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Estelle Anania : "Réussir pour les tatoueurs et pour mon île"


PAPEETE, le 11 février 2017 - Estelle Anania compte parmi les 13 participantes de l'élection "Ink Girl – France" créée en 2016. Sa particularité, en plus d'avoir le corps le plus tatoué de toutes les candidates, est de représenter l'outremer. Elle espère accéder à la première place pour pouvoir participer à un concours européen et porter haut les couleurs de la Polynésie. Rencontre avec la miss à quelques jours de son départ.

"Avec les tatoueurs, on est à fond, on espère vraiment se faire remarquer" explique Estelle Anania. Elle est inscrite à l'élection Ink Girl – France. "Le concours va permettre de mettre en avant le travail des artistes locaux. Le tatouage est quand même originaire de chez nous ! Et puis, ça va mettre la Polynésie à l'honneur."

Le défi que la miss relève n'est pas personnel. Estelle Anania l'envisage comme une fenêtre qui laisserait entrer la lumière sur ses proches et sur sa terre, une opportunité qui s'est présentée et qui, aujourd'hui, devient réalité. "C'est une copine qui m'a parlé du concours. Je me suis dit pourquoi pas, mais sans trop y croire." Finalement deux semaines après son inscription les organisateurs l'ont appelée. "J'ai passé un entretien et j'ai été retenue."

Ink Girl – France est un concours national a vu le jour en 2016. "Un nom anglophone et d'un nouveau genre" précisent les organisateurs. Il a pour but "d'élire la plus belle femme tatouée de France. Elle sera l'ambassadrice du tatouage en France et représentera son pays dans des concours européens et internationaux." Cet événement se veut "fun, rock et novateur pour casser les codes des miss traditionnelles". Il a pour but de "faire évoluer les mentalités dans le monde du travail et de la mode".

Le concours a été ouvert aux femmes de 18 à 35 ans "suffisamment tatouée". Mais cela reste vague et ne suffit pas. "Lors de l'entretien que j'ai eu par Skype, il a fallu que je parle de mes tatouages, de ce que j'ai exprimé à travers eux de ce qu'ils représentent. J'ai dû aussi, raconter ma propre histoire. Ça a duré une heure ou deux. Il faut plus que savoir défiler."

Tatouée à plus de 90%

Estelle Anania a le corps tatoué à plus de 90%. Les dessins témoignent tous de moments forts, de rencontres, d'émotions, de réussites et de valeurs, ils sont de différents styles. "Il y a du polynésien moderne, du patutiki, le tatouage traditionnel marquisien et du japonais. Cela me distingue des autres et peut être un atout pour l'élection", glisse-t-elle au passage.

Elle a laissé entrer la première aiguille dans son corps à l'âge de 18 ans. "Sur le pied, c'était un lézard. C'est protecteur un lézard." Née en France d'un père paumotu, il est originaire d'Anaa, et d'une mère suisse, Estelle Anania a grandi en cultivant ses deux cultures. "On venait en Polynésie, le plus souvent à Fakarava, tous les ans. Je vivais en Europe mais je savais que je finirais un jour dans le Pacifique."

Tranches de vie

Elle a suivi une formation dans une grande école hôtelière de Franche Comté. "Je voulais être hôtesse de l'air car j’ai toujours adoré voyager", se rappelle-t-elle. "J’ai fait le tour du monde avec mes parents" Finalement, à 18 ans, Estelle Anania a fait ses valises pour Tahiti où elle s'est installée définitivement. "Je suis devenue co-propriétaire de la pizzéria Croq'in à Papeete."

La vie a filé, avec ses turbulences et ses virages. Après huit années dans la restauration, elle s'est retrouvée derrière un micro à Nrj. L'aventure a duré six ans. En parallèle, Estelle Anania a joué les modèles. Elle a fait la "une" de magazines locaux et nationaux, a illustré les pages de calendriers. "Poser ne me fait pas peur. Je n'ai pas d'appréhension à ce niveau pour l'élection."

Elle a laissé les tatoueurs du territoire s’exprimer sur son corps. "Tous mes tatouages ont été faits à Tahiti avec Aroma et Mano Salmon, Teiki Huhukena, Philippe Aukara et Steeve Faara". Elle emmène une part de chacun sur la scène du concours.

Départ le 24 février

L’élection aura lieu le 3 mars à Grenoble. "Il y aura un passage en maillot de bain, un en tenue de soirée et un autre en tenue libre. Pour cette étape, j’ai donné carte blanche à la créatrice Moya B. je lui ai juste demandé quelque chose de décalé qui représente la Polynésie. J’attends de voir, la tenue n’est pas encore prête." Estelle Anania prendra l’avion le 24 février pour pouvoir assister aux répétitions.


Pour en savoir plus

Pour suivre Estelle Anania, Facebook : INK GIRL Tahiti – officiel
Pour suivre les étapes de l'élection
Le public sera invité à voter le jour J pour départager la 6ème finaliste.


Rédigé par Delphine Barrais le Samedi 11 Février 2017 à 11:47 | Lu 13660 fois