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Un nouveau gouvernement, sans chef, se profile en Nouvelle-Calédonie


Un nouveau gouvernement sera élu mercredi en Nouvelle-Calédonie, après la chute du précédent le 16 décembre, mais la désignation de son président pourrait provoquer une nouvelle crise, en raison de la persistance des rivalités à droite.

Le jour de la Saint Sylvestre, les 54 élus du Congrès de ce territoire très autonome, éliront au scrutin de liste proportionnel les 11 membres du gouvernement collégial.

En vue de ce vote, cinq listes ont été déposées: deux indépendantistes, reflétant les principaux courants du FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak Socialiste) et trois non-indépendantistes, étiquetées Calédonie Ensemble (CE, centre droit), Front pour l'Unité (FPU, proche UMP) et Union pour la Calédonie dans la France, (UCF, également proche UMP).

Compte tenu de leur composition, le prochain gouvernement devrait être identique au précédent, en terme de casting et d'équilibre: six "ministres" non-indépendantistes et cinq indépendantistes.

Toutefois, l'élection, à la majorité, d'un président pourrait provoquer une nouvelle crise car la droite présentera deux candidats. Issue des rangs du FPU, Cynthia Ligeard est la présidente sortante mais Calédonie Ensemble revendique désormais le poste. "Nous sommes arrivés largement en tête aux élections de mai. Le FPU a agi en toute irresponsabilité et ne peut revendiquer la présidence", a déclaré Philippe Gomes, député UDI et leader de CE.

L'exécutif calédonien est tombé le 16 décembre lorsque les trois ministres CE ont démissionné en bloc, en rétorsion au refus du FPU de voter une série de nouveaux impôts destinés à renflouer les caisses de l'archipel. Cette démission a sonné le glas d'un Contrat de gouvernance solidaire (CGS), signé dans la douleur entre les frères ennemis non-indépendantistes, au lendemain des élections provinciales de mai 2014, pour garantir la stabilité des institutions.

Depuis, les leaders de droite sont plus que jamais à couteaux tirés. "Il est hors de question de voter pour leur candidat (CE,ndlr) à la présidence du gouvernement alors qu'ils nous ont mis dehors. On va vers un blocage", a indiqué à l'AFP Grégoire Bernut, chef du groupe FPU au Congrès.

Cette stratégie, qui condamnerait l'exécutif à ne pouvoir qu'expédier les affaires courantes, pourrait durer plusieurs semaines. "S'il n'y a pas de président du gouvernement, ce n'est pas très grave, on pourra attendre un ou deux mois. L'essentiel est que le budget ait été voté", selon Harold Martin, ténor du FPU. L'actuelle période des vacances scolaires de l'été austral, où l'archipel tourne traditionnellement au ralenti, conforterait en outre la tactique de ce parti.







Rédigé par AFP le Lundi 29 Décembre 2014 à 06:06 | Lu 853 fois