Sandrine Sana-Chaillé de Néré, professeure de droit à l’Université de la Polynésie française, a organisé un colloque le 23 et 24 septembre 2021 sur le thème “La terre en Polynésie, la propriété foncière à l’épreuve des liens de parenté”. Les actes de ce colloque ont été publiés par la Maison des sciences de l’homme du Pacifique (MSHP). Chargée de la coordination de l’ouvrage, Sandrine Sana-Chaillé de Néré dédicacera l’ouvrage samedi 27 mai à la librairie Odyssey.
Le 23 septembre 2021 s’ouvrait le colloque “La terre en Polynésie, la propriété foncière à l’épreuve des liens de parenté”. Organisé par Sandrine Sana-Chaillé de Néré, professeure de droit à l’Université de la Polynésie française, il réunissait des universitaires mais aussi des membres de la société civile. En introduction, l’organisatrice disait : “Je sais que la terre est, en Polynésie, un sujet d’émotion. Je sais qu’on ne peut parler de la terre sans parler de la colonisation. Je sais que la terre est une question au sujet de laquelle un ressentiment fort existe. Je sais que la terre est, trop souvent, un sujet de conflit et de douleur dans les familles. Alors, parlons-en !”
Le colloque n’avait “aucunement pour ambition d’apporter des solutions toutes faites à un problème plus que centenaire”, confie Sandrine Sana-Chaillé de Néré. Il n’a pas été conçu pour “favoriser un mode de solution plutôt qu’un autre”. Son projet, “modeste”, était de “dire ce qu’il en est, aujourd’hui, de la terre en Polynésie, et de le faire sous un angle bien précis : celui des droits fonciers à l’épreuve des liens de parenté”. La question des terres pose de multiples problèmes. Elle peut être prise sous des angles très différents. Il n’était “pas question de vouloir tout aborder”.
“Dire ce qu’il en est”
Le droit, selon Sandrine Sana-Chaillé de Néré, “n’est qu’un outil”. “Il n’est pas une fin en soi. Pour comprendre les règles juridiques, pour savoir à quelle histoire elles renvoient, pour savoir sur quelle mémoire collective elles se fondent, pour comprendre si les règles sont pertinentes, adaptées ou si elles doivent être réformées, il faut connaître le pays, la société et les gens auxquels ces règles se destinent.” Aussi, pendant les deux jours de colloque, il a été question des spécificités polynésiennes, qu’il s’agisse des structures familiales, des modes de résolution des conflits, de la manière d’appréhender la propriété collective ou la propriété individuelle, qu’il s’agisse de la manière de “faire famille” autour de la terre.
Les actes de ce colloque viennent de paraître. Ils sont publiés par la Maison des sciences de l’homme du Pacifique (MSHP). Ils consistent en la reprise de toutes les interventions qui se sont succédé pendant l’événement. Elles sont complétées, par les intervenants eux-mêmes, d’approfondissements, de précisions et compléments de “type académique”, de “tout ce que l’on appelle l’appareil scientifique qui nous permet de fonder notre propos”. En effet, faute de temps, à l’oral, toutes les définitions par exemple n’ont pas été dites, les références n’ont pas été toutes citées. Elles le sont dans les actes.
Un ouvrage bilingue
La publication des actes répond à deux volontés. “Nous avons, d’une part, voulu laisser une trace et, d’autre part, répondu à la volonté exprimée lors du colloque d’avoir des éléments traduits en reo tahiti.” Chaque ouvrage de ce genre est “une pierre à l’édifice de la recherche”, il pourra servir de référence, de support à d’autres initiatives. Il démarre par un mot du président de l’université qui tient lieu d’avant-propos, par une introduction de l’organisatrice et une reprise exhaustive de l’intervention remarquée de Flora Devatine. Il traite des spécificités du foncier, puis s’enchaînent des textes sur l’approche législative, juridictionnelle et non contentieuse. Enfin, une partie comparatiste évoque d’autres problèmes fonciers qui existent ailleurs dans le Pacifique.
Toutes les communications ont été synthétisées par les auteurs et les synthèses traduites en reo tahiti par les étudiants de la filière reo. Cela a fait l’objet d’un travail encadré qui leur a permis, notamment, de se pencher sur du vocabulaire technique et juridique.
À la question : y aura-t-il une suite ? Sandrine Sana-Chaillé de Néré répond que malgré la demande, cela n’est pas envisagé pour l’instant. En tous les cas, pas dans un contexte universitaire. L’organisation d’un colloque de ce genre est lourde et demande un investissement humain et financier très important. Pour ce qui est des retombées, elles sont difficiles à évaluer. Toutefois, “nous avons au moins permis que des gens qui ne se parlaient pas se rencontrent”, dit-elle. Ainsi, les acteurs ont pu prendre conscience des difficultés existantes à tous les niveaux. “Cela a donné une vision d’ensemble. Nous avons pu mettre des mots sur les maux.” Des contacts établis lors du colloque ont permis de tisser des liens pérennes. Les magistrats du tribunal foncier semblent, par ailleurs, recourir plus systématiquement à la médiation. Le besoin de se parler reste toutefois prégnant.
