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Trois ans ferme pour le "tonton" qui abusait de sa nièce


Trois ans ferme pour le "tonton" qui abusait de sa nièce
PAPEETE, lundi 10 juin 2013 - La cour d’assises de Papeete a instruit à huis clos le cas d’un homme accusé d’avoir abusé de sa nièce alors qu’elle avait 12 ans. Les faits se seraient produits en 2006 mais il les nie. Les jurés ont estimé qu'il n'y avait pas eu pénétration et ont retenu des faits d'agression sexuelle. La décision a été rendue lundi peu après 17 heures. L'homme est condamné à trois de prison ferme, il a été incarcéré dans la soirée.

En 2006, à l'époque des faits, les parents de la victime n’ont pas souhaité porter plaint, préférant vraisemblablement régler ce différend à l’amiable en monnayant l’entente. Mais l’affaire a été révélée cinq ans plus tard, en 2011 par un signalement des services sociaux, la jeune fille mineure alors fugueuse et délinquante s’étant confiée.

L’oncle a comparu libre devant la cour d'assises, lundi. Entendu en garde à vue, en février 2011, il avait avoué avoir commis des attouchements sur sa nièce, à trois reprises, dans la maison familiale : dans le salon, dans la cuisine et dans la salle de bain. Il avait aussi avoué un acte de pénétration et laissé entendre la récidive : "la première fois, elle avait mal, elle m’a dit d’arrêter", puis d’un geste nonchalant du menton, montrant le sol : "j’ai éjaculé dehors", avait-il déclaré en toute simplicité. L’enregistrement de son audition et de ses aveux a été présenté aux jurés, lundi.

Mais questionné par le Tribunal, lundi dans la matinée, il nie en bloc : "j’avais tout inventé", déclare-t-il à propos des déclarations faites aux gendarmes, il y a deux ans. Il qualifie aussi de mensonges les témoignages de proches qui l’accablent, dans le dossier.

Menée cinq ans après les faits supposés l’instruction recueille des témoignages et des déclarations contradictoires, en 2011. A leur lecture d’ailleurs, le président du tribunal s’est vu contraint de constater : "Dans ce dossier, il y a beaucoup de personnes qui ne disent pas la vérité", hier, sur le ton de l’évidence en direction des six jurés.

"Comme un fils"

La maman de la victime est informée très rapidement vers 2006 par l’une de ses filles cadettes qui dit avoir assisté en cachette aux abus de l’oncle.

Agée de 14 ans aujourd’hui, elle affirme à la barre avoir été témoin, il y a sept ans, de scènes dans la salle de bain de la maison familiale, dans une chambre et à la plage "derrière des fleurs". Révélés à sa mère à l’époque, les accusations ne sont pas mises en doute : l’oncle est chassé du foyer familial où il est hébergé depuis plusieurs années, considéré "comme un fils", de l’aveu de la mère.

Interrogée sur les faits, la victime rejoint les déclarations de sa petite sœur. En 2011 cependant, elle déclare aussi à l’assistante sociale : "je regrette d’avoir voulu savoir ce qui se passe entre un homme et une femme", laissant entendre une forme de consentement.

C’est sur cette question que devront in fine se pencher les jurés pour déterminer la nature des faits qu’ils ont à juger : Y a-t-il eu viol sur personne de moins de 15 ans ? Le rapport sexuel a-t-il été imposé par la violence, obtenu sous la contrainte ? Ou bien est-il le fruit d’une forme de consentement, en dépit du jeune âge de la victime et du lien de filiation avec son agresseur supposé ?

L’intime conviction des jurés en réponse à cette question a été déterminante pour l’avenir de l’accusé. L'avocat général avait requis 10 ans de réclusion criminelle pour avoir abusé de sa nièce de 12 ans.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 10 Juin 2013 à 17:38 | Lu 1695 fois