“J’ai hâte de transmettre mon amour pour la danse à la nouvelle génération”, confie Mika Uuru, qui nous a reçus chez lui à Afaahiti (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 19 août 2025 – Faire danser les garçons pour leur permettre de s’imprégner de la culture polynésienne, c’est le défi que s’est lancé Mika Uuru à Taravao. À 30 ans, le chef répétiteur des tāne et ra’atira ti’ati’a de la troupe Teva i Tai inaugure son école de danse Toanui, dédiée aux petits et grands “guerriers” de la Presqu’île. “Un rêve un peu fou” qui se réalise grâce à ses mentors, et avec le soutien de ses amis danseurs et de sa famille, dont sa compagne et son fils de 5 ans, à ses côtés dans la vie comme sur scène.
Originaire de Faa’a, Mika Uuru, 30 ans, réside à la Presqu’île depuis 2006. Il a découvert le ‘ori Tahiti à l’âge de 14 ans, un peu par hasard. “Ma tatie m’a inscrit à l’école de danse Hei’Ori de Heimoana Metua, où j’ai fait mes premiers pā’oti. J’ai tout de suite accroché. J’ai fait deux Heiva des écoles et des prestations. Au lycée, j’ai intégré la troupe O’Raineari’i de Heirani Salmon. On a fait des shows et deux Hura Tapairu. En 2015, ma tatie m’a encouragé à faire le Heiva i Tahiti. J’ai rejoint la troupe Teva i Tai avec Heimoana Metua : je devais être figurant, mais finalement, j’ai participé en tant que danseur”, se souvient-il. Une première expérience “vraiment spéciale”, puisque c’est à cette occasion qu’il a rencontré sa compagne, Tiffany, également danseuse. “On vit notre passion à deux : la danse, c’est pour la vie !”
Originaire de Faa’a, Mika Uuru, 30 ans, réside à la Presqu’île depuis 2006. Il a découvert le ‘ori Tahiti à l’âge de 14 ans, un peu par hasard. “Ma tatie m’a inscrit à l’école de danse Hei’Ori de Heimoana Metua, où j’ai fait mes premiers pā’oti. J’ai tout de suite accroché. J’ai fait deux Heiva des écoles et des prestations. Au lycée, j’ai intégré la troupe O’Raineari’i de Heirani Salmon. On a fait des shows et deux Hura Tapairu. En 2015, ma tatie m’a encouragé à faire le Heiva i Tahiti. J’ai rejoint la troupe Teva i Tai avec Heimoana Metua : je devais être figurant, mais finalement, j’ai participé en tant que danseur”, se souvient-il. Une première expérience “vraiment spéciale”, puisque c’est à cette occasion qu’il a rencontré sa compagne, Tiffany, également danseuse. “On vit notre passion à deux : la danse, c’est pour la vie !”
Danser et transmettre
En 2017, Mika Uuru n’a pas pu remonter sur scène pour raisons professionnelles. Mais en 2019, l’appel des tō’ere a été plus fort. “On habitait à Faratea, donc on n’a pas résisté ! J’ai eu la chance d’être répétiteur. J’ai commencé à apprendre des chorégraphies aux garçons. J’y ai pris goût et j’ai continué en 2022”, poursuit-il. Après le Heiva i Tahiti, une nouvelle opportunité s’est présentée : “Augusta Alexandre de l’école de danse Monoihere m’a proposé d’être son assistant pendant un an. Je travaillais dans une imprimerie, mais j’ai pu aménager mes horaires pour être disponible le mercredi et le vendredi. J’ai beaucoup appris au niveau de la pédagogie avec les enfants.”
Cette année, pour sa quatrième participation au Heiva i Tahiti avec Teva i Tai, il a été promu chef répétiteur des tāne et ra’atira ti’ati’a. Un honneur couronné d’une victoire, la troupe professionnelle ayant remporté le 1er prix Madeleine Moua en catégorie Hura Tau. “Quand je danse, je me sens à ma place. C’est du travail, mais ça permet de prendre confiance en soi”, confie-t-il.
Encouragé par ses amis danseurs qui lui ont “ouvert les yeux”, Mika Uuru s’est décidé à prendre son envol pour réaliser “un rêve un peu fou” : ouvrir son école de ‘ori Tahiti pour garçons, Toanui. Ce nom, qui lui est apparu en rêve, fait référence aux “guerriers”, mais aussi au “courage” qui l’anime pour vivre pleinement de sa passion. “J’ai hâte de transmettre mon amour pour la danse à la nouvelle génération, mais aussi notre culture et notre langue. Je tenais à le faire avant qu’il soit trop tard pour moi, mais aussi pour nos jeunes. Quand on voit ce qu’un groupe de garçons peut apporter à un spectacle de danse, ça vaut le coup !”
“La relève est assurée”
Trois fois par semaine, le lundi, mercredi et vendredi, rendez-vous est fixé au centre Tauhere de Taravao, dans une salle partagée avec le centre de danse Tamanu. Les cours d’essai pour enfants (à partir de 3 ans), adolescents et adultes débutent la semaine prochaine. Les inscriptions ne sont ouvertes que depuis quelques jours, mais l’initiative, associée à des cours de percussions tous publics dispensés par Tekura Amaru le samedi, suscite déjà la curiosité.
Le nouveau directeur et professeur espère pouvoir participer au Heiva des écoles dès 2026. Mais avant de se projeter plus loin, il a une pensée émue pour ses mentors : “Je remercie Heimoana Metua pour mes premiers pā’oti, mon premier Heiva et ma première victoire ; Heirani Salmon avec qui j’ai beaucoup appris et partagé de belles expériences, et son chorégraphe, Tinomana Pia, qui m’a permis de m’affirmer en tant que danseur ; et Augusta Alexandre, avec qui j’ai eu mes premiers contacts pédagogiques avec les enfants. Ils m’ont tous énormément apporté, chacun à leur façon.”
Mika Uuru peut compter sur le soutien de ses amis danseurs, mais aussi de sa famille. Son premier élève et son plus grand fan n’est autre que son fils de 5 ans, Nailoa, qui vit au rythme des spectacles depuis sa naissance. “Cette année, il a participé à son premier Heiva avec d’autres enfants, qui nous ont rejoints sur scène pour symboliser la nouvelle génération et la continuité. Il finit dans mes bras avec ma femme. Il a déjà hâte de venir à l’école de danse : la relève est assurée !”
Plus d’infos
Sur la page Facebook “École de danse Toanui”.






































