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Le kit de survie de l’étudiant polynésien à l’étranger


PAPEETE, le 8 juillet 2019 - Bien que la Polynésie française bénéficie de sa propre université depuis les années 90, certains Polynésiens décident de partir étudier à l’étranger. Métropole, Canada, Etats-Unis… Les possibilités ne manquent pas. S’il peut être tentant de s’engager sur cette voie, il faut être bien préparé et informé.




Le kit de survie de l’étudiant polynésien à l’étranger
LE LOGEMENT

En terme de logement, les étudiants ont le choix : logement individuel (studio, appartement, chambre étudiante en cité universitaire) ou partagé (collocation dans un appartement, logement avec pièces communes partagées, appartement dans une maison). Il est possible de passer par un dossier social étudiant, par un particulier, par une agence ou un site spécialisé. Même si des étudiants conseillent Le Bon Coin (France) ou Kijiji (Canada), les étudiants doivent être prudents, éviter les virements bancaires sans avoir vu le logement.

Il existe le dossier social étudiant (DSE), pour demander une bourse d'étude et/ou un logement social étudiant pour l'an prochain. Cette année, la date limite pour était le 15 mai. Si le délai est passé pour déposer son dossier pour la saison 2019-2020, les étudiants pourront anticiper pour la saison 2020-2021. En effet, les demandes peuvent être faites dès janvier. Dans plusieurs pays, il est demandé d’avoir un garant, dont l’adresse et le compte en banque sont dans le pays visité. Pour ceux qui n’auraient pas de famille dans le pays d’accueil, donc de garants, il existe plusieurs solutions : trouver un logement avec un particulier ou une agence n’exigeant pas de garant dans le pays (Nexity en France) ou « acheter un garant ». En effet, il existe des entreprises qui proposent de se porter garant.

En ce qui concerne l’assurance habitation, elle couvre non seulement le logement en cas de dégâts (inondation), mais aussi les biens et la personne. Il faut donc bien la choisir. En intégrant le logement, il faut tout noter sur l’inventaire d’entrée, le faire signer par le propriétaire et prendre plusieurs photos et vidéos des lieux pour avoir des preuves de l’état original du logement, en cas de litiges au moment de le quitter.




LA BANQUE

Il est important de prévoir l’ouverture d’un compte bancaire. L’étudiant ne pourra pas se reposer sur un compte bancaire polynésien. En effet, il est souvent demandé à la personne de fournir un RIB du pays visité à son nom pour des démarches administratives et des soucis de sécurité. La monnaie polynésienne étant parfois peu connue... De plus, les frais de virement entre la Polynésie et la France par exemple peuvent être décourageants. Pour cela, en Polynésie française, des banques ont des alliances avec d’autres banques du monde entier. Il y a par exemple la Banque de Polynésie, filiale de la Société Générale, qui propose « la gratuité de vos virements vers la France métropolitaine & l'outre-mer mais via POLYWEB ».
Avant de quitter la Polynésie, il peut-être conseillé de retirer du liquide et de le convertir dans la monnaie du pays étranger (idéalement 60 000 Fcfp pour démarrer). En effet, à l’ouverture d’un compte, il est parfois demandé le dépôt d’un montant minimum d’argent liquide.

A noter qu’il faut bien souvent remplir deux critères pour ouvrir un compte : avoir un numéro de téléphone sur place et disposer d’une adresse sur place. Attention, ceci peut être un « triangle infernal ». Pour obtenir un numéro de téléphone français ou une adresse en France, il faut un compte bancaire français, et ainsi de suite. Pour remédier à cela, il est possible d’utiliser temporairement l’adresse et le numéro de téléphone français d’un membre de la famille (un parent, frère, etc.), puis de la modifier par la suite.




LA SECURITE SOCIALE

En règle générale, l’affiliation à la sécurité sociale est obligatoire. Celle-ci vous offre une protection santé au niveau régionale, nationale voire internationale, selon la complémentaire santé sélectionnée. Pour le cas de la France, le paiement, le choix de la mutuelle et l’affiliation à la sécurité sociale se fait automatiquement au moment de payer les frais de scolarité. Une fois l’affiliation à la sécurité sociale faite, l’étudiant a le choix entre plusieurs mutuelles étudiantes. En effet, le payement de la sécurité sociale n’inclut pas la complémentaire santé. Si vous souhaitez avoir une meilleure couverture santé (rapatriement en cas de maladie à l’étranger ou soins dentaires remboursés), il vous faudra payer une complémentaire santé. Les tarifs de la complémentaire santé dépendent de la mutuelle et de la couverture choisie.

