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Troubles fonciers à Tanna : don d'un enfant pour construire la paix


Troubles fonciers à Tanna : don d'un enfant pour construire la paix
PORT-VILA, mardi 23 août 2011 (Flash d’Océanie) – Des tensions persistantes entre clans rivaux sur l’île de Tanna (Sud Vanuatu) qui avaient causé depuis juin 2011 d’importants dégâts (notamment par incendie) et la mort de têtes de bétail semblait, depuis la semaine dernière avoir trouvé une solution à mi-chemin entre le code pénal et la coutume ancestrale.
Entre ces deux clans de l’île, les Mousa et les Yarai, des villages de Laketam et de Lonpakel, les tensions remontaient à plus d’une vingtaine d’années, sur fond de revendications foncière, a déclaré en fin de semaine dernière le Superintendant Vake Rakau, de la police nationale, au cours d’une interview à Radio New Zealand International.
La police avait envoyé, mi-août 2011, un petit contingent en renfort à Tanna, mais ne dépassant pas la douzaine d’hommes.
Leur objectif était surtout d’épauler les forces de la police locale dans leurs efforts de rétablissement de l’ordre, mais aussi de les aider à mener à bien l’enquête qui a été ouverte dans le cadre de plusieurs exactions (maisons brûlées, destruction de biens).
Au plan judiciaire et pénal, cinquante deux arrestations ont depuis eu lieu, dans le calme.
Les intéressés, qui ont été remis en liberté sous caution, devraient répondre ultérieurement de chefs d’accusations allant de l’incendie volontaire au rassemblement illégal en passant par les menaces de mort ou la dégradation de biens.
Mais au plan coutumier, les efforts, sous la supervision du conseil des chefs de l’île, a aussi débouché sur la remise en pratique d’une solution datant des dernières guerres tribales, qui n’avaient pas eu cours à Tanna depuis très longtemps.
Il a été décidé que la communauté de Laketam ferait don coutumier d’un de ses enfants (en l’occurrence un garçon de neuf ans) à ceux de Lonpakel.
Objectif de ce geste : « verrouiller » un arrêt des hostilités en plaçant une sorte de « pont coutumier » entre les deux communautés, servant de point de départ à un processus de réconciliation.
Selon les chefs de l’île, l’enfant, même « donné » à l’autre village, reste libre de ses mouvements et peut ainsi se rendre dans sa communauté d’origine et dans son village d’adoption.

pad

Rédigé par PAD le Mardi 23 Août 2011 à 05:36 | Lu 762 fois