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Un enfant sur trente conçu grâce à la PMA


Paris, France | AFP | lundi 04/06/2018 - Un enfant sur trente en France est conçu grâce à l'assistance médicale à la procréation (AMP/PMA), selon des chiffres de l'Ined dévoilés lundi, en plein débat sur l'extension de ces techniques aux couples de femmes homosexuelles et aux femmes seules.

"En France, en 2018, 1 enfant sur 30 (3,4%) devrait être conçu grâce à une technique d'AMP, qu'il s'agisse d'une fécondation in vitro (FIV) ou d'une insémination artificielle", écrit l'Institut national d'études démographiques dans son bulletin mensuel "Population et Sociétés".
L'AMP (assistance médicale à la procréation), son nom officiel, est plus communément appelée PMA (procréation médicalement assistée). Son but: permettre à un couple qui ne le peut pas d'avoir un enfant, au moyen de différentes techniques médicales.
Parmi ces techniques, la FIV est largement majoritaire et représente "70% des enfants conçus" par PMA.
La FIV consiste à mettre en contact des ovocytes et des spermatozoïdes en laboratoire. Après fécondation, l'oeuf est transféré dans l'utérus de la femme. 
Le premier de ces bébés nés par FIV (surnommés "bébés-éprouvettes"), la Britannique Louise Brown, a vu le jour le 25 juillet 1978. En France, il a fallu attendre le 24 février 1982 et la naissance d'Amandine.
Depuis, le nombre de bébés nés par FIV a augmenté "selon un rythme remarquablement linéaire", indique l'Ined: "En 2011, 2,0% des enfants étaient conçus par FIV, et si la tendance se poursuit, la proportion atteindra 2,5% en 2018, soit 1 enfant sur 40 (plus de 20.000 enfants)".
"300.000 enfants ont été conçus par FIV entre 1981 et fin 2014. Si la tendance se poursuit, un total de 400.000 sera atteint fin 2019", selon l'Ined.
Les FIV entraînent une proportion importante de naissances de jumeaux, car plusieurs embryons sont transférés dans l'utérus de la mère pour maximiser les chances de grossesse.
Dans le cadre d'une FIV, 100 accouchements donnent naissance à 110 enfants, nettement plus que pour une grossesse naturelle (101 enfants pour 100 accouchements).
On imagine souvent que la PMA nécessite le recours à un tiers, via le don de spermatozoïdes par exemple. C'est une idée fausse, souligne l'Ined: "La quasi-totalité des enfants conçus par AMP en France (95% en 2015) le sont avec les gamètes de leurs deux parents". 
"L'AMP avec tiers donneur concerne très largement le don de spermatozoïdes (4 % des naissances AMP, soit environ 1.000 enfants par an) et de manière marginale le don d'ovocytes (1 % des naissances AMP, soit environ 250 enfants par an)", poursuit l'institut spécialisé dans les recherches en démographie et les études de population.
Aujourd'hui, la PMA est réservée aux couples hétérosexuels en âge de procréer et dont au moins l'un des deux membres est stérile.
L'extension de ces techniques aux couples de lesbiennes et aux femmes seules a été débattue dans le cadre des Etats généraux de la bioéthique, qui doivent aider le gouvernement à rédiger un projet de loi de bioéthique. Ce texte est attendu au Parlement à l'automne.
Selon le journal La Croix, Emmanuel Macron a reçu une vingtaine de personnes (médecins, associations...) lors d'un dîner à l'Elysée le 23 mai, pour débattre de ce sujet très sensible.

le Lundi 4 Juin 2018 à 04:25 | Lu 173 fois