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Va’a – Focus Steeve TEIHOTAATA : « L’extraterrestre » de Bora Bora

Que ce soit sur un va’a ou une planche de SUP – en race ou en prone -, Steeve Teihotaata enchaîne les victoires au niveau local comme international. D’une grande humilité, « l’extraterrestre » comme on l’appelle, qui a seulement 26 ans, a un palmarès à en faire pâlir plus d’un. Sa recette est simple et pourrait se résumer en trois mots : plaisir, joie et bonheur. Quand d’autres se plaignent d’entraînements « spartiates », lui, les associe avec « plaisir d’être avec les copains » en profitant des vagues, en faisant ce qu’il aime. Sport Tahiti vous propose de mieux connaître cet amoureux de la glisse.


Une 4e victoire avec Edt Va'a à Hawaiki Nui 2017 © Tahiti Infos / SB
Une 4e victoire avec Edt Va'a à Hawaiki Nui 2017 © Tahiti Infos / SB
Parole à Steeve Teihotaata :
 
Steeve, présente nous ton parcours ?
 
« Je suis originaire de Bora bora et issu d’une famille où tout le monde rame. Mon grand-père était le président du club de Fa’anui et j’ai tout naturellement grandi dedans. Je m’y suis mis sérieusement à l’âge de 13 ans, coaché essentiellement par mon grand-père et mes oncles. »
 
On te surnomme l’extra-terrestre, pourquoi ?
 
(Rires) « Ah, ça ce sont les gens qui le disent… Je pense que c’est en lien avec mon arrivée à Tahiti au Lycée où j’ai commencé à participer aux grandes courses de va’a (Aito et Super Aito) que j’ai toutes gagnées alors que je n’étais que junior. »
 
On fait comment pour s’entraîner dans 3 disciplines différentes ?
 
« Je me fais plaisir sept jours sur sept. Je partage mon temps libre avec des copains qui ont les mêmes passions et qui sont du même niveau. Je n’ai pas de programme spécifique. Mes entraînements durent de une à cinq heures selon le feeling, les vagues…J’alterne avec le va’a, le SUP et le paddle et je complète avec de la course à pied et de la musculation. Je me concentre un peu plus sur une discipline selon mon planning de compétition. Je n’ai pas de coach sportif attitré mais j’ai eu la chance de bénéficier des précieux conseils de Roberto Cowan pour la musculation et de Teiva Izal pour la course à pied. »
 
Il y a les entraînements en V6 avec la team EDT ? 
 
« Près de 80 % de l’équipe 1 (Rete Ebb) est dans la même configuration que moi. On rame ensemble depuis près de quatre ans donc on se connait très bien. On s’entraîne individuellement juste un mois avant les grandes courses, on se retrouve pour peaufiner le tout. »

Steeve Teihotaata possède un palmarès impressionant © Tahiti Infos / SB
Steeve Teihotaata possède un palmarès impressionant © Tahiti Infos / SB
Tes plus beaux souvenirs ?
 
« Toute victoire est un beau souvenir mais les premières fois sont celles qui marquent le plus comme ma première victoire au Aito en 2009 et à Hawaiki nui en 2010 alors que je n’étais que junior. A l’international, ma première victoire à Molokai avec Edt va’a en 2014 à quelques secondes devant Shell Va’a a été un moment mémorable. Ma victoire en SUP race à la 11 City Tour en Hollande a aussi été un moment marquant dans ma carrière sportive. 220 Kilomètres en cinq jours ! Je ne pensais même pas finir la première étape et j’ai finalement gagné les cinq étapes dans une eau à 13° ! »
 
Qui sont tes modèles en va’a ?
 
« J’ai du respect pour beaucoup de champions mais Manutea Owen est quelqu’un qui m’a énormément appris et surtout donné en confiance en moi. A l’époque, J’avais le même gabarit que lui et je pensais que je ne pourrais jamais être champion car je manquais de volume et donc de puissance ! Son style de rame a bouleversé les stéréotypes et il a démontré (comme l’ont fait aussi Lewis Laughlin et Georges Cronsteadt) qu’en adaptant son style de rame, on pouvait être champion avec tout type de gabarit. »
 
« Comme entraîneur, René Avaepii reste la référence dans les entraînements de gladiateurs…Je me souviens qu’après d’une session de six heures de rame le samedi, il nous a convoqués le dimanche à cinq heures pour un run de 30 kilomètres. »
 
Quels sont tes projets à long terme ?
 
« Mondialement, notre va’a est en plein essor et ça fait plaisir ! Il en est de même pour le paddle et le sup et les victoires des Tahitiens dans ces disciplines intriguent les meilleurs mondiaux qui ne comprennent pas qu’en si peu de temps, nous puissions être arrivés à ce niveau. Du coup, ils se mettent aussi au va’a pour « comprendre » (rires) ! Tout le monde finalement en vient à pratiquer toutes ces disciplines. J’espère pouvoir rester dans la compétition le plus longtemps possible mais j’aimerai à terme partager tout ce savoir en créant ma « paddle-va’a-prone academy ». Propos recueillis par Sport Tahiti

Rédigé par Sport Tahiti le Dimanche 12 Novembre 2017 à 15:48 | Lu 2149 fois