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Un institut de neuropsychologie et neurofeedback vient d’ouvrir


Heiarii Wong, neuropsychologue, fondateur de l’institut Synapse et Anthéa Wong, neurothérapeute.
Heiarii Wong, neuropsychologue, fondateur de l’institut Synapse et Anthéa Wong, neurothérapeute.
PAPEETE, le 2 août 2019 - Baptisé Synapse, du nom de la zone de contact entre deux neurones, l’institut de neuropsychologie et neurofeedback évalue et prend en charge les troubles des fonctions cognitives, émotionnelles et du comportement. Un espoir pour les patients de tout âge.

Il vient d’ouvrir ses portes et c’est une première. C’est la première fois qu’un institut de neuropsychologie et neurofeedback voit le jour en Polynésie. Il s’appelle Synapse en référence à la zone de contact entre deux neurones.

Mais avant d’aller plus loin, voici quelques éléments de définition. La neuropsychologie est une spécialité de la psychologie qui a pour objet d’étude les troubles des fonctions cognitives, émotionnelles et du comportement, en lien avec des lésions ou dysfonctionnements du cerveau.

Elle s’intéresse aux problèmes d’attention, de mémoire, de concentration, de langage, de gestualité… C’est une discipline médicale scientifique qui se situe au carrefour de la neurologie, de la psychiatrie, de la psychologie et d’une manière générale, des neurosciences.

Heiarii Wong, fondateur de l’institut Synapse, est neuropsychologue. "J’ai eu mon diplôme il y a 8 ans", précise-t-il. Il a commencé à exercer sur le territoire il y a 3 ans. Il y a un an et demi, il s’est formé au neurofeedback.

"On parle plus précisément de neurofeedback par électroencéphalogramme quantitatif", insiste-t-il avant d’expliquer : "c’est un outil d’évaluation et de remédiation validé dans le cadre de multiples dysfonctionnements et/ou pathologies cérébrales".

Une méthode sans douleur et non-invasive

Cette technique thérapeutique utilise un processus d’apprentissage pour entraîner le cerveau à modifier puis automatiser de nouvelles activités cérébrales. Elle est possible car il existe une plasticité cérébrale. Concrètement, le cerveau est capable de remodeler ses connexions en fonction de l’environnement et des expériences vécues.

"En fait, on créé de nouveaux chemins de fonctionnement ou on renforce des chemins existant pour améliorer les capacités cérébrales." Pour ce faire, le neurofeedback s’appuie sur des exercices visuels ou auditifs.

La méthode est sans douleur et non invasive. "Cela commence par une évaluation réalisée avec des électrodes. Il y en a précisément 19 à ce stade." Ces électrodes mesurent l’activité électrique du cerveau. Elles repèrent et localisent les dysfonctionnements ou, en langage dédié, les atypies de fonctionnement.

Puis, un protocole de soin est établi. Au cours de ce protocole proposé à raison de 2 à 3 séances par semaine, des électrodes (deux cette fois-ci) sont toujours placées sur le patient permettant un suivi en direct des efforts et résultats.

Des patients de tout âge

Le neurofeedback par électroencéphalogramme quantitatif est proposé à différentes personnes. Il y a celles qui veulent améliorer leurs capacités à titre individuel et personnel. Il y a par ailleurs des personnes souffrantes, enfants, adolescents, adultes.

Les souffrances peuvent être en lien avec des troubles de l’apprentissage chez les plus jeunes, des troubles de l’attention avec ou non de l’hyperactivité, des troubles anxieux chez l’adolescent, de l’épilepsie.

"Je reçois de très nombreux enfants chez qui les résultats sont remarquables. Nous avons pour les troubles de l’attention des taux de réussites de 5 sur 5 sur une échelle de 5", affirme Heiarii Wong (voir aussi encadré).

Le neurofeedback est préconisé aussi dans le cadre d’insomnie, de dépression… Il répond également aux personnes ayant subi des traumatismes : AVC, traumatismes crâniens… ainsi qu’aux personnes atteintes de maladies neurodégénératives comme Alzheimer, Parkinson…

Dans ce cas, la méthode ne promet pas une guérison mais un ralentissement de l’évolution de la maladie si elle est prise à un stade précoce.

Répondre à la demande

Devant les résultats obtenus et pour répondre à la demande, Heiarii Wong a monté l’institut Synapse. "Je pratique le neurofeedback seul depuis un peu plus d’un an. Je travaille désormais avec Anthéa Wong et Tiphanie Burgeaud, neurothérapeutes. Elles ont toutes les deux été formées à la méthode."


Choisir le bon professionnel

Attention au choix du professionnel si vous êtes intéressé par la méthode. Le Neurofeedback par électroencéphalogramme quantitatif est une méthode née au Canada il y a plus de 40 ans. Des publications scientifiques lui sont associées. Mais cette technique est très inégalement encadrée, notamment dans les pays francophones. Vérifiez les formations du professionnel et ses diplômes qui doivent être délivrés par l’institut canadien ou ses représentants dans les autres pays.


Une efficacité reconnue dans le TDAH

Dans un article paru dans le journal Medscape (francophone), daté du 2 août 2019, Sandrine Lavaud signe un article intitulté : Neurofeedback : une technique d’avenir en psychiatrie. "Malgré la variété d’approches de neurofeedback qui ont été développées et étudiées sur un large panel de pathologies au cours de toutes ces années d’existence, sa méthodologie optimale et son efficacité restent aujourd’hui débattues. Actuellement, l’application la plus convaincante du neurofeedback-EEG est, sans aucun doute, dans le traitement du trouble Déficit de l'Attention/Hyperactivité (TDAH) chez l’enfant où des données cliniques, neurophysiologiques et de neuro-imagerie sont en faveur de l'efficacité de cette technique – certaines études concluant même à une efficacité équivalente à celle des psychostimulants comme le méthylphénidate (Ritaline®)."

Contacts

Facebook : Institut Synapse
Tél. : 89 71 15 36
Immeuble Le Bihan à Pirae
Horaires : 8 heures à midi et 13 heures à 18 heures.

Rédigé par Delphine Barrais le Vendredi 2 Août 2019 à 11:31 | Lu 11449 fois