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Vieillissement: les mesures phares pour les aidants et pour la revalorisation de l'APA votées à l'Assemblée


PARIS, 11 septembre 2014 (AFP) - L'Assemblée nationale a voté jeudi, dans un climat consensuel, deux mesures phares du projet de loi sur l'adaptation de la société au vieillissement, la revalorisation de l'Allocation personnalisée d'autonomie (APA) et le "droit au répit" pour les aidants familiaux.

Au dernier jour du débat de ce texte défendu par la secrétaire d'Etat aux Personnes âgées Laurence Rossignol, la quinzaine de députés présents a adopté la revalorisation, d'un coût de 375 millions d'euros par an, de l'APA à domicile, qui bénéficie à 700.000 personnes. Le président du conseil général de l'Essonne et ancien député PS Jérôme Guedj, très impliqué sur le sujet du vieillissement, était dans les tribunes.

Douze ans après la création de cette aide par le gouvernement Jospin, le projet de loi prévoit le relèvement des plafonds d'aide mensuels de l'APA: les allocataires dépendants pourront bénéficier de davantage d'aides à domicile, allant de près d'une heure par jour en plus pour les plus dépendants à une heure par semaine pour les plus autonomes.

Les plafonds seront augmentés de 30% pour les personnes en perte d'autonomie très importante, de 23% pour celles en perte d'autonomie importante, de 19% pour celles en perte d'autonomie plus faible.

L'Assemblée nationale a aussi adopté un autre volet phare de ce texte suivi de près par l'ex-ministre déléguée Michèle Delaunay: une aide au "répit" pour ces 4,3 millions de personnes s'occupant régulièrement d'un proche âgé ou dépendant.

Le montant de cette aide pourra aller jusqu'à 500 euros par an.

"C'est ce qui permet une semaine de répit" en finançant par exemple l'accueil ponctuel de la personne âgée en établissement, a souligné Mme Rossignol.

Si tous les orateurs ont salué une "bonne mesure" susceptible de "donner un peu d'oxygène à certaines familles", Jacqueline Fraysse (Front de Gauche) a jugé insuffisantes les places d'accueil de jour disponibles et Bérengère Poletti (UMP) a évoqué chez nombre d'aidants un blocage lié à la culpabilité de placer la personne âgée.

Convaincue que les structures d'accueil temporaires sont l'avenir, Mme Delaunay a considéré qu'il fallait "déculpabiliser les aidants en leur disant que l'accueil temporaire est bénéfique en rompant parfois un dialogue un peu étouffant et en permettant une professionalisation du soin".

L'expérimentation pour cinq ans du "baluchonnage", qui consiste à remplacer un proche aidant par un professionnel pendant plusieurs jours au domicile d'une personne en perte d'autonomie, a aussi suscité des questions sur les dérogations prévues au droit du travail, Mme Fraysse échouant à obtenir des compensations salariales supplémentaires.

Les députés ont aussi voté un amendement socialiste pour renforcer encore les mesures en faveur des familles accueillant à leur domicile, moyennant rémunération, des personnes âgées ou handicapées.

Rédigé par () le Jeudi 11 Septembre 2014 à 06:02 | Lu 515 fois