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Voile : la Tahiti Pearl Regatta, un rêve tropical qui profite à l'économie


La Team Lipton Ice Tea lors du départ de la division 1, sur le parcours Raiatea Banana.
La Team Lipton Ice Tea lors du départ de la division 1, sur le parcours Raiatea Banana.
Papeete, France | AFP | vendredi 06/05/2016 - Trente-deux voiliers ont pris jeudi le départ de l'une des plus belles courses du monde, autour des îles de Raiatea, Bora Bora et Tahaa, en Polynésie française. Ces îles de rêve profitent des retombées économiques de la course et attirent tout au long de l'année les plaisanciers.

Jusqu'au 7 mai, les bateaux s'affronteront chaque jour sur un parcours technique, dans les éblouissants lagons des Îles Sous-le-Vent, puis sur une course au large. Treize autres voiliers suivent la course sans la disputer.

Avec son fleuron touristique, Bora Bora, l'archipel des Îles Sous-le-Vent draine une bonne partie des touristes qui visitent la Polynésie (183.000 l'an passé). Mais pour atteindre 500.000 touristes en 2020, il faudra augmenter la capacité d'hébergement et développer le tourisme de niche.

La voile en fait partie. Au sud de l'océan Pacifique, cette collectivité française est parvenue à attirer 675 navires dans ses eaux en 2015, selon la gendarmerie. 2.631 amoureux de la mer, parfois partis pour un tour du monde, ont largué les amarres en Polynésie. Un chiffre qui augmente peu, et qui représente 1,5% du nombre total de touristes en Polynésie cette année-là.

Les plaisanciers dépensent moins au quotidien qu'un touriste traditionnel, mais ils restent beaucoup plus longtemps : en 2015, 53% des voiliers de passage sont restés plus de 90 jours en Polynésie, selon une étude de Tahiti Tourisme. Toujours selon cette étude, chaque navire dépense en moyenne 8.400 euros en Polynésie.

- Yachts luxueux -

Seize sociétés proposent aussi des vacances à bord d'un voilier, avec ou sans skipper. Les yachts les plus luxueux mettent à disposition les services de cuisiniers, d'hôtesses, et même de moniteurs de surf et de plongée, pour près de 4.000 euros par jour.

Si l'on additionne les retombées économiques de toutes les formes de tourisme liées à la voile, elles représentent "près de 25 millions d'euros (2,9 milliards de Fcfp) en Polynésie par an", assure à l'AFP Stéphane Renard, coordinateur de la Tahiti Pearl Regatta. Selon lui, "en dehors de la perle, le tourisme nautique dans son ensemble rapporte 5 à 10 fois plus que chacune de nos filières à l'export".

En quatre jours, la Tahiti Pearl Regatta rapporte à elle seule chaque année plus de 250.000 euros (29 millions de Fcfp) aux Îles Sous-le-Vent.

Les organisateurs de la TPR rêvent maintenant d'une course transpacifique, d'Est en Ouest ou des Etats-Unis vers Tahiti, voire jusqu'à la Nouvelle-Zélande. En attendant, ils ont loué les services d'ASO, société de production spécialisée dans les grands événement sportifs, comme le Tour de France ou le Dakar. Grâce au soutien financier du ministère du tourisme local, les images seront mises à disposition des télévisions du monde entier.

De grands noms de la voile se sont installés en Polynésie. Olivier de Kersauson vit une partie de l'année à Moorea. Laurent Bourgnon, disparu l'an dernier lors d'une plongée dans l'archipel voisin des Tuamotu, était jusqu'ici le parrain de la Tahiti Pearl Regatta. Le nouveau parrain est l'enfant du pays Billy Besson, quadruple champion du monde de Nacra 17, un catamaran de sport. Il est, avec sa partenaire Marie Riou, la principale chance de médaille pour un Polynésien aux Jeux Olympiques de Rio.

mk/vm/it

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Rédigé par AFP le Vendredi 6 Mai 2016 à 09:21 | Lu 2076 fois