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Un rocher érigé "place des polémiques"


Samedi, lors de l'installation du rocher destiné à supporter la plaque "Place Jacques Chirac"
Samedi, lors de l'installation du rocher destiné à supporter la plaque "Place Jacques Chirac"
PAPEETE, 16 juin 2014 – L’association Moruroa e Tatou lance une pétition pour appeler à la sauvegarde du mémorial du 2-juillet-1966 sur la place éponyme tandis que le Pays envisage de redonner le nom de Jacques Chirac à cet espace.

Le rocher pèse 11 tonnes. Il a été dressé samedi matin, sur le front de mer de Papeete, de manière on ne peut plus ostensible, en bordure du rond-point de l’avenue Pouvanaa’a Oopa. Sa fonction est de "supporter le nom de la place, Jacques Chirac", nous indique-t-on à la présidence.

A la veille des festivités des 30 ans de l’Autonomie, la parcelle de terre qui borde le rond-point de l’avenue Pouvanaa’a Oopa est l’objet d’un bras de fer symbolique. De Place Jacques Chirac, l’espace avait été rebaptisé le 2 juillet 2011, Place du 2-juillet-1966, par le prédécesseur de Gaston Flosse à la présidence de la Polynésie française, l’indépendantiste Oscar Temaru.

Le gouvernement a décidé, mercredi 11 juin, de ne pas renouveler l’autorisation d’occupation temporaire d’un lopin de 36 m2 accordée en 2006 à l’association Moruroa E Tatou des anciens travailleurs de Moruroa pour y installer un lieu à la mémoire des victimes du nucléaire. Le mémorial du 2-juillet-1966 rappelle la date du premier essai aérien en Polynésie française.

Pour le gouvernement Flosse, "outre sa destination de jardin public, l’espace limitrophe, affecté depuis la fin 2012 au Port autonome, doit prochainement accueillir de nouveaux aménagements destinés à l’accueil des yachts et voiliers, et va également être réhabilité et embelli afin d’offrir, pour les habitants et les visiteurs, un cadre esthétique et attrayant digne des destinations touristiques les plus prisées", justifie un communiqué officiel.

L’association Moruroa E Tatou a lancé sur le web ce lundi une pétition pour appeler à la sauvegarde du mémorial du 2-juillet-1966 et vise le seuil des 2000 signataires. "Le document sera adressé à l’Etat et à l’ONU pour dénoncer cet acte de violation à la mémoire de ceux qui ne sont plus", a menacé ce lundi Roland Oldhalm, le président de l’association des vétérans du nucléaire.

Un collectif baptisé "Pūhihau" prévoit d'organiser à Papeete, dimanche 22 juin, une marche de protestation "apolitique" et en appelle aux "personnes choquées et opposées à une décision du gouvernement, qu’il qualifie d’injuste et injustifiée".

Rédigé par JPV le Lundi 16 Juin 2014 à 13:36 | Lu 2449 fois