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Et si les salariés retournaient à l'université ?


Mélanie Bontant, gestionnaire de formations, Jean-Claude Lecuelle, directeur du service de la Formation continue et Mehani Desclaux, gestionnaire de formations (de gauche à droite).
Mélanie Bontant, gestionnaire de formations, Jean-Claude Lecuelle, directeur du service de la Formation continue et Mehani Desclaux, gestionnaire de formations (de gauche à droite).
PAPEETE, le 4 avril 2016. Pour décrocher ou conserver leur travail, ils sont de plus en plus de salariés à opter pour la formation continue. Les entreprises y voient aussi l'occasion de permettre à leurs employés de maîtriser complètement des outils. L'université de Polynésie française a mis en place une carte de formations pour répondre à ces demandes.

Chaque soir de la semaine, ils sont nombreux à rejoindre les salles de l'université. Ce sont des salariés, des personnes en recherche d'emploi ou de jeunes diplômés. Ils sont en formation continue. Les enseignements sont divers : "Nous avons recensé les besoins auprès des acteurs économiques comme les entreprises, les syndicats, les agences d'intérim…", explique Jean-Claude Lecuelle, directeur du service de la formation continue à l'université. L'ancien secrétaire général du Medef explique : "Quand j'étais dans le monde de l'entreprise, nous constations que les étudiants manquaient de pratique."

L'université a participé également au schéma directeur des formations organisé par le gouvernement l'an dernier. Les éléments recueillis ont permis de "détecter" les besoins. C'est ainsi que l'université a décidé de mettre en place ce mois-ci un certificat universitaire de gestion des stocks (lire encadré ci-contre). "Nous avons constaté qu'il n'y avait pas de formation adaptée au fenua", souligne Jean-Claude Lecuelle. Parmi les premiers inscrits, on retrouve des employés d'une "structure familiale" mais aussi des salariés de très grosses entreprises.

Jean-Claude Lecuelle a constaté une augmentation parmi les inscrits aux formations continues du nombre de personnes à la recherche d'un emploi. Elles représentent 20% du public selon lui. Ceux-ci comptent énormément sur la formation continue pour pouvoir se démarquer des autres candidats et décrocher un travail. Pour ces personnes, qui peuvent être en difficultés financières, l'Université propose un paiement en trois fois lorsque le coût de la formation est supérieur à 50 000 Fcfp. Pour les salariés, l'ensemble des formations peut être pris en charge financièrement par le fonds paritaire de gestion.

En France, de plus en plus d'universités proposent de la formation continue
. Celle-ci est régulièrement citée comme une des rares ressources susceptibles d’aider à équilibrer les comptes de ces établissements scolaires. Une démarche devenue incontournable neuf ans après la loi sur l’autonomie des universités, dite "loi Pécresse", qui avait pour but "d'offrir aux universités françaises des leviers pour rivaliser sur le plan international avec les meilleures universités, en les dotant d’une nouvelle gouvernance et d’une plus grande autonomie dans l’usage de leurs moyens", rappelait la Cour des comptes dans un rapport en septembre. "C'est un moyen qui doit concourir à l'autonomie financière de l'université", confirme Jean-Claude Lecuelle.
En 2015, 1323 personnes ont opté pour la formation continue à l'université.

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Site internet
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Apprendre à gérer des situations de stress

L'université propose en mai une nouvelle formation sur la "gestion du stress". Il s'agit pour les salariés "de repérer les sources de stress et les prévenir".
Cette formation s'adresse à différents publics : aussi bien le cadre qui veut des conseils pour manager son équipe, que des salariés qui font face à un public. Cela peut être des personnes travaillant dans des établissements de santé ou même dans le service des impôts. Ces employés ont parfois à faire face à des réactions imprévues.

Réussir le concours de la fonction publique

Mi-janvier, Edouard Fritch a annoncé que des concours seront organisés cette année pour 200 postes de catégories A et B. Pour ceux qui veulent s'y préparer, une préparation aux concours administratifs de catégorie A et B aura lieu du 25 avril 4 juin. La formation, d'une durée de 50 heures, a pour but de préparer les épreuves écrites mais aussi l'entretien avec le jury.

Devenir un pro des stocks

Une entreprise doit optimiser sa gestion de stock : assurer une rotation rapide des stocks sans toutefois risquer la rupture d'approvisionnement ou de livraison. En effet, des stocks qui ne tournent pas immobilisent des capitaux et constituent des charges lourdes pour la trésorerie. D’un autre côté, la rupture de stock peut avoir des conséquences commerciales très lourdes pour l’entreprise. Bref, savoir gérer les stocks demande un minimum de formation. 55 heures de cours sont prévues pour vous donner les outils pour maîtriser l'entreposage, le stock, le réapprovisionnement, la gestion de l'entrepôt. Trente heures de travaux pratiques sur le logiciel Sage sont prévues. Cette formation a lieu d'avril à juin.

Des formations validées par un certificat ou un diplôme universitaire

En mars, une nouvelle association est née, celle dite des organismes de formation professionnelle privés polynésiens, l’AOF3P. Cette association a dans le viseur la Chambre de commerce, d’industrie, des services et des métiers, l’Université de Polynésie française, les associations, la Maison de la culture qu'elle accuse d'"une très conséquente concurrence déloyale dans le domaine de la formation".
Jean-Claude Lecuelle leur répond que "nos formations rentrent bien dans les missions de l'université. Nous sommes en mesure de délivrer des diplômes à l'issue des formations. Celles-ci sont validées à l'issue par un certificat ou un diplôme universitaire." "On ne cherche pas écraser d'autres organismes. Il y a des formations que nous ne ferons pas car d'autres le feront très bien", souligne-t-il.

Et si les salariés retournaient à l'université ?

Rédigé par Mélanie Thomas le Lundi 4 Avril 2016 à 11:27 | Lu 2870 fois