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Vallée Tevaifaara : une convention pourrait rétablir le dialogue


Le ministre de l'équipement s'est rendu sur le site de Tevaifaara afin de constater l'étendue des travaux à réaliser pour protéger les habitations
Le ministre de l'équipement s'est rendu sur le site de Tevaifaara afin de constater l'étendue des travaux à réaliser pour protéger les habitations
MAHAENA, le 04/08/2015 - La communication est rompue depuis plusieurs mois entre le syndicat des propriétaires "Ha'amaita'i ia Mahaena" et la société d'extraction de Jean Chong On Yin. Au centre du désaccord, des curages mal perçus par les propriétaires fonciers au fond de leur vallée. Mais une convention devrait être rédigée afin d'apaiser les esprits, sous la houlette du ministre de l'équipement.

Albert Solia était invité ce lundi après-midi dans la vallée de Tevaifaara à Mahaena, par le syndicat "Ha'amaita'i ia Mahaena". Selon son secrétaire, cette invitation est une des issues pour traiter au mieux le problème des inondations que rencontrent ces familles en période de fortes pluies.

Les propriétaires des lieux estiment de la situation s'est dégradée depuis que le Pays a accordé les extractions dans leur vallée à une société. "Je pense que le ministre ne connait pas l'impact de ces autorisations qu'il a accordé sur nos terres. Les nuisances au niveau de la rivière, la boue, la poussière, l'absence de baignade pour nos enfants pendant les vacances scolaires et aussi l'utilisation de notre servitude avec les risques d'accidents lorsque les camions circulent", explique Peter Heduschka-Maoni, secrétaire du syndicat "Ha'amaita'i ia Mahaena".

Depuis, le ton est monté d'un cran avec l'EURL Jean Chong On Yin qui est en charge de ces extractions.

L'accès dans la vallée aux camions de la société est bloqué, l'épouse du gérant n'en peut plus. "Nous sommes également propriétaires des terres où nous réalisons les extractions. On ne les comprend pas. Ils n'ont pas le droit de nous bloquer l'accès, même le procureur nous donne raison". Présent sur les lieux, le ministre a tenté de faire le médiateur, "le problème est un défaut de communication c'est-à-dire qu'à un certain moment, les gens se bloquent sur leurs décisions et n'arrivent plus à discuter normalement. C'est le problème que nous rencontrons dans toutes les rivières", regrette Albert Solia.

Cette affaire est actuellement entre les mains de la justice et pas question pour le ministre d'empiéter sur ce terrain.

Par contre, Albert Solia leur a proposé de rédiger une convention qui pourrait apaiser les esprits, "le but est que l'on mette en place une convention qui permette aux gens de travailler normalement de faire les curages nécessaires".

LA RIVIERE DE TEVAIFAARA : DEUXIEME PRIORITE DU PAYS

Le gérant de l'EURL Jean Chong On Yin réalise des travaux d'extractions non loin de ses terres. Ici, sont stockés les cailloux récupérés dans la rivière.
Le gérant de l'EURL Jean Chong On Yin réalise des travaux d'extractions non loin de ses terres. Ici, sont stockés les cailloux récupérés dans la rivière.
En Polynésie, le gouvernement établit une liste des chantiers prioritaires qui est définie par rapport aux risques de débordements et le nombre d'habitation au bord des rivières. En seconde position, on retrouve la rivière de la vallée de Tevaifaara, derrière celle de Nahoata.

Donc pour le ministre, le plus urgent est de protéger les habitations de la vallée. "Dans un premier temps, je me suis engagé à faire une étude d'impact sur le problème de fond concernant le curage. Ensuite il y aura une étude générale pour établir le gabarit de la rivière. L'étude nous donnera la largeur, la profondeur et la protection de la rivière à mettre en place. Cela nous coûtera 1,1 milliard Fcfp. Cette étude devrait durer environ deux ans." Et le ministre de rajouter, "les études vont être lancées en septembre. Le début des travaux devrait se faire en 2017, s'il n'y a pas de gros problèmes fonciers à régler. En attendant il faut bien curer pour ne pas que ça déborde".

Des curages qui serviront donc à protéger les habitations, mais attention, l'entreprise d'extraction a des consignes à respecter : "On oblige les extracteurs à laisser les cailloux supérieurs à 300 millimètres et de les mettre en protection le long des berges de la rivière", précise le ministre de l'équipement. Des protections ponctuelles seront ainsi placées où il y a des habitations, "pour éviter que les terrains soient rongés".

Les différents partis devraient se réunir prochainement afin de signer une convention qui définira le rôle et les missions de chacun.

Partagé entre les deux parties, le ministre Albert Solia leur a proposé de mettre en place une convention qui permettra d'apaiser les tensions
Partagé entre les deux parties, le ministre Albert Solia leur a proposé de mettre en place une convention qui permettra d'apaiser les tensions


le Mardi 4 Août 2015 à 11:45 | Lu 920 fois