Tahiti Infos

Un schizophrène échappe à la condamnation


Tahiti, le 19 mai 2025 - Ce lundi, un homme comparaissait devant le tribunal de Papeete pour avoir passé à tabac sa propre mère durant plusieurs jours. Atteint de schizophrénie paranoïde, le prévenu aurait vu le diable, ce qui aurait motivé ce déchaînement de violence envers elle. Mais, victime d’une abolition du discernement au moments des faits, l'homme a été reconnu pénalement irresponsable et est reparti libre du tribunal.
 
L'affaire avait été audiencée une première fois le 5 février 2025, mais avait dû être renvoyée suite à une demande d'expertise psychologique plus poussée du prévenu, atteint de schizophrénie. L’homme est prévenu pour des faits de violence répétés sur sa propre mère, du 24 au 27 janvier derniers. Elle avait eu à subir une incapacité totale de travail de 8 jours. Ce lundi, les examens complémentaires étant terminés, l'homme a pu comparaître devant le tribunal correctionnel de Papeete, afin d'être jugé.
 
Le lundi 27 janvier dernier, les gendarmes étaient intervenus, à Faa'a, au domicile de la victime après que celle-ci avait été violement frappée par son fils à plusieurs reprises et durant tout le week-end. Conduite à l'hôpital par les gendarmes, la mère présentait plusieurs hématomes sur le visage, les bras, les jambes et l'abdomen. Entendue par les forces de l'ordre à sa sortie, la victime avait expliqué avoir reçu des coups de poing, des gifles, avoir été étranglée, et s'être fait tirer les cheveux plusieurs fois du vendredi au lundi.
 
“Je ne sais pas”
 
Interrogé par la présidente du tribunal sur les raisons qui ont poussé le prévenu à agir ainsi, celui-ci répond simplement : “Je ne sais pas.” Même si, lors de sa garde à vue, l'homme disait : “C'est venu comme ça. Je ne voulais pas le faire. C'est comme si j'avais vu le diable et donc après je l'ai frappée. Je lui ai tiré les cheveux comme si c'était une sorcière. Je l'ai étranglée aussi mais ce n'était pas pour la tuer. C'était juste pour lui faire comprendre qu'elle devait arrêter de m'embêter.” Des explications qui sont venues confirmer le profil de l'individu dressé par les différents experts psychiatres. En effet, ces derniers, suite à leurs examens, se sont montrés unanimes quant au diagnostic : le prévenu souffre de troubles schizophréniques paranoïaques, et peut être sujet à une altération, voire une abolition, du discernement dès lors qu'il ne prend pas son traitement médicamenteux.
 
De telles conclusions d’expertises n’ont laissé d'autres choix au ministère public, ainsi qu'au tribunal correctionnel de Papeete, que de déclarer l'irresponsabilité pénale du prévenu. En d'autres termes, ce dernier, bien qu'ayant commis une infraction pénale, ne peut être condamné en raison des troubles psychiques et neuropsychiques qui ont aboli son discernement au moment des faits. L'homme est reparti libre du tribunal.  
 

Rédigé par La rédaction le Lundi 19 Mai 2025 à 18:07 | Lu 2664 fois