A l’étranger, il est conseillé de bien s’informer sur les limites de la couverture santé en Polynésie française à l’international, pour opter au besoin pour une couverture complémentaire du pays visité.




Le kit de survie de l’étudiant polynésien à l’étranger
LES DIFFERENTES AIDES

Les études à l’étranger ont des coûts importants. Pour les frais de scolarité, il faut compter par exemple 5 000 dollars/an pour une Cégep (établissement d’enseignement public) au Québec. 9000 livres en Grande Bretagne... Plusieurs aides sont proposés pour épauler les étudiants.

Pour le déplacement, le haut-commissariat propose deux « passeports pour la mobilité » internationale et « l’aide à la continuité territoriale ». Le premier passeport est le « passeport pour la mobilité des études ». Le second est le « passeport pour la mobilité concours ». Ils incluent une prise en charge de 50 à 100% du prix du billet, réservé avec Air Tahiti Nui ou Air France.

L’ « aide à la continuité territoriale » est une prise en charge forfaitaire du coût du transport aller-retour entre la Polynésie française et la métropole. Ces aides sont soumises à plusieurs critères, dont celui de ressources. Pour mieux s’informer ou pour procéder à une simulation en ligne, il faut se rendre sur le site officiel du haut-commissariat.

Pour le logement, il existe des aides au logement pour les étudiants. En France, cette aide est appelée aide personnalisé au logement (APL) et varie en fonction de plusieurs critères, dont les revenus. Pour en bénéficier, il suffit de renvoyer son dossier à la CAF de sa région.

Pour les frais de scolarité, certaines écoles proposent elles-mêmes des « bourses d’excellence » et des bourses par pays, couvrant parfois la totalité des frais de scolarité. Pour les étudiants de l’université de la Polynésie française (UPF), l’UPF est détentrice de la Charte Erasmus+ pour l’enseignement supérieur (2014-2020). Ils peuvent ainsi effectuer un ou deux semestres dans une autre université Erasmus +, dont les frais de scolarité seront couverts, et voir le séjour reconnu dans leur cursus académique.




LE PERMIS DE CONDUIRE

A l’étranger, le site officiel de l’administration française indique qu’il sera demandé à l'étudiant une traduction certifiée, ou une autorisation de conduire à obtenir sur place, ou un permis du pays où il s’installe, en fonction du pays et de la longueur du séjour.
Il existe le permis de conduire international (PCI), « une traduction de votre permis de conduire ». Il ne s’agit donc pas d’un permis en soi. Il est donc important d’avoir toujours les deux pièces sur soi : le permis polynésien et le PCI. Pour obtenir le PCI, l’étudiant devra se rapprocher de l’Automobile Club de Tahiti, joignable au 40.42.44.62.




Les pièces à prévoir :

La FAEPF a publié un récapitulatif des pièces à avoir sur soi. Il est disponible ici. Il est conseillé d’avoir un original de chaque pièce, ainsi que trois photocopies.



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Parole à Vaitea

25 ans, ancienne étudiante en management à Paris
2 ans en prépa HEC à Paul Gauguin, 4 ans à Skema Business School (campus de Paris, du Brésil, de Chine et des États-Unis) et en programme d'échange en Thaïlande
Situation actuelle : poste en marketing digital dans une agence

Beaucoup d’opportunités
« Pour les études, j'avais beaucoup hésité. Finalement, j'ai choisi commerce en passant par Prepa HEC. Je voulais absolument venir étudier sur Paris parce que j’ai de la famille sur place. Skema Business School était parfait parce qu’ils ont un campus à Paris et plusieurs campus à l'étranger donc ça m'a permis de pas mal voyager. »




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Parole à Blondel

37 ans, étudiant en maîtrise en Théologie à Collonges
Situation actuelle : rédaction du mémoire de maîtrise et travail d’élève surveillant pénitentiaire

L’entraide entre tahitiens
A la question de l’inscription, il nous raconte : « Pour mon inscription, tout s’est fait depuis Tahiti sur le site du campus. Il est vrai que c’était compliqué. Mais j’ai eu de l’aide de parents (les Rouillet) qui ont envoyé leurs fils dans cette même faculté. On peut dire que j’ai eu de la chance d’avoir été pris en charge de ce côté-là. »




Rédigé par Rebecca Moux le Lundi 8 Juillet 2019 à 20:13 | Lu 6428 fois