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Tīteti 'ohipa, l'application mobile qui remplace les chèques service aux particuliers


© Anne-Laure Guffroy
© Anne-Laure Guffroy
Tahiti, le 20 mars 2023 – À partir de jeudi, l'application mobile Tīteti 'ohipa viendra remplacer les chèques service aux particuliers. Le dispositif reste inchangé mais sa version dématérialisée se veut beaucoup plus simple d'utilisation avec notamment le paiement des employés plus rapide. Le ministère du Travail et la CPS espèrent ainsi inciter employeurs et employés à utiliser ce dispositif pour lutter contre le travail illégal.
 
Fini les chèques service aux particuliers sous leur forme actuelle. Le ministère du Travail, en collaboration avec la Direction du travail, le Sefi et la CPS, a dématérialisé le dispositif en créant l'application mobile Tīteti 'ohipa. Une version numérique du dispositif qui s'inscrit à la fois dans une démarche de modernisation du code du travail, mais aussi de lutte contre le travail illégal. L'application, gratuite et téléchargeable sur l'espace Tātou de la CPS, sera lancée officiellement ce jeudi 23 mars. Le 31 mars sera marqué par l'arrêt de la vente des chèques service et la fin de leur utilisation. Les employeurs qui en auront encore en leur possession auront jusqu'au 30 juin pour se les faire rembourser. Quant aux employés, ils auront un an pour les encaisser.
 
Si les chèques disparaissent, le dispositif en lui-même reste inchangé. Les activités éligibles à Tīteti 'ohipa restent les tâches ménagères et l'entretien des piscines, les petits travaux d'entretien et de jardinage, l'aide à domicile, ainsi que la garde d'enfant et le soutien scolaire. Il s'agit de contrats à durée déterminée rémunérés au taux horaire du Smig en vigueur, pour une durée maximale de 52 heures ou 80 heures mensuelles en fonction du type d'activité. Il s'agit toujours également d'une mesure d'aide à l'emploi pour laquelle les charges patronales sont prises en charge par le Pays. 
 
En revanche, côté changements, employeur et employé y trouveront chacun des bénéfices. L'employé, d'abord, verra son salaire lui être payé sous trois jours ouvrés, contre dix à quinze jours auparavant avec les chèques. Et pour l'employeur, fini le temps perdu à faire la queue à la banque pour commander ou aller récupérer son chéquier, l'ensemble des formalités administratives se fait directement sur l'application. Enfin, le versement du salaire se fait directement depuis la carte bleue de l'employeur, qui pourra donc verser le salaire réel à la prestation, à la semaine ou au mois, alors que les chèques étaient d'un montant unique de 2 000 Fcfp.

“Un travailleur déclaré est un travailleur protégé”

La nouvelle application se veut intuitive et facile d'utilisation. “Payer son travailleur n'a jamais été aussi facile”, indique la ministre du Travail, Virginie Bruant. Et à travers cette simplicité d'utilisation, l'objectif du Pays est d'inciter employeurs et employés à utiliser ce dispositif pour lutter contre le travail illégal. “Certains employés n'étaient pas contre le chèque emploi-service”, précise la ministre. “Mais ils ne pouvaient pas se permettre d'attendre quinze jours pour être payés. C'était une véritable contrainte et beaucoup d'employés préféraient être payés tout de suite.” Au black, donc. “Un travailleur déclaré est un travailleur protégé”, insiste Virginie Bruant. Mais avec ce dispositif, l'employeur aussi est protégé. Car en cas d'accident, c'est sa responsabilité qui est engagée. “Au travers de cette déclaration, les gens seront couverts et c'est très important de protéger à la fois l'employeur mais également les prestataires”, poursuit Vincent Fabre, le directeur de la CPS. “On est vraiment dans une démarche digitale où on a choisi de désintermédier les banques et donc c'est directement entre l'employeur et son salarié au travers d'une application simple d'utilisation, qui permet de régler ce qui est dû au fil de l'eau. Ce système doit permettre de fluidifier les relations entre un employeur et son prestataire.”
 
À l'heure actuelle, on compte environ 2 000 utilisateurs des chèques service aux particuliers. Principalement une population senior, selon Vincent Fabre. Mais selon lui, la digitalisation du dispositif ne devrait pas poser de problème pour les seniors du fait, encore une fois, de la facilité d'utilisation de l'application, mais aussi grâce à l'assistance qui pourra être donnée par la CPS. “Le taux d'équipement des Polynésiens est très élevé”, précise-t-il. “Ils sont très connectés et sont très à l'aise. Et puis on peut se faire aider par les enfants, les petits-enfants, donc y compris pour les seniors, ça ne posera pas de difficulté particulière, et s'il y a quoi que ce soit, on sera là pour les accompagner au siège de la CPS ou dans les antennes. On conservera nos relations de proximité, de conseil et d'assistance, notamment pour ceux qui sont en difficulté sur la partie numérique, mais ils sont de moins en moins nombreux.” Enfin, l'application permettra de garder une traçabilité de toutes les opérations via un relevé.

Comment ça marche

L'application mobile Tīteti 'ohipa est gratuite et accessible sur Tātou de la CPS dans le volet "Tīteti 'ohipa". L'employeur doit se connecter sur son compte Tātou et avoir le numéro DN et la date de naissance de son prestataire. L'employé, lui, doit avoir des identifiants Tātou et un RIB à jour à la CPS.
Le paiement se fait en trois étapes :
  • L'employeur ajoute son employé avec le numéro DN et la date de naissance du prestataire. L'ajout de l'employé doit se faire au plus tard à la fin de la première journée de travail.
  • Il déclare ensuite la période de travail, au plus tard le 10 du mois suivant la période travaillée.
  • Il fait le versement directement via sa carte bancaire. Une notification est envoyée par SMS au travailleur qui recevra son paiement sur son compte bancaire dans un délai de trois jours ouvrés.
Il est possible d'accéder au relevé des différents paiements directement sur l'application.

Rédigé par Anne-Laure Guffroy le Lundi 20 Mars 2023 à 16:46 | Lu 3880 fois