne pourra plus proposer ses offres commerciales.
PAPEETE, le 17 janvier 2019 - À compter de la fin du mois d'août de cette année, la MAE ne pourra plus exercer ses opérations d'assurance. Ce qui veut donc dire que les élèves, les associations des parents d'élèves et les établissements scolaires devront se tourner vers les autres sociétés d'assurance du fenua. Pourquoi ? Parce que la maison mère qui est en France ne respecte pas la règlementation de la Polynésie française.

Cela fait 40 ans que la MAE, une mutuelle spécialisée dans l'Éducation, est présente en Polynésie française.

40 années où tous les défis ont été relevés tant bien que mal, mais toute bonnes choses ont une fin. À compter du 1er septembre 2019, la société d'assurance ne proposera plus ses opérations commerciales, suite à un problème règlementaire.

En effet, la règlementation n'est pas la même en France et en Polynésie. Sur le territoire, il est demandé aux sociétés étrangères "de nommer un délégué et d'ouvrir un compte financier en Polynésie, sur lequel toutes les transactions financières doivent y figurer", indique Raymond Van Bastolaer, président du Conseil d'administration de la MAE.

Et de poursuivre : "Au lieu d'obéir aux contraintes qu'on leur demande, ils ont préféré ne pas intervenir".

Résultat, la mission commerciale de la MAE prendra fin au 31 août 2019.

LE CHOC POUR LES PERSONNES CONCERNÉES


Et cette mauvaise nouvelle vient après l'arrêt des contrats avec les associations des parents d'élèves et les établissements scolaires, depuis le 31 décembre 2018.

"La prestation de commercialisation des produits contrats collectifs pour les associations et les établissements scolaires a pris fin définitivement", explique Stella Teina, directrice de la MAE. "Ça fait une perte de 100 % sur les contrats collectifs, associations et établissements scolaires. Avec les élèves, depuis cette rentrée scolaire 2018-2019, j'ai perdu 60 %. Au 31 août, je perds tout", rajoute-t-elle.

Bien sûr, la déception est grande pour les employés de cette société. "Ça fait quand même plus de 25 ans que je travaille à la MAE, j'ai pris la direction en 1998, et le fait de voir une succursale fermer ses portes du jour au lendemain, après 40 ans d'existence, je stresse un peu, je suis peinée et complètement bouleversée pour nos familles, les enfants, leur sécurité. Notre accompagnement était différent des autres compagnies d'assurance. On avait un accompagnement plus pédagogique dans l'ensemble de nos garanties et dans la prise en charge. Il y avait une pédagogie dans la MAE, qui est une mutuelle et une assurance de l'éducation. Dans un premier temps, je perds tous mes sociétaires. Puis dans le second temps, les emplois. On est trois salariés, plus des bénévoles. Après tant d'années de service, ce n'est pas évident de se remettre dans la place", assure Stella Teina.

"Est-ce que les choses vont changer entre temps, je ne sais pas. Les responsables du Pays devraient faire attention. Quand on a créé la MAE, il y a 40 ans, c'était parce que pour les sorties obligatoires, on réclamait que l'établissement soit couvert par une assurance, c'est comme ça qu'on a ouvert. Parce que les assurances privées étaient très chères. Lorsque les établissements ne pourront plus effectuer des sorties pédagogiques, ils demanderont au Pays de payer", rajoute Raymond Van Bastolaer.

Cependant, "pour tous nos adhérents qui ont eu un sinistre sur les années passées et qui ne sont pas clos et ceux qui vont avoir des sinistres durant cette année scolaire, leurs droits seront maintenus. Ce sont des droits sanctuarisés", prévient le président du Conseil d'administration de la MAE.

Du côté de la Fédération des associations des parents d'élèves, la stupéfaction est grande également. "Une nouvelle plutôt surprenante. Nous avions déjà reçu un courrier de la MAE en octobre pour ce qui concerne les associations de parents d'élèves et les coopératives. Demain, ce sont donc près de 7 000 enfants qui ne vont plus pouvoir être assurés auprès de la MAE à la prochaine rentrée scolaire. Ça ouvre le marché aux autres assureurs de la place. Vont-ils pouvoir offrir aux parents d'élèves, aux associations et aux coopératives les mêmes tarifs avec la même couverture pour les enfants ? Je n'en suis pas sûre. Nous avons d'ores et déjà sollicité plusieurs assureurs pour des devis et voir laquelle propose les meilleurs tarifs et la meilleure couverture. Il s'agit de la sécurité de nos enfants, donc on ne peut pas jouer avec", conclut Tepuanui Snow, le président de cette fédération.


le Jeudi 17 Janvier 2019 à 18:23 | Lu 3912 fois