Tahiti, le 28 février 2025 - Inspirée et inspirante, Mililani Ganivet, doctorante au British Museum, a proposé un voyage dans le passé ce vendredi au Cesec à travers la collection privée encore trop méconnue de Daniel Palacz. Arrivé en Polynésie lors du premier essai nucléaire, il a accumulé plus de 700 objets et documents polynésiens depuis 50 ans constituant une “archive socio-culturelle” que la jeune doctorante souhaite rendre plus accessible.
“Pourquoi le Cesec ?”, a lancé en préambule la présidente de l'institution qui accueillait ce vendredi Mililani Ganivet pour une conférence sur la collection riche et dense de Daniel Palacz qui était venu avec son épouse. Tout simplement parce que cet amoureux de la Polynésie et de son histoire a aussi siégé au Cesec pendant plus de vingt ans, a-t-elle expliqué, et c'est d'ailleurs à ce titre qu'il a offert un tapa de Wallis-et-Futuna qui trône désormais en haut des marches de l'institution.
À 30 ans, Mililani Ganivet est aujourd'hui doctorante en histoire au British Museum, spécialisée dans la documentation des collections de la Missionary Society. Originaire de Taravao qu'elle a quitté à 17 ans pour étudier à la Sorbonne pendant cinq ans, elle a poursuivi un second master à Hawaii : “Je ne me sentais pas encore ancrée dans mon pays et j'aimais l'histoire des autres, mais je ne connaissais pas la mienne”. Et c'est à cette occasion qu'elle a commencé à travailler sur l'inventaire de la collection de Daniel Palacz qu'elle a connu en 2021 grâce à Marie-Hélène Villierme et Vaiana Giraud. “J'étais une enfant qui ne parlait pas la langue, qui vivait un peu déracinée, et je suis persuadée que cette collection, qui reste méconnue, peut devenir un terrain d'expérimentation pour ceux qui s'intéressent au patrimoine et qui n'y connaissent pas grand-chose”, a-t-elle expliqué, très émue, la voix un peu nouée, au public présent ce vendredi au Cesec.
“Pourquoi le Cesec ?”, a lancé en préambule la présidente de l'institution qui accueillait ce vendredi Mililani Ganivet pour une conférence sur la collection riche et dense de Daniel Palacz qui était venu avec son épouse. Tout simplement parce que cet amoureux de la Polynésie et de son histoire a aussi siégé au Cesec pendant plus de vingt ans, a-t-elle expliqué, et c'est d'ailleurs à ce titre qu'il a offert un tapa de Wallis-et-Futuna qui trône désormais en haut des marches de l'institution.
À 30 ans, Mililani Ganivet est aujourd'hui doctorante en histoire au British Museum, spécialisée dans la documentation des collections de la Missionary Society. Originaire de Taravao qu'elle a quitté à 17 ans pour étudier à la Sorbonne pendant cinq ans, elle a poursuivi un second master à Hawaii : “Je ne me sentais pas encore ancrée dans mon pays et j'aimais l'histoire des autres, mais je ne connaissais pas la mienne”. Et c'est à cette occasion qu'elle a commencé à travailler sur l'inventaire de la collection de Daniel Palacz qu'elle a connu en 2021 grâce à Marie-Hélène Villierme et Vaiana Giraud. “J'étais une enfant qui ne parlait pas la langue, qui vivait un peu déracinée, et je suis persuadée que cette collection, qui reste méconnue, peut devenir un terrain d'expérimentation pour ceux qui s'intéressent au patrimoine et qui n'y connaissent pas grand-chose”, a-t-elle expliqué, très émue, la voix un peu nouée, au public présent ce vendredi au Cesec.
“Ne jamais se faire d'argent sur le patrimoine”
C'est l'objectif principal de cette conférence. Sensibiliser les nouvelles générations à s'inscrire dans le futur en proposant un voyage dans le passé grâce à tous ces “tao'a faufa'a tupuna” (objets importants du patrimoine), acquis au fil des ans par Daniel Palacz. Comme Mililani Ganivet, il est lui aussi “déraciné” puisque né en France de parents polonais et affecté en Polynésie en 1966 pour travailler à Moruroa en tant qu'artificier sous-marin. “Il a passé la moitié de sa vie dans l'eau”, souligne d'ailleurs la jeune conférencière.