Le 23 septembre 2021 s’ouvrait le colloque “La terre en Polynésie, la propriété foncière à l’épreuve des liens de parenté”. Organisé par Sandrine Sana-Chaillé de Néré, professeure de droit à l’Université de la Polynésie française, il réunissait des universitaires mais aussi des membres de la société civile. En introduction, l’organisatrice disait : “Je sais que la terre est, en Polynésie, un sujet d’émotion. Je sais qu’on ne peut parler de la terre sans parler de la colonisation. Je sais que la terre est une question au sujet de laquelle un ressentiment fort existe. Je sais que la terre est, trop souvent, un sujet de conflit et de douleur dans les familles. Alors, parlons-en !”
Le colloque n’avait “aucunement pour ambition d’apporter des solutions toutes faites à un problème plus que centenaire”, confie Sandrine Sana-Chaillé de Néré. Il n’a pas été conçu pour “favoriser un mode de solution plutôt qu’un autre”. Son projet, “modeste”, était de “dire ce qu’il en est, aujourd’hui, de la terre en Polynésie, et de le faire sous un angle bien précis : celui des droits fonciers à l’épreuve des liens de parenté”. La question des terres pose de multiples problèmes. Elle peut être prise sous des angles très différents. Il n’était “pas question de vouloir tout aborder”.
“Dire ce qu’il en est”
Le droit, selon Sandrine Sana-Chaillé de Néré, “n’est qu’un outil”. “Il n’est pas une fin en soi. Pour comprendre les règles juridiques, pour savoir à quelle histoire elles renvoient, pour savoir sur quelle mémoire collective elles se fondent, pour comprendre si les règles sont pertinentes, adaptées ou si elles doivent être réformées, il faut connaître le pays, la société et les gens auxquels ces règles se destinent.” Aussi, pendant les deux jours de colloque, il a été question des spécificités polynésiennes, qu’il s’agisse des structures familiales, des modes de résolution des conflits, de la manière d’appréhender la propriété collective ou la propriété individuelle, qu’il s’agisse de la manière de “faire famille” autour de la terre.
Les actes de ce colloque viennent de paraître. Ils sont publiés par la Maison des sciences de l’homme du Pacifique (MSHP). Ils consistent en la reprise de toutes les interventions qui se sont succédé pendant l’événement. Elles sont complétées, par les intervenants eux-mêmes, d’approfondissements, de précisions et compléments de “type académique”, de “tout ce que l’on appelle l’appareil scientifique qui nous permet de fonder notre propos”. En effet, faute de temps, à l’oral, toutes les définitions par exemple n’ont pas été dites, les références n’ont pas été toutes citées. Elles le sont dans les actes.
Un ouvrage bilingue
La publication des actes répond à deux volontés. “Nous avons, d’une part, voulu laisser une trace et, d’autre part, répondu à la volonté exprimée lors du colloque d’avoir des éléments traduits en reo tahiti.” Chaque ouvrage de ce genre est “une pierre à l’édifice de la recherche”, il pourra servir de référence, de support à d’autres initiatives. Il démarre par un mot du président de l’université qui tient lieu d’avant-propos, par une introduction de l’organisatrice et une reprise exhaustive de l’intervention remarquée de Flora Devatine. Il traite des spécificités du foncier, puis s’enchaînent des textes sur l’approche législative, juridictionnelle et non contentieuse. Enfin, une partie comparatiste évoque d’autres problèmes fonciers qui existent ailleurs dans le Pacifique.
Toutes les communications ont été synthétisées par les auteurs et les synthèses traduites en reo tahiti par les étudiants de la filière reo. Cela a fait l’objet d’un travail encadré qui leur a permis, notamment, de se pencher sur du vocabulaire technique et juridique.
À la question : y aura-t-il une suite ? Sandrine Sana-Chaillé de Néré répond que malgré la demande, cela n’est pas envisagé pour l’instant. En tous les cas, pas dans un contexte universitaire. L’organisation d’un colloque de ce genre est lourde et demande un investissement humain et financier très important. Pour ce qui est des retombées, elles sont difficiles à évaluer. Toutefois, “nous avons au moins permis que des gens qui ne se parlaient pas se rencontrent”, dit-elle. Ainsi, les acteurs ont pu prendre conscience des difficultés existantes à tous les niveaux. “Cela a donné une vision d’ensemble. Nous avons pu mettre des mots sur les maux.” Des contacts établis lors du colloque ont permis de tisser des liens pérennes. Les magistrats du tribunal foncier semblent, par ailleurs, recourir plus systématiquement à la médiation. Le besoin de se parler reste toutefois prégnant.
Pratique
Dédicace le27 mai de 8h30 heures à midi à la librairie Odyssey.
Entrée libre
Dédicace le27 mai de 8h30 heures à midi à la librairie Odyssey.
Entrée libre