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Quatre élèves sur cinq de retour en cours


Tahiti, le 2 juin 2020 - L'ensemble des élèves du premier et du second degré étaient attendus ce mardi dans les établissements scolaires des îles du Vent. En tout, 80,5% des élèves, internes originaires des îles n'ayant pas pu être rapatriés inclus, ont repris le chemin de l'école. Une rentrée jugée "satisfaisante", autant par le ministère de l'Education que par les représentants du personnel enseignant et des parents d'élèves.
 
Depuis le 18 mai dernier, les établissements scolaires des îles du Vent ont accueilli leurs élèves de manière alternée et en groupes restreints. Cet accueil se faisait dans le respect des protocoles sanitaires mis en place, limitant la capacité d'accueil des établissements scolaires à 50 % et imposant des mesures d'hygiène strictes et des habitudes nouvelles, auxquelles les élèves et le monde de l'éducation ont dû se plier. Ce mardi, en théorie, l'ensemble des élèves étaient attendus dans les écoles, collèges et lycées des îles du Vent, dans le respect des règles d'hygiène (lavage régulier des mains, limitation des contacts directs et nettoyage des établissements) et aux heures habituelles. En pratique, ce sont 80,5% des élèves, internes originaires des îles inclus, qui ont repris le chemin de l'école mardi matin, a-t-on appris par le ministère de l'Education.
 
Dans le détail, pour le premier degré, 84,1% des élèves étaient présents. Dans le second degré, le communiqué diffusé par le ministère fait état de deux chiffres, l'un prenant en compte les internes originaires des îles qui n'ont pas été rapatriés à ce jour, et l'autre ne les comptabilisant pas. Le directeur de la Direction générale de l'éducation et des enseignements (DGEE), Thierry Delmas, a expliqué que les élèves internes à Tahiti et originaires des îles n'allaient pas être rapatriés avant "la rentrée du mois d'août". Pour le moment, seuls les rapatriements inter-archipels sont en cours. Par exemple, les collégiens de l'île de Manihi aux Tuamotu et devant se rendre au collège de Rangiroa peuvent être rapatriés. Par contre, les élèves des Marquises internes à Tahiti, ne pourront quant à eux pas revenir sur Tahiti puisqu'il s'agit généralement de lycéens et que "les internats de Tahiti et Moorea sont toujours fermés". Ces internes pourront donc continuer leur instruction via la continuité pédagogique. Ainsi, dans les collèges et lycées publics, 76,5% des élèves, internes inclus, avaient répondu à l'appel, ce qui représente 82,8% des élèves, hors internes non rapatriés.

 



Et les 19,5% restants ?

Selon Thierry Delmas, les 19,5% d'élèves qui n'étaient pas présents pour cette rentrée générale obligatoire ont des profils variés. "C'est un peu de tout : des décrocheurs, des personnes qui ont peur de revenir au vu de la situation sanitaire, mais il y a déjà un effet d'entraînement". Certains établissements auraient enregistré, depuis la semaine dernière "un effectif en augmentation de 20%", a indiqué le directeur de la DGEE. "C'est de bon augure pour la suite", a-t-il conclu.

Tepuanui Snow, président de la Fédération des associations des parents d'élèves (Fapeep)

"De manière générale, les parents se sont pliés aux règles"
Avez-vous eu des retours des parents d'élèves concernant cette rentrée générale de l'éducation ?
"Nous en avons eu quelques-uns, il y a quelques jours, qui ont parlé de menace de radiation ou de perte d'allocations familiales si les enfants n'étaient pas de retour en classe. J'ai demandé des réponses du côté du ministère et de la DGEE [Direction générale de l'éducation et des enseignements, ndlr], et on m'a assuré qu'il n'y aurait pas de sanction contre les parents qui n'emmèneront pas leurs enfants à l'école. De manière générale, les parents se sont pliés aux règles, d'après ce qu'on m'a rapporté. Visiblement, le virus ne circule plus sur le territoire, donc il faut que les parents reprennent confiance en ce système."
 
Les parents sont donc majoritairement rassurés ?
"On ne peut pas tourner la page trop facilement, surtout qu'il reste des parents inquiets. Mais l'enjeu, aujourd'hui, c'est de préparer la rentrée qui arrive, tout en pensant à la réouverture du ciel prévue pour juillet. Il faut envisager tous les scénarios, surtout si le coronavirus revenait. Ce que nous voulons savoir, c'est comment on s'organisera pour la rentrée d'août si d'autres cas étaient détectés. Est-ce qu'on fonctionnera en distanciel ? En groupes ? Il faut l'envisager parce qu'il est hors de question qu'on tue une économie et un pays pour ce virus. Si le virus revient, il faudra sûrement apprendre et être prêts à vivre avec. Nous voulons travailler sur ce sujet, et nous avons déjà demandé à rencontrer la ministre en vue de préparer cette rentrée, notamment avec les syndicats d'enseignants. Il faut être prêt si la rentrée ne se fait pas dans des conditions normales, que tout le monde soit consulté."
 
Ce mardi, quatre élèves sur cinq sont revenus sur les bancs de l'école. Êtes-vous satisfaits de ce chiffre ?
"Bien évidemment. Comme je le disais, il faut que les parents reprennent confiance en l'école et 80,5%, c'est tout à fait satisfaisant. Je suis même sûr que le chiffre va augmenter d'ici la semaine prochaine."


Diana Yen Kow, secrétaire générale de l'Unsa

"On peut dire que c'est une bonne reprise"
Avez-vous eu des retours concernant la présence ou non des élèves dans les établissements scolaires dans le courant de la journée ?
"Nous étions en réunion technique pour la rentrée 2020-2021 et j'ai eu pas mal de retours durant la pause méridienne. Selon les premiers retours que nous avons eus à la mi-journée, on peut dire que c'est une bonne reprise. Les chiffres sont bien évidemment différents d'une commune et d'une école à une autre, mais de manière générale, on se retrouve à environ 75 à 80% d'élèves présents. Sur Papeete, la reprise a été bonne, et à Paea, par exemple, on a pu constater que près de 85% des élèves étaient  présents."
 
Les enseignants se sont-ils montrés inquiets face à cette rentrée générale ?
"Nous n'avons pas eu de retour en ce sens. A un moment donné, il faut une reprise et tout le monde s'est mobilisé comme il fallait."


le Mardi 2 Juin 2020 à 21:22 | Lu 1382 fois