Peigne à tatouer marquisien, casse-tête, to'otopio'i (bâton de commandement de chef), polissoir-aiguisoir, des clous en cuivre et une “gueuse” que Daniel Palacz a pu rapporter de l'épave du célèbre Bounty, les sandales de Omai ou encore des correspondances et des photos datant de la fin du XIXe siècle... les nombreux trésors de Daniel Palacz sont un véritable vivier du patrimoine culturel polynésien. Plus de 700 objets et documents de sa collection témoignent ainsi d'une passion personnelle qui est devenue une “archive socio-culturelle de l'histoire de notre pays ces 50 dernières années, notamment de la période CEP” (centre d'expérimentation nucléaire). Un “cabinet de curiosités” mis à disposition gratuitement chez lui au Lotus, à Punaauia, car c'est la politique de Daniel Palacz : “Ne jamais vendre et ne jamais se faire de l'argent sur le patrimoine”.
Peigne à tatouer marquisien, casse-tête, to'otopio'i (bâton de commandement de chef), polissoir-aiguisoir, des clous en cuivre et une “gueuse” que Daniel Palacz a pu rapporter de l'épave du célèbre Bounty, les sandales de Omai ou encore des correspondances et des photos datant de la fin du XIXe siècle... les nombreux trésors de Daniel Palacz sont un véritable vivier du patrimoine culturel polynésien. Plus de 700 objets et documents de sa collection témoignent ainsi d'une passion personnelle qui est devenue une “archive socio-culturelle de l'histoire de notre pays ces 50 dernières années, notamment de la période CEP” (centre d'expérimentation nucléaire). Un “cabinet de curiosités” mis à disposition gratuitement chez lui au Lotus, à Punaauia, car c'est la politique de Daniel Palacz : “Ne jamais vendre et ne jamais se faire de l'argent sur le patrimoine”.
Le “tao'a faufa'a tupuna” préféré de Mililani : un masque de Hikueru
Comment as-tu choisi les objets sélectionnés aujourd'hui parmi les centaines dont il dispose ?
“C'est un mix de ‘tao'a faufa'a tupuna’ différents qui sont associés à des souvenirs de Daniel qui m'ont marquée. Quand on fait l'inventaire d'une collection, il faut coucher sur papier les éléments très factuels. Là, certains ‘tao'a faufa'a tupuna’ sont liés à des souvenirs sonores et visuels qui compliquent l'inventaire de la collection parce que très difficiles à rendre. Le ‘tao'a faufa'a tupuna’ qui est mon préféré traduit bien l'aspect social de la collection de Daniel : ce sont les lunettes de plongée de Hikueru avec la colle de uru (maiore) qui est encore visible. Et quand on le regarde, on se rend compte que l'eau rentrait dans le masque ! C'est un élément peut-être anodin, mais pour moi, il est important car il montre la résilience des pêcheurs qui plongeaient pour aller cultiver la nacre dans les Tuamotu.”
“C'est un mix de ‘tao'a faufa'a tupuna’ différents qui sont associés à des souvenirs de Daniel qui m'ont marquée. Quand on fait l'inventaire d'une collection, il faut coucher sur papier les éléments très factuels. Là, certains ‘tao'a faufa'a tupuna’ sont liés à des souvenirs sonores et visuels qui compliquent l'inventaire de la collection parce que très difficiles à rendre. Le ‘tao'a faufa'a tupuna’ qui est mon préféré traduit bien l'aspect social de la collection de Daniel : ce sont les lunettes de plongée de Hikueru avec la colle de uru (maiore) qui est encore visible. Et quand on le regarde, on se rend compte que l'eau rentrait dans le masque ! C'est un élément peut-être anodin, mais pour moi, il est important car il montre la résilience des pêcheurs qui plongeaient pour aller cultiver la nacre dans les Tuamotu.”