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Un évadé abattu par la police


Un évadé abattu par la police
PORT-VILA, jeudi 12 juillet 2012 (Flash d’Océanie) – Un fugitif récidiviste aurait été abattu mercredi aux aurores par les forces de police, au cours d’une tentative d’interpellation du fugitif qui aurait mal tourné, rapporte la presse locale.
Ce fugitif, identifié comme répondant au nom de Moses Kilton, était en cavale depuis plusieurs mois, selon les mêmes sources.

Il avait été arrêté en 2011 dans le cadre d’une enquête concernant un meurtre dans la capitale, mais il avait ensuite réussi à s‘échapper de la petite prison vétuste de la capitale.
Dans le cadre d’une récente vague d’évasions et de crimes commis à Port-Vila en mai 2012, le ministre de l’intérieur, George Wells, avait autorisé les agents de la police nationale et les forces paramilitaires mobiles de Vanuatu (Vanuatu Mobile Force, MF) à faire usage de « tous les moyens nécessaires », y compris leurs armes, afin de reprendre tous les fugitifs.
Le sentiment d’insécurité s’est significativement renforcé dans la capital vanuatuane Port-Vila après la découverte, le 18 mai 2012, des corps sans vie d’un couple d’expatriés néerlandais, assassinés à leur domicile.

Au cours des jours suivants, deux évadés avaient été grièvement blessés par balles lors de leur interpellation.
En début de semaine, faisant le point sur cette opération toujours en cours, la police vanuatuane précisait que sur la quarantaine d’évadés ces dernières semaines, trois de ces criminels réputés dangereux continuaient à échapper à la traque lancée en mai 2012.

Les forces de l’ordre expliquaient ces cavales prolongées par un « manque de coopération » de la part du public et notamment le fait que nombre de fugitifs bénéficiaient toujours d’une protection de la part de particuliers, qui les hébergent.

Le 18 mai 2012, les corps des deux retraités néerlandais ont été retrouvés à leur domicile, dans leur chambre, portant des traces de contusions et de lacérations à l’arme blanche, notamment à la gorge.
Depuis, la police a annoncé une opération afin de remettre la main sur une demi-douzaine de prisonniers récemment évadés et qui s’étaient déjà rendus coupables, depuis avril 2012, d’attaques à main armée dans au moins quatre domiciles et entreprises de la capitale.
Quelques jours auparavant, c’est un enseignant expatrié d’une soixantaine d’années et résident de longue date qui était victime d’une agression et hospitalisé dans un état grave.
Le 16 mai 2012, c’est une boucherie de la capitale, tenue par une famille française établie de longue date, qui était prise pour cible par des malfrats, qui avaient dérobé environ deux cent mille vatu (environ 1.650 euros, le montant de la paie de la semaine pour les employés) lors d’un cambriolage aux aurores.

Meurtre d’une retraitée australienne : 19 ans pour le coupable

En décembre 2008, la justice vanuatuane avait prononcé une peine de 19 ans de réclusion pour le ni-Vanuatu Jacky Saul, reconnu coupable du meurtre, le 8 janvier 2008, d'une enseignante australienne en retraite de 69 ans, Lyndall Jacques, à son domicile de la Pointe du Diable (banlieue de la capitale).
Après son arrestation, le jeune ni-Vanuatu s’était évadé à plusieurs reprises, tout comme de nombreux détenus à la prison centrale.
À la demande des forces de l'ordre locales, une équipe de la police fédérale australienne spécialisée dans les affaires criminelles avait été dépêchée sur place pour prêter main forte à la police vanuatuane.

Hausse et radicalisation de la criminalité

La concomitance de ces nouvelles évasions et de la recrudescence d’un niveau de criminalité jusqu’ici encore considéré comme rare à Port-Vila.
Fin juin 2008, le meurtre d'une commerçante chinoise (retrouvée égorgée dans son magasin) de Port-Vila avait fait ressurgir l'inquiétude de la communauté de la capitale de Vanuatu.
Les bandes du système de vidéosurveillance avaient permis d'établir que parmi les agresseurs se trouvaient plusieurs prisonniers récemment échappés de la prison centrale de Port-Vila et qui, pour certains, étaient des récidivistes qui s'étaient déjà rendus coupables de meurtres, en 2002.
Déjà à l'époque, les victimes ciblées étaient des commerçants de la capitale.
Ce meurtre était survenu quelques jours seulement après une nouvelle vague d'évasions de la part d’une vingtaine de prisonniers.
À quelques heures d’intervalle, une octogénaire appartenant à l'une des plus anciennes familles françaises de Port-Vila avait été grièvement blessée par un coup de feu alors qu'elle se trouvait sur sa terrasse.
Elle avait dû être évacuée d'urgence sur Brisbane.
Les auteurs de ces coups de feu étaient venus sur la propriété familiale (une plantation près de l'aéroport international) et auraient été dérangés alors qu'ils se livraient à un cambriolage.

D'inquiétants précédents

Début mars 2008, 22 prisonniers s'étaient évadés de la prison centrale de Port-Vila, y compris le jeune ni-Vanuatu Jacky Saul (20 ans), suspect numéro un dans l'affaire du meurtre d'une ressortissante australienne Lyndall Jacques, début janvier 2008.
Ils avaient ensuite été persuadés de réintégrer leurs cellules respectives.
Mme Lyndall Jacques, une enseignante en retraite australienne de 69 ans avait été retrouvée morte le 8 janvier 2008 au matin à son domicile de la Pointe du Diable, quartier résidentiel des environs de la capitale.
Son corps a été retrouvé nu et portant des traces de lacération à la gorge.
Des traces d'effraction et la disparition de biens à l'intérieur de la maison ayant été constatées, la police locale avait rapidement privilégié la thèse d'un crime crapuleux ayant mal tourné.

Le ras-le-bol des commerçants

Face à un climat de criminalité ambiante, la communauté de la capitale, y compris celle des affaires, avait entrepris au mois de juin 2008 d'organiser une manifestation sous forme de marche pacifique et une opération ville morte (impliquant la fermeture de tous les magasins), une matinée durant.
Les organisateurs de cette manifestation, après avoir été contactés par la police, avaient néanmoins dû renoncer à leur projet, qui a été « reporté à une date ultérieure ».
Argument avancé par les forces de l'ordre locales : étant donné que tous les effectifs policiers sont actuellement mobilisés pour tenter de recapturer les criminels en cavale, aucun moyen n'était disponible pour sécuriser et encadrer cette marche dans la rue principale de Port-Vila.
Cette manifestation aurait dû se terminer devant les bureaux du Premier ministre, où une délégation aurait remis une pétition.
Port-Vila compte notamment une communauté française forte de deux milliers de ressortissants.

Rédigé par PAD le Mercredi 11 Juillet 2012 à 19:31 | Lu 690 fois