Tahiti Infos

Vanille : susciter des vocations auprès des jeunes générations


Carine Yip, directrice de l'Établissement vanille de Tahiti.
Carine Yip, directrice de l'Établissement vanille de Tahiti.
PAPEETE, le 13 mai 2017 - L'Établissement vanille de Tahiti organise pour la dixième année consécutive la semaine de la vanille. Un rendez-vous qui met en avant l'or noir de Tahiti et des îles. L'occasion de rencontrer Carine Yip, directrice de l'établissement et de faire un point la production, la promotion et les projets du secteur.

La semaine de la vanille est prévue du 16 au 20 mai à l'assemblée de Polynésie française. Elle a pour objectif de faire découvrir ou redécouvrir la vanille de Tahiti mais aussi de faire la lumière sur la filière et ses acteurs, de leur donner la parole et, d'en l'idéal, de susciter des vocations auprès des jeunes générations. Sont invités : des intervenants de la production à l'export en passant par la transformation. Pour le public, en plus des stands installés, des jeux et concours seront proposés, la vente de vanille mûre des producteurs est prévue samedi.

Comment la vanille se porte-t-elle à Tahiti ?
"L’établissement vanille de Tahiti (EVT) est né en 2003 pour redynamiser le secteur. Nous avons participé à l’installation d’ombrières fin 2003, les premières productions de ces ombrières sont arrivées en 2006. La quantité de vanille a augmenté jusqu’en 2009 avec 79 933 kg en production totale. Puis, tout s’est écroulé. En 2010, la production totale est passée à 41 371 kg."

Qu’est-ce qui explique cette chute ?
"Avec l’augmentation de la production, le prix de la vanille a baissé, elle est passée de 8 233 Fcfp au kg pour la vanille mûre en 2004 à 2 747 Fcfp en 2009. Cette chute a découragé un certain nombre d’exploitants qui n’ont pas renouvelé leurs ombrières."

Combien d’ombrières y-a-t-il en Polynésie ?
"Nous recensons environ 400 producteurs à Tahiti, Moorea, Huahine, Raiatea et Taha’a. Vingt-quatre hectares d’ombrières ont été installés, mais seulement la moitié produit actuellement."

Que faites-vous pour que cela change ?
"Nous avons lancé une campagne de remotivation et de régénération des ombrières fin 2013 et en 2014. Nous organisons des événements comme la semaine de vanille pour motiver en particulier la jeune génération car la plupart des producteurs ont plus de 50 ans. Il y a de l’engouement mais il faut en plus de la motivation."

Pour quels résultats ?
"Les résultats s’apprécient l’année suivant les actions. La production totale est passée de 13 291 kg en 2015 à 25 717 kg en 2016."

Produire de la vanille demande de la patience, il faut attendre au moins trois ans avant de récolter le fruit de ses efforts, comment séduire les jeunes ?
"Nous insistons sur la multiculture. Pour démarrer, il ne faut pas faire seulement de la vanille mais faire aussi du maraichage, des arbres fruitiers, du miel, des plantes pour apporter un revenu. Pendant la semaine de la vanille nous invitons des producteurs, des préparateurs, des vendeurs mais aussi des transformateurs (cosmétique, alimentation). En plus, des actions sont menées dans les îles pour donner de l’ampleur à l’événement."

Comment est perçu le produit à l'international ?

"Très bien, il est apprécié des grands chefs, le produit est considéré par les professionnels de la gastronomie par un produit haut de gamme. Pas moins de 90% de la production part à l’export, seulement 10% reste pour le marché local."

Le produit a-t-il des concurrents ?
"On constate que d'autres pays produisent la vanille de Tahiti, la Papouasie-Nouvelle-Guinée notamment, la Thaïlande… Nous cherchons donc à garantir une production locale de qualité et à la protéger. Un processus de labélisation AOP est en cours."

Où en est-on concrètement ?
"L’AOP est l’appellation d’origine protégée. Elle ne peut se mettre en place qu’avec un groupement interprofessionnel. C’est donc la première étape à réaliser. Elle est terminée depuis février. Nous réfléchissons maintenant à la partie constitutive du dossier."



Vanille : susciter des vocations auprès des jeunes générations
Nouveautés et temps forts

Sont organisés pendant cette semaine de la vanille :
Un jeu Like et partage ta plus belle photo avec la vanille de Tahiti. Du 8 au 18 mai sur Facebook.
Un jeu de piste vanillé avec Vik'Ura et p'Tiki est prévu sur le site de l'événement du mercredi 17 au vendredi 19 mai.
L'atelier culinaire et de dégustations les bons p'tits plats de Maheata, en direct les mercredi 17, jeudi 18 et vendredi 19 mai à 11 heures.
Grande soirée vanille animé par le groupe Vevo au restaurant le perchoir le vendredi 19 mai de 18 heures à 22 heures avec remise des prixde s différents concours et défilé de bijoux du concours Vanira Art Création.

Vanille : susciter des vocations auprès des jeunes générations
4 concours ouverts

Quatre concours sont organisés pour cette 10ème édition de la semaine de la vanille :

Le concours de bijoux Vanira art création en partenariat avec le service de l’artisanat traditionnel. Une catégorie est ouverte cette année : vahine. L’idée est d’aléborer une parure et non plus seulement un bijou.

Le concours de desserts Panna cotta vanillée à base de vanille de Tahiti en l’agrémentant d’ingrédients au choix.

Le concours de cocktails vanillés : les participants doivent préparer un cocktail avec ou sans alcool pour mettre en valeur la vanille de Tahiti.

Le concours de la meilleure vanille préparée à l’attention des producteurs et agriculteurs. Un billet d’avion aller-retour Papeete-Paris est mis en jeu.

Pratique

Du mardi 16 mai au samedi 20 mai dans le hall de l'assemblée de Polynésie française
Ouverture officielle le 16 mai à 9 heures.
Horaires d'ouverture : de 9 heures à 16 heures le mardi 16 mai, de 9h30 à 16 heures le mercredi 17 et jeudi 18, de 9h30 à 17 heures le vendredi 19 mai, de 9 heures à midi le samedi 20 mai.
Accès libre

Rédigé par Delphine Barrais le Vendredi 12 Mai 2017 à 08:39 | Lu 2706 fois