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Violent guet-apens à Nuutania


Tahiti, le 25 septembre 2025 – Le 23 août, un homme détenu à Nuutania a très violemment attaqué un autre prisonnier qui a perdu connaissance. L'individu, ainsi qu'un autre détenu qui l'avait aidé à tendre un guet-apens à la victime, ont été condamnés jeudi à 30 et 18 mois de prison ferme. Le tribunal a estimé que les faits, commis en maison d'arrêt, étaient particulièrement graves.
 
Un multirécidiviste détenu à Nuutania a été présentée en comparution immédiate jeudi pour répondre de “violence avec préméditation ou guet-apens”, une qualification que l'on n’évoque pas tous les jours au palais de justice de Papeete.
 
Le 23 août dernier, cet homme de 27 ans avait demandé à l'un de ses codétenus de l'aider à tendre un guet-apens à un jeune prisonnier récemment incarcéré. Après avoir isolé ce dernier, il l'avait violemment frappé en lui mettant des coups de pied sur la tête et le corps, des violences si importantes que le jeune homme avait perdu connaissance. Ce n'est que deux jours après l'agression que les gardiens s'étaient aperçus que la victime présentait des traces de coup qu'elle avait essayé de leur cacher par peur de représailles.
 
L'agression filmée
 
Lors de sa comparution jeudi, l'auteur des coups a reconnu avoir violemment frappé la victime en s'excusant et en expliquant, sans vraiment convaincre, que cette dernière l'aurait insulté. Au regard de l'“extrême violence” des faits capturés par les caméras de vidéosurveillance de Nuutania, le président du tribunal a interrogé le prévenu sur son rapport à la violence. Réponse de l’“intéressé” : “C'est à cause de mon vécu.” Entendu à son tour, le détenu qui avait surveillé les alentours pendant que la victime se faisait frapper. “Moi, j'ai juste suivi. Je ne l'ai pas violenté. J'ai juste regardé”, a-t-il assuré avant d'expliquer qu'en prison, le paka circule depuis “la nuit des temps”.
 
Alors que la victime était présente à l'audience, le procureur de la République a tenu à relever lors de ses réquisitions que cette dernière faisait “une tête de moins” que son agresseur. “Il était à votre merci”, “ce sont des faits extrêmement graves, des violences gratuites”, a-t-il continué avant de requérir deux ans de prison ferme à l'encontre de l'auteur des coups et un pour son complice.
 
Après en avoir délibéré, le tribunal est allé bien au-delà des réquisitions du ministère public en condamnant l'agresseur à 30 mois de prison ferme et son codétenu à 18 mois de prison ferme.
 

Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 25 Septembre 2025 à 17:02 | Lu 5007 fois