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Les 9e rencontres territoriales des lauréats de ‘ōrero c’est demain soir !


PAPEETE, le 14 juin 2018 - La première édition des rencontres territoriales de ‘ōrero a eu lieu en 2008. Depuis, excepté en 2017, les rencontres ont lieu chaque année. Les élèves des écoles du 1er degré et des CJA se rencontrent au sein de leur école, puis de leur établissement, puis de leur circonscription tout au long de l’année. À l’issue des sélections, les lauréats se produisent sur une grande scène. Ce soir, ils seront au Grand théâtre.

"On va pouvoir apprécier le talent de tous les lauréats de la Polynésie française", annonce Poema Rochette. Elle est enseignante de reo tahiti dont le ‘ōrero est un aspect. Elle participe à la mise en place des rencontres territoriales.

Elle poursuit : "au total ils seront trente-trois dont quatre des Australes, deux des Marquises, quatre des Îles Sous-le-Vent, un de Huahine, huit des Tuamotu y compris les Gambier". Il y aura aussi un enfant de Futuna et un autre de Hawaii.

La thématique de cette 9e édition des rencontres territoriales de ‘ōrero est la navigation traditionnelle et/ou les richesses de la mer. Les textes, signés par des personnes ressources, des enseignants, des parents, voire des orateurs eux-mêmes, sont composés pour l’occasion. "Nous avons retrouvé des lauréats des éditions précédentes qui continuent à pratiquer le ‘ōrero", précise au passage Poema Rochette. "L’un est en 5e, l’autre en terminal et c’est lui qui a écrit son texte. Les deux seront sur scène demain soir. Ils feront l’ouverture."

Enseigné depuis 2008 dans les écoles primaires et dans les centres pour jeunes adolescents (CJA) sous l’impulsion de la Direction de l’enseignement primaire et de la cellule langues et culture polynésiennes, l'art oratoire "contribue à la réussite scolaire en développant chez l'enfant des compétences langagières, culturelles, méthodologiques et surtout cognitives".

Les rencontres territoriales de ‘ōrero sont nées elles aussi en 2008. "Il faut voir la pratique de cet art comme un apprentissage global dont la scène n’est que la finalité. Tout au long de l’année, pour parvenir à ce résultat on travaille différents champs disciplinaires, l’histoire et la géographie, la compréhension de texte, la lecture, la maîtrise de l’espace en EPS."

Les élèves pratiquants et participants, inscrits en CM1, CM2 et 6e explorent tous ces champs disciplinaires de façon transversale. Ils gagnent en aisance, en confiance en eux. Ils s’imprègnent de leur environnement et de leur culture.

"En 2017, il n’y a pas eu de rencontres car nous nous sommes concentrés sur la rédaction de texte", justifie Poema Rochette. Pour leur retour, le programme est riche. Chaque participant aura la scène pour lui tout seul entre trois et cinq minutes. Il y aura en plus trois classes de chorale, une classe de percussion, deux prestations filmées aux Marquises ou bien encore une jeune oratrice de l’ASH qui signera son texte.


Un art ancestral

Le ’ōrero est l’art de manier la parole, l’art du discours. Le terme désigne également l'essence du parler, l'éloquence, la rhétorique. C’est une pratique ancestrale réservée de tous temps aux adultes et particulièrement aux hommes. Celui qui en avait la maitrise, après une formation intensive et l’acquisition des codes linguistiques, sociaux et culturels, devenait alors le porte-parole privilégié de la communauté et celui de la royauté.
La Polynésie française a obtenu le label européen des langues 2010 suite à la mise en place de l’enseignement du ‘ōrero dans les écoles et CJA, car cette action a apporté l’émulation et une valeur ajoutée à l’enseignement et l’apprentissage des langues en général. En février 2012, le label des labels, qui vient récompenser pas moins de 150 projets labellisés depuis 10 ans, a été attribué à la Polynésie française, pour le ’ōrero, dans la catégorie enseignement.


Pratique

9e rencontre de ‘ōrero au Grand théâtre de la Maison de la culture, à partir de 18 heures
Entrée libre
Renseignements sur le site internet de l'éducation.


Rédigé par Delphine Barrais le Jeudi 14 Juin 2018 à 11:10 | Lu 553 fois