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12 mois avec sursis pour avoir tiré sur des raerae en pleine rue


PAPEETE, le 13 juin 2016 - Deux jeunes de 20 ans ont été présentés devant la justice ce lundi pour avoir tiré sur des raerae dans la nuit de vendredi à samedi, à l'aide d'une réplique d'airsoft.

"Pourquoi vous en prendre à eux? Que vous-ont-il fait? Vous vous en êtes pris à des personnes qui n'ont peut-être comme seul défaut que celui de vivre", s'est insurgé le président Florentin, hier après-midi. Devant ce dernier se tiennent deux jeunes hommes placés sous contrôle judiciaire après avoir commis des violences dans la nuit de vendredi à samedi.
Alors qu'ils roulent dans le sens Papeete-Arue, ils s'arrêtent à hauteur de l'Hyperbrico. Le passager du véhicule, âgé de 20 ans et originaire de Punaauia, sort la réplique d'un airsoft et tire sur les raerae rassemblées. Deux d'entre elles sont touchées : l'une à la cuisse et l'autre dans le cou. Les agresseurs continuent leur route avant de revenir un peu plus tard. "Dans ce dossier, on voit bien qu'il y a eu une détermination particulière de s'en prendre à eux puisque vous aviez décidé, dans l'après-midi, d'aller tirer sur des raerae le soir. Ce sont des personnes fragiles qui ont plus besoin d'être protégées qu'agressées." A la barre, les deux jeunes fixent le sol. Interrogés par le président, l'auteur des coups de feu lance : "C'est une connerie de jeunesse, on ne recommencera pas". Son acolyte, conducteur de la voiture, acquiesce et, sans regarder les victimes en face, bredouille des excuses.

INTOLÉRANCE ET IRRESPECT

Les victimes ont souhaité se constituer partie civile et ont demandé des dommages et intérêts. "Je suis terrorisée. Je ne sais pas si je peux toujours aller faire ce que je fais en toute sécurité désormais", a témoigné la plus sérieusement touchée d'entre elles.
Pour le ministère public, impossible de trouver des circonstances atténuantes aux prévenus. "Je ne comprends pas comment des jeunes d'aujourd'hui peuvent avoir un esprit comme celui-ci fait d'intolérance et de non respect d'autrui… Ce sont des choses que la société française ne peut pas accepter!", a tonné le procureur de la République.
Le tribunal a reconnu les deux prévenus coupables de ces violences. Il les a condamnés à une peine aménageable de 12 mois d'emprisonnement dont six avec sursis ainsi qu'une mise à l'épreuve de 18 mois. Ils ont l'obligation d'indemniser les victimes à hauteur de 150 000 Francs ainsi que de suivre une formation et de trouver un emploi. L'arme et les stupéfiants retrouvés dans la voiture seront détruits. Avant de lever l'audience, le président a lancé un ultime avertissement: "Tenez-vous à carreaux parce que les 12 mois risquent de vous tomber sur la tête!"

Rédigé par Amelie David le Lundi 13 Juin 2016 à 16:44 | Lu 5217 fois